l’après-capitalisme

Selon Immanuel Wallerstein, inspirateur du mouvement altermondialiste, « Le capitalisme touche à sa fin » (LeMonde du 13 septembre 2008). Oh que voilà une bonne nouvelle ! Mais pour savoir ce qui va le remplacer, circulez, y’a rien à voir : « Des solutions inattendues se construisent de façon inconsciente (…) Il faut mettre en place quelque chose d’entièrement nouveau sans que l’on sache encore quel système sortira de ces tâtonnements (…) Il est tout aussi possible de voir s’installer un système d’exploitation hélas encore plus violent que le capitalisme, que de voir au contraire se mettre en place un modèle plus égalitaire (…) Un nouveau modèle hégémonique peut mettre encore cinquante ans pour s’imposer, mais j’ignore lequel ». Quand on n’a que ça à dire, on ferme sa gueule ! Pourtant les solutions, on les connaît, on peut presque en faire dix commandements :

 Tu pratiqueras la simplicité volontaire ; Tu aimeras ta planète comme toi-même ; Tu as plus de devoirs que tu n’as de droits ; Tu réagiras toujours de façon proportionnée ; Tu protégeras l’avenir des générations futures ; Tu respecteras chaque élément de la Biosphère ; Tu ne laisseras pas les machines te dicter leur loi ; Tu adapteras ta fécondité aux capacités de  ton écosystème ; Tu ne causeras pas de blessures inutiles à ton environnement ; Tu vivras des fruits de la Terre sans porter atteinte au capital naturel.           

Depuis le néolithique, on a oublié ces principes de base, il faudrait être beaucoup moins nombreux que nos milliards actuels pour pouvoir les appliquer à nouveau. La suite va de soi…

1 réflexion sur “l’après-capitalisme”

  1. La prise en charge des questions climatiques et écologiques, quoiqu’on en dise, n’est pas évidente à conjuguer avec l’anticapitalisme. Les « négationnistes » , pour reprendre l’expression utilisée par Lebeau, et bien d’autres, liés par des intérêts particuliers, sectoriels ou idéologiques, consacrent beaucoup d’énergie à nier les désordres climatiques.
    Cette prise en charge est d’autant plus délicate que tous les parti politiques, de gauche ou de droite, prétendent tenter désormais de faire une place à ces questions, mais sans les articuler explicitement au capitalisme mondialisé et au type de « civilisation » qui lui est associé et qui indépendamment de la crise financière se répand sur tous les continents.
    A propos de la décroissance, on sait que si le monde capitaliste est structurellement inégalitaire, la conjugaison des crises va l’amener à accroître cette inégalité et cette violence de sorte à intensifier la décroissance des conditions de travail et de vie qu’il a déjà provoqué pour les travailleurs, les pauvres les chômeurs et les précaires.
    La décroissance peut donc être un appel de bonne conscience mais cette critique limitée du productivisme, si elle attire positivement l’attention sur des aspects essentiels de la surproduction capitaliste et des comportements collectifs, se révèle insuffisante sur le long terme car, les institutions capitalistes mondiales se révèlent totalement incapables d’aborder ces questions.
    On sait que les préconisations des politiques ne sont jamais très éloignées de ce que « l’opinion publique » est en capacité d’admettre et d’entendre. On sait aussi que l’intérêt global (européen ou planétaire) sur le moyen ou le long terme peut être, par ailleurs, contradictoire avec des intérêts nationaux ou locaux, qui, en général, sont limités par des perspectives plus étroites de gestions, de recherche de résultats, de profits, ou d’avantages à très court terme.
    La conscience collective est sans doute relativement faible sur ces sujets.
    Aussi, ou bien nous concentrons toute notre attention sur la gestion du court terme, ce que font les gestionnaires de l’économie, de la politique et de l’opinion. Ou bien nous convenons qu’on ne peut faire autrement que de concilier les intérêts à court terme des travailleurs et des citoyens et ceux, à moyen terme, concernant les dérèglements climatiques et les menaces écologiques.
    On sait en effet, comme le dit André Lebeau, que lorsqu’on cherche à optimiser les conditions de vie sur le long terme, c’est-à-dire quand le projet politique concerne le monde pour les générations futures, on ne peut le faire qu’en risquant de nuire, en tout cas momentanément, à l’optimisation des conditions de travail dans le court terme.
    Ce n’est pas une démarche habituelle et facile pour nombre de militants, issus d’une histoire ouvrière vouée à la lutte et à la défense des intérêts des travailleurs, ravagés en permanence par les attaques du capitalisme, que d’être attentif à cette désormais indispensable conjugaison des luttes sur le court et le moyen terme.
    Les « décroissants » ont toute leur place dans ce processus ou il nous faut apprendre à conjuguer dans les luttes le court et le moyen terme…
    Un défi pour le futur N.P.A.qui tiendra son Congrès de fondation en Février 2009 et qui va lancer au moins encore sur une année « propédeutique », cette synergie inédite qui a besoin des lumières de tous.

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