Pour ceux qui ne savent pas ce que « immigration massive » veut dire, nous conseillons de lire l’article d’Elise Vincent, Catastrophe migratoire à Mayotte (LE MONDE du 27 décembre 2012). En résumé :
– Pour rejoindre l’île, des dizaines de Comoriens risquent leur vie tous les jours
– Interrogations sur le sens de leur travail de la gendarmerie, premiers acteurs de la lutte contre l’immigration irrégulière.
– Coût de l’inlassable surveillance. Leurs bateaux utilisent plus de 100 litres d’essence par heure.
– 40 % des 212 000 habitants de Mayotte sont désormais d’origine comorienne. (+ 25 % depuis 2007)
– Système de santé proche de l’effondrement.
– L’éducation nationale ne suit plus : 25 % à 40 % des élèves sont issus de familles sans papiers.
– Quasi-totalité des jeunes arrivant en métropole en échec scolaire ou professionnel.
– Désarroi des associatifs et fonctionnaires qui tentent de maintenir à flot le territoire.
– Multiplication des baraques en tôles qui mitent les collines en terre rouge de l’île.
– Prostitution sauvage, sous la coupe des propriétaires et des voisins.
– Expulsions « abattage » : environ 20 000 par an, soit autant que toutes celles de métropole.
Que fait donc Dominique Baudis, défenseur des droits ? Après un grand flou dans ses déclarations (« il faudrait »*), il conclut ainsi : « Je veux essayer de nouer un dialogue avec la Commission des droits de l’homme des Comores (le pays d’immigration vers Mayotte), crée il y a un an. J’espère, même dans un cadre non gouvernemental, convaincre les autorités comoriennes de l’intérêt de ne pas laisser leurs citoyens mettre leur vie en danger ainsi que celle de leurs enfants en prenant la mer dans des embarcations de fortunes. » En clair, comme il ne s’agit certainement pas de fournir aux migrants des bateaux français sécurisés, Dominique Baudis indique qu’il vaut mieux que les Comores gardent leurs ressortissants chez eux : halte à l’immigration sauvage !
Cette étude de cas montre que les frontières aujourd’hui se ferment inexorablement aux migrants, que ce soit a Mayotte, aux frontières européenne, entre le Mexique et les Etats-Unis, pour tous les territoires du monde. Devant les difficultés, il y a un repli sur son propre territoire, et les grandes envolées sur les « droits de l’homme » et la libre circulation des hommes disparaissent comme par enchantement… Peut-il y avoir un autre peuplement en phase avec son écosystème qu’au prix d’une « (re)localisation » des humains ?
* LE MONDE du 28 décembre 2012, On a créé un département, il faut assumer