La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, reprend à son compte la désinformation des lobbies agrochimiques.
L’une de ces premières contre-vérités concerne le manque de pesticides disponibles pour les agriculteurs. Hors comme nous l’avons démontré dans un récent rapport, en excluant du calcul les substances qui sont en fait des synergistes et pas de réelles substances actives et les microorganismes pour ne retenir que les substances pesticides ‘stricto sensu’ la France arrive en tête du classement européen pour le nombre de substances actives pesticides (260), devant l’Italie (257) et l’Espagne (251)… L’agriculture française n’est donc aucunement privée de pesticides comme le prétendent certains acteurs … bien au contraire !
Il est faux d’affirmer comme le fait Mme Genevard que “la filière noisette ne dispose d’aucun moyen pour traiter sa production”. En effet une simple recherche dans Ephy montre que 12 produits insecticides sont autorisés sur les noisettes dont 8 produits à base de lambda cyhalothrine sont homologués pour lutter contre le balanin (à l’origine du ver de la noisette). De plus, à en croire la profession et la Ministre toute la filière de la noisette serait “menacée de mort parce que les agriculteurs ne peuvent pas traiter leur production” du fait de l’interdiction française de l’acétamipride. Or, si la filière connaît des difficultés, il est impossible d’affirmer que cela est dû à l’interdiction de l’acétamipride. Selon les données de la FAO, les rendements en France sont même supérieurs à ceux de l’Italie, où l’acétamipride est pourtant autorisé, ou de la Turquie, souvent prise en exemple par des défenseurs du retour des néonicotinoïdes.
La goutte d’eau qui a fait déborder notre colère contre l’actuelle ministre tient à son manque de considération pour les agences gouvernementales qui ont été attaquées par certains agriculteurs. En effet, après les manifestations d’agriculteurs du 19 novembre 2024 devant certains bureaux de l’Office français de la biodiversité ayant entraîné déversement de fumier, emmurage des locaux et même dégradations des locaux et de documents dans un cas la ministre de l’Agriculture a réagi sur X (ex-Twitter) Annie Genevard oublie totalement de condamner spécifiquement les atteintes à l’OFB et de soutenir les fonctionnaires de cet office…travaillant pour l’État français ! En revanche elle s’est empressée de soutenir Aurélien Rousseau malmené par des syndicalistes de la Coordination Rurale. Y a-t-il donc deux poids deux mesures dans le traitement de la violence par la Ministre ?
« Tous ces éléments mis bout à bout constituent un tout qui porte à croire que ce qui compte pour la ministre de l’Agriculture c’est de satisfaire uniquement la FNSEA, sans se soucier réellement du bien-fondé des demandes portées par ce syndicat, sans se soucier non plus de l’environnement ou de la santé. » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.