Nous ne célébrons pas sur ce blog les futilités des fêtes de Noël, nous combattons toutes les futilités pour mieux nous concentrer sur ce qui devrait être l’essentiel. Mort à l’exploitation des Miss France ! Les foires à bestiaux déterminent les plus gros cochons, Miss France désignent la plus belle truie. Car de toute façon, il s’agit dans les deux cas de faire défiler des morceaux de viande fraîche. Le vrai succès des Miss France remonte à 1986, première retransmission télé du concours, un soir de réveillon chez Guy Lux. L’audimat grimpe en flèche, notre société n’est pas réellement pour l’égalité des sexes… ni préparée à combattre le réchauffement climatique.
Tapez « Miss France 2018 », vous aurez 23 500 000 résultats sur Google. Mais qui se souviendra de Maëva Coucke, élue Miss France 2018, ou d’ Alicia Aylies ? De plus, en cette fin d’année 2017, l’hypocrisie n’avait plus de limites. La cérémonie apparaît plus anachronique que jamais, elle tente de faire oublier son sexisme par le biais d’un « féminisme-washing » des plus contestable… Deux mois après le déclenchement de l’affaire Harvey Weinstein, la cérémonie avait été dédiée par Sylvie Tellier à la lutte contre les violences faites aux femmes. Un clip en noir et blanc sur cette thématique avait été diffusé juste avant le défilé en maillots de bain. « Je suis libre de choisir qui je veux, libre de dire non… Je suis forte, confiante, je suis belle, je suis moi », pouvait-on entendre dans cette courte vidéo. L’annonce du thème de l’émission n’avait pas convaincu les associations féministes, qui voient à juste titre dans la cérémonie la célébration de la « femme objet ». Femme objet, femme spectacle, femme qui attire les regards, près de 8 millions de téléspectateurs. Un des programmes phares de l’année se réjouissait le directeur des divertissements de TF1 lors de la présentation des 30 candidates. Télévision de maçon, télévision de m…. disait-on à une autre époque. Ce n’est pas l’audience qui fait la validité de l’émission quand cette chaîne se glorifie d’avoir fait le vide dans les cerveaux pour mieux vendre les produits de ses sponsors comme Coca-Cola. Ce monde de midinettes qui fait défiler les nymphettes dans le monde de la pub est le signe le plus évident de la confusion des sens. Car rien ne change. Les hommes sortent encore une fois vainqueurs : ils ont les défilés de Miss pour le fun et les match de foot pour le mental. Comme notre nature humaine n’est pas régie par les lois de la Nature, tout est possible. Cette liberté totale de détermination des rôles sociaux est la condition nécessaire de l’apparition des Miss France : exciter (un peu) la libido tout en multipliant les interdits (dont Mme Fontenay raffolait). La société du spectacle joue son rôle dans tous les domaines, nous divertir, c’est-à-dire détourner notre attention des choses qui comptent.
Tapez « réchauffement climatique 2018 », vous aurez 522 000 résultats sur Google du genre : « Le destin climatique de l’Europe occidentale est sur le point de basculer… La bataille des 2 °C est presque perdue… Les engagements pris par les signataires de l’accord de Paris ne permettent que de couvrir un tiers des réductions d’émission nécessaires… Le gouvernement de Trump a publié un document mettant en cause «les activités humaines»… Manifestation le 4 novembre 2017 pour mettre fin à l’utilisation du charbon… L’ouragan Irma a dévasté les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy… La 23e conférence climat de l’ONU s’est refermée vendredi 17 novembre à Bonn, sans que soit actée la façon dont les pays doivent rendre compte de leurs actions contre les émissions de CO2 responsables du réchauffement climatique, ni tranchée la question du suivi de l’aide financière. » Tant que nos concitoyens consacreront leur attention aux futilités du type Noël ou Miss France, la bataille du climat ne peut qu’être perdue.
Tout ce qui ne touche pas la terre et la survie de nous autres humains n’est pas du tout une chose que vous qualifiez de superflu. Et pour ce qui de l’élection miss france, c’est un phénomène qui a déjà existé depuis longtemps. Aussi, elle figure parmi notre quotidien…
Mais tout à fait d’accord avec vous invité 2018.
Notez d’ailleurs que j’ai précisé dans mon commentaire « mais aussi l’art et le merveilleux » et enfin qu’en dernier lieu je n’ai pas écrit qui « était superflu » mais qui « paraissait superflu » (au stade précédent).
Je voulais donc dire quelque chose d’assez proche de ce que vous exprimez.
Bonjour monsieur Barthès.
Attention au sophisme de l’appel à la nature. Tout ce qu’aucun animal non-humain ne fait n’est pas forcément absurde, irrationnel, ou mauvais.Tout ce qui n’est pas indispensable à la survie n’est pas du superflu. Le divertissement n’est pas du superflu.
Il est naturel que nous homos sapiens qui avons des particularités et faiblesses que nulle autre espèce n’a ayons de quelconques distractions que personne d’autre que nous n’ait.Le pourquoi l’élection de « Miss France » est à péjorativement traiter est, non pas le fait que nul animal non-humain ne fasse cette même élection, mais le fait que cette dernière soit profondément sexiste et fasse la promotion du fait qu’à des objets des corps soient assimilés.
C’est une des subtilité du mondes, plus la vie se sophistique et plus l’intelligence se développe, plus paradoxalement, une part significative de ce qu’elle engendre s’éloigne de la rationalité. Les animaux n’élisent pas de miss monde et n’ont pas de fêtes.
Pas une culture qui n’ait orné ses femmes ou ses chefs de plumes, de colliers et de milles choses ne relevant que de l’apparence.
Ainsi se sont construites les sociétés humaines, l’Histoire, mais aussi le l’art et le merveilleux.
Dés lors que l’on pense au delà de l’immédiat, alors on invente ce qui paraissait superflu au stade précédent.