La démocratie à l’épreuve du réchauffement climatique

Ne nous voilons pas la face, les systèmes démocratiques reposent sur des procédures tellement complexes et des électeurs tellement inconsistants que l’incroyable est toujours possible. Ainsi de l’élection du climato-sceptique Donald Trump à la tête des USA. C’est pourquoi nous prévoyons déjà que beaucoup de nos descendants vivront les pieds dans l’eau et pour d’autres des sécheresses extrêmes parce que que nos instances « représentatives » se seront contentées de parlottes diplomatiques au lieu d’aborder de front la réalité du réchauffement climatique. L’accord de Paris, dont on sait pourtant qu’il ne débouchait sur aucunes mesures contraignantes pour les Etats, est même remis en cause par le débile qui sert de président américain. Depuis des semaines, le nouveau locataire de la Maison Blanche menace de sortir les Etats-Unis de l’accord climat sans pour autant parvenir à prendre sa décision ultime. Il est tiraillé entre sa promesse électorale de rejeter l’engagement climatique international au nom de la défense des intérêts américains et les critiques des autres États. Des six dirigeants tenant tête au climatosceptique Donald Trump, Angela Merkel est la plus virulente ; elle a exigé que les USA respecte l’engagement pris à la fin de 2015 lors de la COP21 à Paris : baisser de 26 à 28 % les émissions américaines de gaz à effet de serre d’ici à 2025*. Pour l’instant Emmanuel Macron se contente de serrer la main de Trump en espérant ainsi le mettre dans sa poche.

Menace ou persuasion, le résultat auprès de Trump est bordé incertitudes. Le G7 vient d’acter l’indécision de ce clown démocratiquement élu. Le texte finalisé le 27 mai précise seulement que « les Etats-Unis d’Amérique sont en train de réévaluer leur politique sur le changement climatique et sur l’accord de Paris et ne sont donc pas en mesure de rejoindre le consensus sur ce sujet ». Vingt et un ans de négociations climatiques internationales (COP21) , appuyées sur de solides études scientifiques, pour en arriver là !

De toute façon, on doute aussi en France de la possibilité du nouveau ministre de l’écologie d’aboutir à des résultat tangibles. Pourtant Nicolas Hulot hérite d’un « ministère de la transition écologique et solidaire » dont le périmètre inclut explicitement le climat**. De la période Ségolène Royal, le numéro 3 du gouvernement garde la politique de l’énergie, notamment le nucléaire et sa sécurité, les transports et leurs infrastructures (aviation civile, ferroviaire, routier, fluvial), la météorologie, la politique d’intermodalité, les risques technologiques. En outre Richard Ferrand, ministre de la cohésion des territoires, partagera ses prérogatives sur « la performance énergétique des bâtiments » avec Nicolas Hulot. Finalement le décret précisant ses attributions précise qu’« il (Nicolas Hulot) est chargé des relations internationales sur le climat », et qu’il mènera cette politique « en concertation avec le ministre de l’Europe et des affaires étrangères »***. Hulot devra donc veiller sur la mise en œuvre des accords conclus et donc éveiller aux réalités climatiques Trump ! Croisons les doigts…

* LE MONDE du 28-29 mai 2017, Le climat, principale pomme de discorde du G7

** LE MONDE du 26 mai 2017, Nicolas Hulot dispose d’attributions larges mais perd la politique de la pêche

*** LE MONDE du 27 mai 2017, pêche, jeunesse, immigration, famille… Les nouveaux périmètres des ministères dévoilés

2 réflexions sur “La démocratie à l’épreuve du réchauffement climatique”

  1. Le sinistre Trump n’a pas à tenir compte que des seules critiques policées des autres états. Mais surtout il doit faire avec les grandes entreprises américaines qui ne voient pas d’un bon oeil sa politique, aussi bien sur le volet de l’immigration que sur celui de l’écologie. Les entreprises ont besoin d’un minimum de stabilité, et celles qui se sont engagées sur la « transition énergétique » n’échappent pas à la règle. Elles ne vont pas comme ça se reconvertir dans le tout charbon ou le tout pétrole… avec le risque de devoir refaire un virage à 180 degrés dans 4 ans.
    Quant à pouvoir « éveiller aux réalités écologiques » un tel individu … bon courage !

  2. J’adhère à vos doutes, puis à votre dépit.
    Mais n’avons-nous pas les z’élus que nous méritons ?
    … et comme c’est pas en éteignant la lumière que la planète restera habitable, pas de raisons d’être mécontent de vieillir. Héhé !

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