La pêche industrielle dans l’impasse

Le retour à la pêche artisanale est une nécessité. Sinon on trouvera un jour cette brève journalistique : « Nous apprenons que nous avons enfin pu reconstituer un spécimen d’une espèce de poisson jadis appelée sardine. Nos prévisions de repeuplement permettent d’anticiper la pêche des sardines dans environ 350 années… » Nous pensons qu’il faut dorénavant être l’ami des poissons avant d’être l’ami des pêcheurs.

Depuis 2020, une trentaine de scientifiques de renom, membres d’universités et de centres de recherches de douze pays, se sont réunis lors de plusieurs ateliers à l’initiative de l’association Bloom, afin de fournir une nouvelle définition d’une réelle durabilité des pêches, c’est-à-dire à même de contribuer à nourrir les générations futures.

La feuille de route des trente scientifiques 

– pêcher moins, il faut laisser les poissons grandir, se nourrir, se reproduire…

ne pas soustraire pour l’aquaculture les anchois et autres petits pélagiques…

– les espèces des grandes profondeurs ont besoin de beaucoup de temps pour se reproduire, cessons de détruire leurs habitats…

– mettre fin aux chaluts qui pulvérisent les organismes vivant sur le fond, dragues, sennes démersales non sélectives….

soustraire aux pêcheurs certaines zone dans des aires marines protégées…

stopper la dispersion de filets perdus, des dispositifs de concentration de poissons et autres pollutions plastiques…

limiter la taille des navires dotés de technologies de plus en plus sophistiquées…

– mettre fin aux subventions néfastes, estimées à 20 milliards d’euros en 2018

Le point de vue des écologistes

Sur son lit de mort, Geronimo délivrait un message assez simple à entendre : « Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été péché, alors on saura que l’argent ne se mange pas. »

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Pêche, de l’artisanat au massacre de masse

extraits : Aujourd’hui les sondeurs, sonars et autres radars traquent les poissons, le recours aux avions pour détecter les bancs de thon et au satellite pour explorer les couches d’eau sont des éléments d’une spirale néfaste dans laquelle les pêcheurs comme les décideurs politiques ont enfermé les ressources halieutiques. Va-t-on aux champignons avec une pelleteuse ? Non, mais ce n’est pas le cas pour la pêche….. 

pêcheries, nous savons tout mais nous ne faisons rien

extraits : En 2016, 40 millions d’heures de pêche ont consommé 19 milliards de kWh d’énergie et parcouru plus de 460 millions de kilomètres, soit 600 fois la distance aller-retour de la Terre à la Lune. 31 % des stocks de poissons sont surexploités dans le monde, ce qui signifie que ces espèces sont prélevées plus rapidement qu’elles ne peuvent se reproduire. En 1995, la capture de poissons a atteint son tonnage maximum avec 95 millions de tonnes. Depuis, la pêche mondiale plafonne autour de 90 millions de tonnes. On peut parler de pic du poisson ou peak fish comme il y a un pic pétrolier…..

Les prises de poisson témoignent de notre surpuissance

extraits : S’appuyant principalement sur les statistiques de la FAO, Daniel Pauly prouve en 2001 que les stocks de poissons diminuent depuis la fin des années 1980… Daniel Pauly et Dirk Zelly approfondissent la question par une étude de janvier 2016. Ils chiffrent le maximum à 130 millions de tonnes en 1996. Puis les performances de la pêche ont régressé de 1,2 million de tonnes par an. Malgré la forte croissance des armements, la diffusion des techniques industrielles de pêche jusque dans les coins les plus reculés de la planète et la sophistication toujours plus poussée du matériel, les tonnages des captures ne cessent de diminuer….

Nos articles les plus anciens

19.06.2008 ami des pêcheurs ou ami des poissons ?

Chaque pêcheur est aujourd’hui individuellement conscient que sa catégorie professionnelle va collectivement à la catastrophe. Mais chaque pêcheur sait également qu’en situation de rareté générale, le poisson qu’il ne prend pas immédiatement sera pris par un autre. Il est donc condamné à pêcher tout ce qu’il peut dans un minimum de temps tout en sachant pertinemment que cela aggrave le processus de catastrophe collective (…)

13.02.2009 permis de sur-exploiter la mer

Le libéralisme économique repose sur le libre choix, c’est donc un principe vraiment superbe. Mais quand un code de bonne conduite en matière de pêche « responsable » repose sur l’engagement volontaire des pays, la surexploitation des ressources halieutique continue. La moitié des stocks mondiaux est aujourd’hui exploitée au maximum de ses  capacités, et 25 % sont surexploités…

10.03.2009 Surexploitation prouvée de la mer

Il est français mais inconnu en France. Daniel Pauly est le premier à alerter la communauté internationale sur la surexploitation des ressources halieutiques. S’appuyant principalement sur les statistiques de la FAO, il prouve en 2001 que les stocks de poissons diminuent depuis la fin des années 1980… Il démontre que les humains pêchent des poissons de plus en plus bas dans la chaîne alimentaire des océans : nous finirons par manger du zooplancton…

4 réflexions sur “La pêche industrielle dans l’impasse”

    1. Parti d'en rire

      Mais bien sûr !
      – Les eaux douces ont perdu trois quarts de leurs poissons (eau-et-rivieres.org)
      Certainement à cause de l’augmentation exponentielle du Nombre de pêcheurs du dimanche. Le Poumon vous dis-je !!!

      1. Cela n’a rien à voir, les poissons des rivières meurent à cause des barrages et de la pollution des eaux douces, en mer, ce n’est en rien cela qui tue les poissons, et non la pollution des mers qui reste encore minimes sauf en quelques lieux. Votre obsession à nier l’évidence est incroyable,
        Tenez regardez l’histoire de la morue. Les eaux autour de Terre Neuve en étaient couvertes, c’est avec la pêche là bas à très grande échelle qu’elles ont presque disparu.

        1. Esprit critique

          Je dis seulement que la raréfaction des poissons (en général) est due à plusieurs causes, qui bien sûr peuvent se combiner. La pollution, le réchauffement, l’acidification (des océans), la modification des habitats (barrages, fonds saccagés par les chaluts), et bien sûr la surpêche. Et la pêche tout court, quand elle est mal pratiquée. Comme la pêche industrielle, sujet de cet article.
          Et derrière tout ça, avant de voir le (sur)nombre je vois d’abord le Mode de Vie de tous ceux qui ont “besoin“ de bien plus qu’1 seule planète. Le français 2,5 ; le ricain 5 etc. Ceux qui contribuent abondamment au Réchauffement, et donc à l’acidification, à la pollution, de l’eau, de l’air et de tout.
          Et là derrière je vois le Business (as usual), le Capitalisme.

          – Le climat affecte les stocks de morue en mer du Nord, selon une nouvelle étude (lemarin.ouest-france.fr)
          – La surpopulation est-elle à l’origine du changement climatique ? (vogue.fr)

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