« Si vous voulez que vos enfants aient des habitudes alimentaires confessionnelles, vous allez dans l’enseignement privé confessionnel. » Nicolas Sarkozy soutenait ainsi la fin du menu de substitution aux plats contenant du porc dans les cantines scolaires de Chalon-sur-Saône.
Face à ce « faux débat », certains proposent sur LE MONDE d’instaurer une alternative végétarienne : « solution laïque et œcuménique aux préférences alimentaires de chacun… on ne distingue plus le musulman ou le juif qui évite le porc du végétarien qui évite la viande… respect des convictions de ceux qui refusent de manger des animaux pour des raisons éthiques… un régime végétarien est bon pour la santé… l’alternative végétarienne est écologique, il est impératif de commencer à agir sur l’une des causes majeures du changement climatique : la consommation de viande… nous appelons à ce que la loi française impose dans chaque cantine scolaire, mais aussi dans les restaurants universitaires et les administrations, une alternative végétarienne, voire végétalienne. »
Bon objectif, mauvaise méthode. Le double menu, carnivore d’un côté et végétarien de l’autre, scinde la population des cantines en deux groupes distincts. Il n’y a pas de réelle incitation à s’initier au menu alternatif. Sur ce blog, nous préférons faire l’éloge du lundi végétarien… pour tous. Trop de choix tous les jours n’incitent pas à découvrir le nouveau, surtout quand on a un rejet épidermique de la viande de la porc ! Voici pour le lundi végétarien les meilleurs moments de nos articles précédents :
http://biosphere.blog.lemonde.fr/2010/05/22/pour-un-lundi-vegetarien/
… André Méry (président de l’association végétarienne de France) : « Il faut tout de même avoir en tête que la France importe 5 millions de tonnes de tourteaux de sojas par an du Brésil ! Admettons que l’on crée une journée par semaine sans viande, cela permettra de réduire la déforestation, idem pour la pollution atmosphérique, pour le gaspillage d’eau, etc. » …
http://biosphere.blog.lemonde.fr/2010/06/09/interbev-et-le-lundi-vegetarien/
… Il paraît que le bœuf est « une énergie naturelle qui entretient les prairies, propice à la biodiversité et facteur de réduction de l’effet de serre ». C’est affirmé sur une pleine page de prairie verte sur ciel bleu que nous « offre » LE MONDE du 8 juin 2010, en fait une publicité financée par Interbev, l’interprofession bovine, ovine et équine. On ne peut donc s’attendre un avis parfaitement impartial et désintéressé… Si l’information véhiculée par LE MONDE était objective, on garderait cette page d’Interbev, mais on mettrait en vis-à-vis une pleine page pour inciter la population à pratique le lundi végétarien …
http://biosphere.blog.lemonde.fr/2011/01/08/lundi-vegetarien-mardi/
… Selon le supplément du monde**, on devrait s’interroger sur notre droit à manger de la viande. Il y a des chiffres effarants : « Le secteur de l’élevage industriel participe au réchauffement climatique pour 40 % de plus que l’ensemble des transports dans le monde ». De quoi déjà se mettre au lundi sans viande. Et puis il y a la manière industrielle de traiter les animaux comme des marchandises, empilés dans des espaces ridicules, empêchés de voir la lumière du jour, rabaissés à de la chair torturée. De quoi se mettre au lundi végétarien…
http://biosphere.blog.lemonde.fr/2011/03/21/journee-sans-viande-ou-lundi-vegetarien/
… La consommation de viande explose, LE MONDE s’en fait l’écho en une page entière*. La journée internationale sans viande, qui a lieu chaque année le 20 mars existe depuis 1985. Une journée seulement dans l’année ? L’association américaine FARM qui l’a initiée milite pour une alimentation sans viande. Devrions-nous nier notre capacité omnivore ? Ces actions sont relayées en France par la plate-forme militante contre la vivisection et pour les droits des animaux. Ce n’est donc pas une action directe contre les méfaits environnementaux de l’élevage industriel ! Les végétariens, mais aussi les militants contre le réchauffement climatique, prônent une action à la fois plus continue et plus modérée, le lundi végétarien…
* LE MONDE du 27 mars 2015, Le repas végétarien, le plus laïque de tous
@biosphère, vous écrivez : « Déjeuner dans une restauration collective n’est pas une obligation ». Souvent, les élèvent habitent trop loin de leur école pour pouvoir manger chez eux. La cantine est donc bel et bien une obligation.
Les citoyens bossent et paient des impôts. Les services publics n’ont donc pas à être considéré comme un privilège, mais comme un droit mérité.
Et militer pour le menu unique, c’est militer pour la viande obligatoire, ce qui est en contradiction avec votre appel à manger moins de chaire animale.
Thibault Gajdos, chercheur au CNRS, indique dans LE MONDE que « les menus de substitution visent moins à satisfaire des exigences religieuses qu’à respecter des habitudes alimentaires ».
Pas d’accord. Pour nous les menus de substitution sont valable uniquement pour des raisons médicales avec justificatif, c’est-à-dire des considérations objectives et non culturelles. Sinon pourquoi pas le repas avec uniquement du coca cola et des hamburgers… qu’ils soient halal, casher ou n’importe quoi d’autres. Le choix de ce qu’on mange est un autre signe du sens de la démesure dans notre société, riche du pétrole qui permet l’agriculture et nous amène la nourriture.
Et si des enfants renoncent à manger ce qu’on leur donne à la cantine pour des raisons religieuses ou culturelles, libre à eux. Déjeuner dans une restauration collective n’est pas une obligation.
(LE MONDE du 2 avril 2015, « Cantines sans porc, et sans réfléchir »)
Bonjour,
la lecture de « BIDOCHE », de Fabrice NICOLINO (dans toutes les bonnes médiathèques municipales de France), m’a appris que le lobby de la viande ou « CIV » – Centre d’Information de la Viande – et le lobby de la charcuterie ou « CIC » – Centre d’Information sur la Charcuterie – veillent scrupuleusement à ce que les cantines scolaires françaises n’admettent AUCUNE alternative au repas carné.
Un pilier de cette lutte n’est autre que Jean-Marie BOURRE, médecin, cité aussi par Fabrice NICOLINO comme étant un dirigeant du « CIC » (titre qu’il n’affiche pas dans ses propres ouvrages), et dont je vous recommande la lecture aussi.
Si vous doutez de la force du lobbying en France et pensez que c’est réservé à Bruxelles, empruntez aussi dans votre médiathèque préférée 2 documentaires en vidéo : « 100 000 cercueils » sur le lobby de l’amiante, et « tabac – la conspiration » sur le lobby du tabac, et un livre de François VEILLERETTE et Fabrice NICOLINI : « pesticides ».
Bonnes lectures, bons visionnages.
Bonsoir @biosphere,
Une cantine est bel et bien un restaurant. Les usagers doivent payer comme pour un restaurant, ce qui leur donne une légitimité pour choisir ce qu’ils mangent.
Vous prétendez que tous les enfants voudraient des frites. Je ne sais pas si c’est vrai, mais si ça l’est, vous devriez être content, étant donné le fait que les frites sont un aliment végétalien.
Vous écrivez : « Pourquoi ne pas le montrer aux enfants par le repas végétarien une fois pas semaine? ». C’est vous qui me posez la question? Je disais justement, et l’article du journal Le Monde que vous critiquiez le dit aussi, il faut, au lieu de ce plat unique carnivore qui rend la viande obligatoire, en proposer plusieurs dont au moins un qui soit végétarien, afin de permettre aux clients qui le souhaitent de faire ce repas végétarien jusqu’à 5 fois par semaines.
Le fait d’avoir plusieurs menus ne constitue pas une ségrégation.
Et la question n’est pas de forcer ou d’inciter les gens à devenir végétariens, mais de permettre aux personnes déjà volontaire d’avoir la possibilité de mettre en pratique ce type de régime (ce qui est très difficile dans la société capitaliste actuel, à cause par exemple du prix inabordable des produits alimentaires végétaux).
Cette proposition de faire plusieurs menus est une bonne idée. Cela permettrait de contenter le plus de clients possibles, végétariens comme omnivores.
bonjour Invité
une cantine n’est pas un restaurant, on mange normalement le même repas, comme en famille… mais il est vrai que l’enrichissement de notre société à coup de pétrole et de nucléaire nous a fait oublier les vertus de la simplicité. On a donc aujourd’hui dans les cantines un menu à la carte et tous les enfants veulent des frites !!! Quand l’énergie deviendra rare et beaucoup plus coûteuse, on reviendra au menu unique… et à la pédagogie alimentaire. Chacun sait que le réchauffement climatique est en bonnne partie entraîné par l’élevage ; cela nous oblige à manger moins de viande. Pourquoi ne pas le montrer aux enfants par le repas végétarien une fois pas semaine ?
Oui cela serait une bonne idée de faire un jour végétarien dans les cantines scolaires. Les proviseurs devraient être incités à le proposer. Il n’y aurait à mon avis que des avantages.