La main de Thierry Henry lors du match de foot France-Irlande n’a qu’une importance secondaire. D’autant plus que le foot lui-même n’a qu’une importance très secondaire. Pourtant LeMonde du 28 novembre fait semblant de s’intéresser à l’éthique du sport sur deux pages uniquement au travers du cas particulier de cette main coupable. Au-delà de l’affaire Henry, c’est la place du foot en particulier et du sport-spectacle en général qui doit être questionné. Le seul article qui s’interroge vraiment sur nos valeurs fondamentales est celui qui se demande s’il ne faudrait pas interdire le foot étant donné sa transformation en fanatisme, chauvinisme et haine de l’adversaire. L’enjeu n’est pas de savoir quelle place doit avoir l’arbitre ou qui doit l’emporter dans un match. L’enjeu est de voir que le fait de courir bêtement derrière un ballon quand on est entre adultes est devenu un phénomène planétaire et une aliénation collective.
Le foot-spectacle est devenu une activité dont l’objectif principal est la sidération des masses, l’encadrement d’un troupeau. Le Mondial n’est pas une épopée fraternelle et glorieuse, ce n’est qu’un business de plus. Le foot est devenu le plus puissant des opiums du peuple, la collectivisation de toutes les illusions individuelles. La société du spectacle n’est rien d’autre que l’ensemble des compensations mensongères offertes à ceux qui ne sont plus rien. C’est ainsi qu’on peut résumer le livre de JM Brohms et M.Perelman, Le football, une peste émotionnelle, sous-titré la barbarie des stades. Ils constatent que lors du Mondial 1998, toutes les forces politiques et tous les intellectuels s’étaient rués sur le devant de la scène pour célébrer sans la moindre retenue l’ivresse, la transe, l’euphorie, la liesse de l’événement… alors que le foot n’est qu’une politique d’encadrement des foules, un moyen de contrôle social, l’application de la formule de la Rome antique « panem et circenses » (du pain et des jeux). Je suis donc attristé de constater que même Cohn-Bendit puisse accepter de répondre à des questions à propos de la main de Thierry Henry. L’écologie se fout complètement de Thierry Henry et de son jeu de main.
La Biosphère constate qu’il y a une sorte de symbiose entre les amateurs de sport en chambre et les médias qui leur servent la soupe. Les humains croient qu’ils sont libres alors qu’ils sont programmés par l’industrie du spectacle à oublier qu’ils ont un cerveau. Comment redonner le goût de la Nature à des individus qui lisent l’Equipe (premier quotidien par la diffusion) et préfèrent passer leurs soirées et leur WE devant leur écran télé plutôt que de s’activer physiquement à l’extérieur de leurs linceuls ?
Plus généralement, personne n’ose discuter les « valeurs » véhiculées par le sport.
Qu’un groupe de gens jouent à la balle, que quelques autres aient envie de se mesurer à un col en vélo ou à courir 42.5 km en deux heures, ok, pas de problème. Ma question n’est pas là. Mais je ne vois pas comment placer des valeurs de compétition, de gagne fric, de parti-pris, de volonté de dominer ou d’abattre l’adversaire , finalement de haine et d’égoïsme, d’égo …. dans un projet de civilisation, de bien être, d’entraide, de solidarité, de bonheur ou de réalisation de soi. Je ne vois venir que la réponse de ceux qui diront : la compétition, mais c’est naturel voyons, comme le libéralisme, la guerre, la prédation etc …
je sais , elle est lourde, ma phrase.
Je pense qu’il est habillé pour l’hiver là^^
pas besoin de pousser le chauffage à fond, que du bonus pour la planète!!
@LoD : et pendant que tu y es, remplace aussi « nouvelle opium » par « nouvel opium »
Au passage Lod, cher donneur de leçons, tu pourras corriger également ton » pour y avoir penseR «
Merci mille fois pour cet article juste et courageux.
La réalité est même encore pire. Le football est un poison social, la vitrine des comportements les plus nuisibles à la collectivité.
Et certains font encore semblant de croire que le football sert de « lien social », quelle mauvaise foi intéressée !
En fait on tolère dans le football ce que l’on ne tolérerait (à juste titre) nulle part ailleurs.
@LoD : Avant de donner des leçons, mettez un tiret à « gagne-pain ».
Tiens pour une fois je suis entièrement d’accord avec l’ensemble de l’article; hormis bien sûr la petite conclusion toujours orientée dans la même direction, comme un relent de totalitarisme ‘moral’. Mais bon sans doute l’auteur ne fréquente pas assez par exemple les bibliothèques ou autres lieux de culture pour y avoir penser!
Au passage en français, le mot nature ne prend pas de majuscule.
‘Le seul article qui s’interroge vraiment sur nos valeurs fondamentales est celui qui se demande s’il ne faudrait pas interdire le foot étant donné sa transformation en fanatisme, chauvinisme et haine de l’adversaire.’
Et si on faisait de même avec l’écologie politique qui aboutit peu ou prou au même résultat? Mis à part le chauvinisme qu’on pourrait peut être remplacer par hystérie collective. Allons bon, dans le fond les marottes de certains bo-bos n’ont qu’une importance très secondaire et pourtant cela va faire le gagne pain de tous ceux qui auront compris comment collectiviser toutes ces illusions individuelles, un nouvelle opium du peuple et un bon moyen de contrôle social.