« Non aux quotas de demandeurs d’asile », dit Hollande, oui à une répartition « équitable » des rescapés de la Méditerranée entre les différents pays de l’UE. Le chef de l’Etat français se veut restrictif : « Il n’est pas question qu’il y ait des quotas d’immigrés, parce que nous avons des règles sur les politiques de maîtrise de l’immigration. »* La Commission européenne propose qu’« en cas d’afflux massifs », les personnes éligibles au statut de réfugiés soient réparties entre les pays de l’Union en fonction de leur richesse, de leur population, de leur taux de chômage et du nombre de personnes déjà accueillies. C’est une idée intéressante qui essaye de définir les capacités d’accueil de chaque pays vis-à-vis des immigrants, ou en d’autres termes, la capacité de charge. Notons qu’il y a eu 620 000 demandes d’asile déposées en Europe l’an dernier ( dont 62 735 en France) et que les migrants économiques ne sont pas concernés par cette gestion européenne.
L’éditorial du MONDE est cinglant vis-à-vis d’Hollande : « La France devrait accueillir, dans les deux ans à venir, 2 375 réfugiés supplémentaires éligibles au droit d’asile, c’est-à-dire victimes de persécutions politiques ou de guerres. Or le président de la République a récusé cette répartition, plaidant que l’asile est un droit dont l’application est du ressort de chaque Etat. Il n’est pourtant question que d’améliorer l’accueil de réfugiés demandeurs d’asile. »
La question est beaucoup plus complexe que le discours du MONDE. Il ne s’agit pas de savoir si « la France est ou non une terre d’asile ». Le temps n’est plus où le surplus de population européenne pouvait librement émigrer en Amérique du nord, du sud et dans tous les autres pays. Nous nous apercevons que l’expansion effrénée de la population et de la consommation mondiale depuis la révolution industrielle a entraîné des contraintes écologiques quasi insurmontables presque partout. Alors que la planète est close et saturée d’humains, les problèmes socio-économiques touchent l’ensemble des pays, riches ou pauvres, exacerbant les désirs de migrations. Il deviendra de plus en plus difficile de différencier réfugiés politiques, réfugiés du climat et migrants économiques. C’est pourquoi il est essentiel que chaque pays établisse ses capacités d’accueil en fonction de sa richesse, de sa population, de son taux de chômage et du nombre de personnes déjà accueillies. En clair, question que nous posons à nos lecteurs, la France est-elle ou non déjà surpeuplée ? Vos réponses nous intéressent…
* LE MONDE du 21 mai 2015, Contre Merkel, Hollande refuse les quotas
** LE MONDE éditorial du 22 mai 2015, Réfugiés : les arguties déplorables du gouvernement
un livre de référence : « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie)«
La réponse à la question posée est : Oui.