le jour du dépassement, 27 septembre 2011

Comme si l’endettement massif ne suffisait pas, les Terriens vont finir l’année à découvert le 27 septembre prochain. Mais cette fois la situation est plus grave, car il s’agit d’une réalité, pas de mécanismes financiers ! Nous allons dépasser le niveau des ressources naturelles que peut générer la Terre en un an sans compromettre leur renouvellement. Pour finir l’année 2011, l’humanité en sera donc réduite à vivre écologiquement à « découvert » et à puiser dans des « stocks » chaque année plus maigres. C’est-à-dire à pratiquer une pêche qui va entretenir la baisse des stocks de poissons dans les océans, à détruire plus d’arbres qu’elle n’en replante ou à rejeter plus de CO2 que ce que la planète ne peut absorber. « C’est comme avoir dépensé son salaire annuel trois mois avant la fin de l’année, et grignoter ses économies année après année », explique dans un communiqué le président de Global Footprint Network, Mathis Wackernagel.

Comme les découverts écologiques s’ajoutent d’une année sur l’autre, comme les déficits budgétaires, le grignotage du capital naturel commence de plus en plus tôt. L’empreinte écologique mondiale a égalé la biocapacité mondiale jusqu’en 1986. En 1987, l’humanité était passée dans le rouge un 19 décembre. En 1995, cette date était intervenue le 21 novembre. Pendant l’année 2008, l’humanité a basculé du côté obscur le 9 octobre. Et maintenant le Jour de la dette écologique ou Jour du dépassement (Overshoot day), c’est le 27 septembre 2011. En arrêtant chaque année une date symbolique où l’humanité commence à puiser dans les ressources, le Global Footprint Network entend d’abord permettre de prendre conscience de cet écart grandissant. « Mais il n’est pas possible, bien sûr, de déterminer avec une précision absolue le moment exact où nous dépassons notre budget. Ce jour où nous dépassons la capacité de la Terre est plus une date estimée qu’une date exacte », précise le think tank

Depuis plus de 30 ans, l’humanité vit au-dessus de ses moyens et il faudrait en fait 1,2 à 1,5 Terre pour assumer aujourd’hui les besoins d’une population toujours croissante. Chiffre encore plus élevé si tous les habitants de la planète vivaient selon les normes de la consommation occidentale. En 2010, un rapport du WWF avait mis en exergue les fortes disparités entre habitants de la Terre, qui consomment en fait 4,5 planètes et demie s’ils vivent aux Etats-Unis ou aux Emirats arabes unis mais moins d’une moitié s’ils vivent en Inde.

« Alors que nous cherchons à reconstruire nos économies, c’est le moment de se présenter avec des solutions qui resteront opérationnelles et pertinentes dans le futur », estime Mathis Wackernagel. « Une reconstruction à long terme ne peut réussir que si elle est conduite avec une réduction systématique à notre dépendance aux ressources. »

6 réflexions sur “le jour du dépassement, 27 septembre 2011”

  1. Ce n’est pas grave parceque la Banque Centrale écologique va doter le Fond souverain écologique de 111000 milliards d’éco-euros remboursable sous 1000 ans.
    Tout est sous contrôle.

  2. Ce n’est pas grave parceque la Banque Centrale écologique va doter le Fond souverain écologique de 111000 milliards d’éco-euros remboursable sous 1000 ans.
    Tout est sous contrôle.

  3. de la part de Solweig von Kleist
    Ayant lu votre article, je me pose des questions :
    Pourquoi il n’y a jamais mention dans les médias de l’impact des militaires sur les ressources naturelles
    et les pollutions causées non seulement par les guerres, mais aussi par la préparation des guerres ?
    Je vous joins quelques propositions et liens utiles pour explorer ce « détail » passé sous silence dans les annonces alarmistes de la part de « Global Footprint Network » et bien d’autres.
    Savez-vous que c’est l’armée américaine le plus grand pollueur au monde, qui produit 750 000 tonnes de déchets toxiques par an? L’armée américaine est consommateur de 5 à 40 % de métaux divers. Les terres et l’espace aérien occupés par l’armée américaine pour l’entraînement ont augmenté de 20 % depuis la 2ème guerre mondiale.
    Le Pentagone emploie 10 000 personnes avec un budget de 2 milliards/ an qui s’occupe des problèmes légaux suite aux déchets toxiques de l’armée, etc. etc.
    Une excellente lecture :
    -Rosalie Bertell, Planet Earth, the latest Weapon of War, 2000;
    et aussi:
    -Michael Renner “Assessing the military’s war on the environment” in “State of the World 1991”,
    -US military and chemical and biological weapons, in: Erhard Geissler (ed.), Biological and Toxin Weapons Today, sipri Stockholm International Peace Research Institute, Oxford University Press, Oxford 1986, 207 p., 74-81.
    http://www.envirosecurity.org/ges/inventory/IESPP_I-C_Introduction.pdf, p. 13
    un article excellent:
    http://www.truth-out.org/war-and-tragedy-commons/1312405464

  4. de la part de Solweig von Kleist
    Ayant lu votre article, je me pose des questions :
    Pourquoi il n’y a jamais mention dans les médias de l’impact des militaires sur les ressources naturelles
    et les pollutions causées non seulement par les guerres, mais aussi par la préparation des guerres ?
    Je vous joins quelques propositions et liens utiles pour explorer ce « détail » passé sous silence dans les annonces alarmistes de la part de « Global Footprint Network » et bien d’autres.
    Savez-vous que c’est l’armée américaine le plus grand pollueur au monde, qui produit 750 000 tonnes de déchets toxiques par an? L’armée américaine est consommateur de 5 à 40 % de métaux divers. Les terres et l’espace aérien occupés par l’armée américaine pour l’entraînement ont augmenté de 20 % depuis la 2ème guerre mondiale.
    Le Pentagone emploie 10 000 personnes avec un budget de 2 milliards/ an qui s’occupe des problèmes légaux suite aux déchets toxiques de l’armée, etc. etc.
    Une excellente lecture :
    -Rosalie Bertell, Planet Earth, the latest Weapon of War, 2000;
    et aussi:
    -Michael Renner “Assessing the military’s war on the environment” in “State of the World 1991”,
    -US military and chemical and biological weapons, in: Erhard Geissler (ed.), Biological and Toxin Weapons Today, sipri Stockholm International Peace Research Institute, Oxford University Press, Oxford 1986, 207 p., 74-81.
    http://www.envirosecurity.org/ges/inventory/IESPP_I-C_Introduction.pdf, p. 13
    un article excellent:
    http://www.truth-out.org/war-and-tragedy-commons/1312405464

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