le litre d’essence à 2 euros (suite)

L’éclairage public est réduit au strict minimum, des ascenseurs sont stoppés, les coupures tournantes d’électricité accompagnent la nécessité de vivre en faisant des économies d’énergie. Tel est le quotidien à Tokyo aujourd’hui, tel il sera demain un peu partout. Car nous allons vivre la fin du nucléaire ET la fin des énergies fossiles avant la fin de ce siècle, autant nous y préparer. Pourtant le gouvernement fait l’inverse. Matignon a pris un ensemble de mesures pour « limiter l’impact du prix de l’énergie sur le pouvoir d’achat ». Par exemple des déductions fiscales pour les professionnels utilisant beaucoup leur voiture. Les compagnies pétrolières sont mises à contribution financière. Il n’y aura « pas de hausse du prix du gaz avant la présidentielle » ! Or la France importe tout son pétrole et tout son gaz naturel et l’Europe n’est pas en reste. Pierre Chalmin** est clair : « Le message du marché est donc que les énergies fossiles demeurent rares, coûteuses à extraire et proviennent de régions dangereuses et instables. Et comme en plus elles polluent, il faut donc payer le prix de la rareté et de la saleté. Voilà ce qu’il faut dire aux Français plutôt que de leur faire croire que les princes peuvent faire des miracles économiques. »

René Dumont était encore plus clair lors de sa campagne présidentielle en 1974 : « Quel monde laisserons-nous à nos enfants ? En surexploitant les combustibles fossiles, on vole les ressources des générations futures. Il faut reconnaître que l’ensemble de la classe ouvrière française profite par son système de vie de l’exploitation de la richesse du Tiers-Monde. Chaque fois que vous prenez votre voiture pour le week-end, la France doit vendre un revolver à un pays pétrolier du Tiers-Monde. Sait-on que si tous les habitants du globe consommaient autant de pétrole que les Américains, les réserves prouvées ne tiendraient guère plus d’un an ? Pour faire 10 000 km, on consacre 150 heures à sa voiture (gain de l’argent nécessaire à l’achat et à l’entretien, conduite, embouteillage, hôpital). Cela revient à faire 6 kilomètres à l’heure, la vitesse d’un piéton. Le type de société que je propose est une société à basse consommation d’énergie. Cela veut dire que nous luttons par exemple contre la voiture individuelle. Nous demandons l’arrêt de la construction des autoroutes, l’arrêt de la fabrication des automobiles dépassant 4 CV… »***

Telle devrait être la politique d’un gouvernement responsable, laissée sans suite depuis 1974 par les gouvernements de droite comme de gauche. Et maintenant, le litre à 10 euros ne serait que justice écologique…

* LeMonde  du12 avril 2011, Le quotidien déréglé des millions de Tokyoïtes

** LeMonde – supplément économique, Le prince thaumaturge et le prix du gaz

*** La campagne présidentielle de René Dumont, les objectifs de l’écologie politique (1974)

1 réflexion sur “le litre d’essence à 2 euros (suite)”

  1. TOUS CEUX QUI S ENRICHISSENT SUR LE DOS DE PAUVRES GENS AURONT UN JOUR UNE BELLE PUNITION DIVINE TOT OU TARD TOUT SE PAYE ON N AS TOUJOURS LE REVERS DE LA MEDAILLE DES ACTES QUE L ON COMMET SUR TERRE BYE

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