La fin programmée de l’extractivisme… en 2017 ?

Depuis deux siècles nous sommes une société extractiviste, charbon, pétrole, minerais, métaux… On a transformé la Terre en gruyère. Nous avons déjà prélevé plus de la moitié du pétrole et il faudrait en laisser une grande partie sous terre pour éviter l’emballement climatique. Les politiques n’en ont pas encore conscience, mais l’extractivisme est derrière nous. En 1859 le pétrole a été trouvé à 23 mètres de profondeur en Pennsylvanie. Pour les huiles de schiste, la roche mère se situe entre 1500 et 3500 mètres de profondeur.

En 1930, on extrayait 100 unités de pétrole pour une unité d’énergie consommée. En 2000, on obtient 20 unités de pétrole pour une unité et aujourd’hui 2 unités d’huile de schiste au maximum pour une unité. Le rendement est pratiquement nul. Il en est de même pour les autres matières premières, la raréfaction absolue. Au niveau du territoire français, l’extractivisme c’est déjà terminé. Entre 1985 et 2005, la France a successivement arrêté sa production de tungstène, de bauxite, d’argent, de plomb, de zinc, de fer, d’uranium, de potasse, de charbon et d’or. Après l’arrêt des ardoisières de Trélazé le lundi 25 novembre 2013, il ne subsiste désormais dans l’Hexagone qu’une mine de sel. Il faut préparer la population française à cet état de fait, moins de matières premières à disposition veut dire diminution du niveau de vie.

La France essaye actuellement de relancer ses activités minières, c’est un mauvais choix. La loi du 13 juillet 2011 sur l’interdiction de la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des huiles et gaz de schiste est trop souvent remise en question. Le 13 juin 2012, la ministre socialiste de l’écologie Nicole Bricq annonçait une suspension des permis de forage de Guyane ; elle a été virée par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault le 22 juin. Un groupe pétrolier ne devrait pas être plus fort qu’un ministre de l’écologie. Le code minier français date du 21 avril 1810. Il avait favorisé l’extractivisme. Un gouvernement écologiste devra réformer ce code. Le code minier est trop favorable aux exploitants, une compagnie qui découvre un gisement est aujourd’hui quasi certaine de l’exploiter. Un Conseiller d’Etat, Thierry Tuot, a remis un projet de nouveau code minier en 2013. En février 2016, le projet de réforme manque toujours d’une volonté politique. L’avant-projet de loi manque volontairement de clarté, il serait même non prescripteur. Encore beaucoup de travail pour un gouvernement écologiste à venir, protéger les dernières ressources non renouvelables qui nous restent et mettre fin au gaspillage énergétique. Nicolas Hulot président en 2017 ?