Au cours de la décennie 2000 qui vient de s’écouler, quels sont les événements fondateurs du XXIe siècle ? Certainement pas le 11 septembre 2001 qui a plus ressemblé à un jeu vidéo qu’à un mouvement durable et généralisé. Le fait que le terrorisme international va s’amplifer ne fera que renforcer l’appareil répressif du monde occidentalisé, il ne change rien fondamentalement. Al Qaida est un bouton de fièvre, pas une maladie grave. Certains pensent que l’ampleur des menaces financières et écologiques poussera obligatoirement à la recherche de solutions à l’échelon supranational. Mais l’échec de Copenhague est durable, les nations n’abandonneront pas de sitôt la défense des intérêts de leurs ressortissants, même au détriment des équilibres de la planète. Non seulement il ne poussera pas des ailes à l’ONU, mais un machin planétaire est forcément incapable de réguler la complexité des activités humaines sur une planète dévastée. Le monde est solidaire en apparence, quelques sauveteurs envoyés en ce moment à Haïti, profondément égoïste en réalité, chacun pour soi : nécessité fait loi.
C’est donc une démondialisation que le XXIe siècle connaîtra. En fait Obama, Sarkozy, Attac, Transition Towns poursuivent le même combat, qui va à l’inverse de la centralisation. Chacun en effet appelle aujourd’hui les entreprises à rentrer au bercail. Si certains surfent sur le patriotisme économique, d’autres imaginent déjà une nouvelle économie décarbonée et proche des consommateurs. Pour éviter la désindustrialisation forcenée qui alimente le chômage et fait grimper l’extrême droite, il faudra en effet régionaliser les économies. Pour éviter les chocs écologiques, il faudra relocaliser les productions. La self-reliance (l’autonomie territoriale) s’imposera à tous ceux qui ne peuvent plus rêver bénéficier de l’impossible prospérité promise à tous par le « développement » (la croissance) et le marché. Ils seront de plus en plus nombreux. La self-reliance est liée à l’économie de guerre et à la pénurie, mais le XXIe siècle sera un siècle de guerres et de pénuries. Le système mondialisé ne pourra survivre à son effondrement.
Cet article est une réponse au dossier du Monde (14 janvier 2010) « Ce siècle avait dix ans » qui conclut : « C’est la force et la fragilité de nos sociétés que de n’être désormais rien sans les autres, des mondes forcément solidaires plutôt que clos par nécessité. »
En admettant que les techniques médicales fassent près de 70000 morts par an aux USA, ce qui reste à vérifier, en contrepartie combien de personnes sauvent-elles ? C’est là tout l’art du sophisme de Monsieur Biosphère. Un beau parleur, vraiment !
L’histoire enseigne que nous sommes souvent prêts à courir le risque d’énormes pertes de vies humaines pourvu que nous ne sachions pas à l’avance quels individus mourront. Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui notre virtuosité technique a pour effet ordinaire des désastres technologiques d’une ampleur bien plus importante que l’attaque du World Trade Center. Ainsi aux Etats-Unis, le système de transport routier tue presque 45 000 personnes par an et les techniques médicales près de 70000 ; mais ces risques sont devenus socialement acceptables parce que le coût humain de ces techniques s’est révélé progressivement et leur énorme impact est disséminé dans l’espace.
Il n’en reste pas moins que comparé à la conduite automobile ou au fait d’aller à l’hôpital, le terrorisme reste insignifiant.
Daniel Cérézuelle
« Certainement pas le 11 septembre 2001 qui a plus ressemblé à un jeu vidéo … »
Mortel, ce jeu video, non ? !
La mondialisation ne reviendra pas en arrière, c’est naïf me semble-til. S’il est vrai que les motivations premières peuvent changer, les grand groupes continueront à développer des unités de production locales pour les marchés locaux. Cela va dans le sens de ce que vous dites sans les obliger à faire machine arrière.
Le marxisme a conduit au nihilisme historique, avec la promesse du royaume des hommes: rêve éffondré.
La pensée libérale a conduit au nihilisme financier et de marché, avec la promesse de la richesse pour tous, par la croissance sans limites: rêve éfondré.
Pour sortir des nihilismes, il ne faut pas suivre des promesses: il faut construire des EUTOPIES, qui seront toujours vécues au quotidien et au niveau local…
Le programme: commencer a créer sde la SELF-RELIANCE et en parallèle commencer le mouvement progressif de résistance (à la consommation, au crédit…). A partir d’un certain moment, le self-reliance sera tellement robuste qu’on pourra lancer ce système pourri dans la poubelle: pas de consommation superflue, pas d’économie abusée, pas de dettes, pas d’argent pour les banquiers.
Mais peut être l’humanité n’ouvrira pas les yeux, et on devra continuer à payer avec nos vies pour des promesses irréalisables…