La Chine a adopté fin décembre 2012, une législation protégeant les droits des personnes âgées qui exige notamment que les membres de la famille fassent de « fréquentes visites » à leurs aînés. De plus la loi prévoit des obligations de soutien financier et de logement*. Rappelons que la loi française fait aussi obligation aux enfants de subvenir aux besoins de leurs parents. Le cas échéant, c’est prélevé sur vos revenus ! Que ce soit en Chine ou en France, à cause d’une population vieillissante et/ou d’un déficit de la sécurité sociale, il nous semble de toute façon normal que les enfants s’occupent de leurs parents : c’est la marque d’une solidarité familiale qui s’applique d’un bout à l’autre de la chaîne des âges. Mais l’assistance par l’Etat des gens du berceau à la tombe nous a fait oublier ces fondements d’une civilisation, la solidarité des cellules de base. Même si le sens de la solidarité est très variable d’une famille à l’autre, nous allons être obligés de s’occuper de nos anciens. Pourquoi ? Ecoutons Jean-Marc Jancovici :
« Etudiants, enseignants, employés de la Sécu, retraités sont tous des enfants de l’énergie abondante à prix décroissant : rien de tout cela ou presque n’existe dans les pays où l’énergie reste un luxe… La croissance de la quantité d’énergie consommée par personne, qui permet en termes purement physiques d’augmenter la productivité des gens qui travaillent, a pour conséquence d’assurer la nourriture, le logement, l’habillement, les loisirs, etc. des gens qui ne travaillent pas, dont les retraités et les étudiants. Retraites et études longues sont donc « assises » sur des consommations d’énergie importantes, et c’est bien ainsi que se lit la géographie actuellement : il n’y a beaucoup de retraités et d’étudiants que dans les pays qui consomment beaucoup d’énergie… Bien gérer la sortie de scène du « Père fossile » ne va pas être une mince affaire… En effet, la contrainte sur l’approvisionnement énergétique futur, qui va venir contrarier la productivité physique de manière forte, aura pour conséquence que le niveau relatif des retraites baissera, et que l’on va probablement pour partie revenir à un système de gestion des personnes âgées économe en énergie, c’est-à-dire… les garder chez leurs enfants. La question n’est pas de savoir si cette organisation est désirable ou non. Les bons sentiments sans kilowattheures risquent d’être difficiles à mettre en œuvre ! »**
L’individualisme des sociétés occidentales, qui s’est transformé en égoïsmes même par rapport à ses propres parents, était favorisé (si ce n’est causé) par l’abondance de l’énergie fossile. Cette période d’insouciance funeste touche à sa fin. Tant mieux !
* Le Monde.fr avec AFP | 29.12.2012, La Chine contraint les familles à prendre soin de leurs seniors
** Changer le monde, tout un programme de Jean-Marc Jancovici (Calmann-lévy, 2011)
Rebonjour,
Que les vieux soient nourris par leurs enfants – s’ils en ont ou si ces derniers ne sont pas morts avant eux – ou par des retraites, c’est pareil pour la planète, non ?
Le ratio actifs/retraités n’est invoqué que par les adversaires de toujours des retraites.
C’est une arnaque.
Vous savez mieux que quiconque qu’un « actif » n’est rien ou presque rien sans ses « esclaves mécaniques ».
C’est donc la production cumulée des « esclaves mécaniques », des « actifs », et, peut-être avant tout du soleil, de la terre et de l’eau qui crée les richesses qui font vivre jeunes et vieux, aujourd’hui comme hier et comme demain, retraites ou non.
La fécondité tombée à 1,3 ou 1,4 enfants par femme dans certains pays d’Europe s’explique avant tout dans ces pays par l’existence des retraites, en quoi je ne crois absolument pas que faire beaucoup d’enfants soit comme vous le pensez un acte ignorant de l’avenir…
On a beaucoup appris aux gens à compter, vous savez…
Salutations,
Ciboulette
Bonjour,
Quelle bonne idée !
Il ne reste plus au bon peuple qu’à faire beaucoup d’enfants pour n’être pas à la rue plus tard !
Vive la famille !
Je suis plus convaincu que jamais que les retraites par répartition, généralisées à l’ensemble de la planète, seraient le meilleur moyen pour combattre – qui plus est proprement – la surpopulation mondiale.
Dans le combat pour sauver la planète, toute victoire ne peut résulter que d’un rapport de force.
Or, en faveur des retraites, on peut espérer la bagatelle de cinq milliards d’alliés, de combattants potentiels…
Salutations,
Jean, dit Ciboulette
Bonjour,
Quelle bonne idée !
Il ne reste plus au bon peuple qu’à faire beaucoup d’enfants pour n’être pas à la rue plus tard !
Vive la famille !
Je suis plus convaincu que jamais que les retraites par répartition, généralisées à l’ensemble de la planète, seraient le meilleur moyen pour combattre – qui plus est proprement – la surpopulation mondiale.
Dans le combat pour sauver la planète, toute victoire ne peut résulter que d’un rapport de force.
Or, en faveur des retraites, on peut espérer la bagatelle de cinq milliards d’alliés, de combattants potentiels…
Salutations,
Jean, dit Ciboulette
bonjour Ciboulette
La retraite par capitalisation dépend des cours boursiers : la faillite d’un fonds de pension est donc toujours possible. La retraite par répartition dépend du nombre d’assistés (retraités, jeunes, chômeurs…). Or le rapport actifs / population à charge est de plus en plus fragile par l’augmentation des ayants-droits. Comme la crise va nécessairement s’amplifier puisque nous avons dépassé les limites de la planète, ces systèmes ne peuvent que s’appuyer de plus en plus sur les solidarités locales, à commencer par les familles (qui sont déjà à contribution en France ou ailleurs). Une idée est toujours bonne à énoncer, encore faut-il qu’elle puisse entrer dans la réalité.
Signalons que le fait de faire beaucoup d’enfants est un acte ignorant de l’avenir puisqu’un baby boom entraîne toujours quelques dizaines d’années après un papy krach !