Le climat, c’est trop compliqué pour la géo-ingénierie

L’irruption du Pinatubo en 1991 projeta de telles quantités de poussière volcaniques dans l’atmosphère que la température moyenne à la surface de la Terre diminua de 0,5°C. J’entends tout de suite cogiter nos scientifiques : « Si on utilisait encore plus d’aérosols, ces particules vont réfléchir les rayons de soleil et le réchauffement climatique sera enrayé. » Biosphere signale d’abord que les aérosols d’origine humains représentent seulement 10 % de ceux générés par la Nature, ensuite ils sont de trop petites tailles. Comme ils servent alors de noyaux de condensation, ils diminuent la quantité des précipitations et réduiront ainsi les productions agricoles. Alors d’autres scientifiques : « On pourrait essayer de stimuler un gros volcan avec une petite bombe atomique ! » Mais dans ce cas, comment doser la quantité de matière émises ?

Il n’y a pas d’autres solutions contre l’effet de serre que limiter la consommation des individus et des entreprises, mais la cécité humaine va de pair avec leur imagination débordante. La Biosphère rigole.
(écrit le 1.07.2005 par Michel Sourrouille)

1 réflexion sur “Le climat, c’est trop compliqué pour la géo-ingénierie”

  1. Tout à fait d’accord avec ces remarques sur le climat, mais je crois qu’il faut même généraliser le propos. Il existe, hélas même chez les écologistes, une idée selon laquelle les hommes pourraient prendre en charge la gestion des équilibres de la nature.

    C’est à mon avis une grande erreur, nous n’en serons jamais capables.

    James Lovelock (auteur de la théorie dite Gaïa) explique très bien cela. Depuis 3,8 milliards d’années la Terre et les lois de la nature ont su préserver les équilibres nécessaires à la vie sur notre planète, ce n’est pourtant pas évident tant les conditions qui la permettent (fourchettes de température, de pression, d’humidité, protection contre les rayonnements….) sont étroites par rapport aux conditions qui peuvent régner dans l’Univers. Et pourtant, cela a marché durant si longtemps.
    Il serait bien présomptueux de notre part, nous qui en quelques décennies avons mis à bas la plupart de ces équilibres de nous vanter d’en être les meilleurs gardiens. J’ai dit souvent que cela reviendrait de la part du pire des cancres à revendiquer d’être le plus apte à représenter son école au Concours Général.

    Non, le mieux que l’on puisse faire c’est se faire le plus discrets possible, c’est à dire le moins nombreux et le moins consommateurs tout en laissant de vastes espaces à la nature pour que s’y déroulent librement tous les mécanismes qui l’ont si bien préservée jusqu’alors, notamment celui, même s’il est parfois cruel, de la sélection naturelle.

    La nature n’a pas besoin de nous, elle n’a besoin que d’espace et de temps, laissons-lui l’un et l’autre, tout le reste est prétention.

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