LeMonde du 28-29 septembre interroge des spécialistes du néolithique, époque où l’espère humaine invente l’agriculture et se met à pratiquer l’élevage. Evolution positive ? On constate que l’espèce homo sapiens a pour principale distraction la destruction, même avant le néolithique : on a découvert au Soudan, vers – 12000, et près du Danube, vers – 7000, des dépouilles criblées de flèches. Il n’y a pas d’âge d’or.
Le néolithique n’a fait qu’accentuer nos tendances guerrières. Le surplus agricole permet d’assurer une certaine sécurité alimentaire, mais une élite s’empare d’une partie de ce surplus pour accomplir ses propres fins. Vers – 4500, la société commençant à se hiérarchiser. Il y a une mobilisation d’une partie du corps social pour produire des objets de prestige pour les dominants, apparaissent aussi des signes d’activité idéologique religieuse. Le surplus agricole a créé les villes et les rois, les religions et la révolution industrielle, la suprématie de l’homme sur l’homme et la surexploitation de notre planète. C’est au néolithique qu’on assiste à l’émergence de la violence entre riches et pauvres, c’est aussi le néolithique qui s’accompagne de l’élimination de la vie sauvage et de l’extinction des espèces.
Je ne vois d’autre issue à la folie ancestrale de l’homme qu’une socialisation qui généraliserait l’esprit de non-violence, une économie qui pratiquerait l’égalisation des conditions et une écologie qui fonderait le respect de notre planète.