Après la honte de partir en avion (flight shame), faudra-t-il instiller la honte du numérique (digital shame) ? Sans aucun doute ! L ’empreinte énergétique de tous nos bits représente déjà 6 à 10 % de la consommation mondiale d’électricité et 2 à 4 % des émissions de CO2. Ce gadget qui nous ensorcelle, très énergivorace, contribue au réchauffement de la planète de manière de plus en plus importante. Il nous faudra désinformatiser en même temps que démondialiser, dévoiturer, désurbaniser, etc.
Lire, La fabrique du crétin numérique
Charles de Laubier : L’écosystème numérique mondial contribue aux émissions de gaz à effet de serre deux fois plus que le transport aérien. « Pour un courriel lesté d’une pièce jointe lourde, ce sont 20 grammes de CO2 qui sont émis, soit autant que 150 mètres parcourus en voiture », indique Guillaume Pitron, auteur de L’Enfer numérique. Voyage au bout d’un like. Avec 10 milliards de messages électroniques envoyés par heure dans le monde, cela équivaut à 50 gigawatts, soit la production électrique horaire de quinze centrales nucléaires ! Mais la pollution numérique provient pour les trois quarts de la fabrication de terminaux tels que – dans l’ordre de leur empreinte carbone – les téléviseurs, les ordinateurs portables, les smartphones, les box Internet, les écrans et les consoles de jeux. Contenant une cinquantaine de métaux, un smartphone ne pèse pas 150 grammes, mais 150 kilos – ce que M. Pitron appelle « le sac à dos écologique ».
Selon le think tank français The Shift Project, « Les émissions de gaz à effet de serre des services de vidéo à la demande, de type Netflix ou Amazon Prime, équivalent à celles d’un pays comme le Chili (plus de 100 millions de tonnes équivalent CO2 par an, soit près de 0,3 % des émissions mondiales). » Les gains obtenus en émissions carbone pourraient être vite balayés par la croissance du secteur. La réalité virtuelle, les métavers accessibles par des milliards d’êtres humains demanderai tune puissance informatique mille fois supérieure à celle d’aujourd’hui. Sans parler de la lutte contre la fracture numérique dans un monde où 2,9 milliards d’êtres humains ne sont pas encore connectés à Internet.
Pour en savoir plus, quelques contributions :
BeaufistanUberAlles : Passionnante et implacable démonstration du caractère auto-destructeur de l’idéologie folle de la croissance éternelle. La sobriété est donc l’unique voie, il n’y a plus à écouter les cancres qui prétendent le contraire. La question est : comment réaliser la sobriété ? Évidemment sortir du nucléaire au plus vite. Puis limiter ou supprimer les consommations inutiles et futiles : bagnole individuelle, jeux vidéos, malbouffe, TV, presse people et sportive, congélateurs, tondeuses à gazon motorisées… Les petits ruisseaux font les grands fleuves. Il conviendra aussi de limiter le nombre d’applications et rézosociaux, c’est n’importe quoi. Supprimer twitter, tiktok, insta, whatsapp, limiter le nombre de publications sur youtube, effacer les publications au bout de 6 mois, tout ça est à débattre… On n’y arrivera jamais avec la droite, de Macron à Zemmour, ils ignorent ces sujets qui sont les plus importants.
Lire, Neutralité carbone, l’exigence de la sobriété
Ht : Ce qui est notable et ce sur quoi Charles de Laubier n’insiste pas assez, c’est à quel point les technos les plus consommatrices sont justement celles qui n’apportent rien ou pas grand chose au consommateur : cloud gaming, bitcoin, 5G. Qu’on commence par là plutôt que de culpabiliser ceux qui envoient des mails.
Kim Kitaek : On pourrait commencer par supprimer TiK Tok, Facebook, Twitter etc etc qui visiblement ne sont ni bons pour l’humanité ni pour la planète.
KAR1M : A tout ceux qui rappellent les bienfaits (réels en apparence) du numérique. Renseignez vous sur leur « effet rebond ». En effet, par exemple, si l’on compare l’impact de l’envoi d’un email avec l’envoi d’un courrier physique, il est probable que l’impact soit inférieur. En revanche, la facilité d’envoi d’e-mail fait que finalement nous envoyons beaucoup plus d’e-mail que nous envoyons de courriers physiques. La numérisation s’accompagne ainsi très souvent d’une augmentation des usages de sorte que le bienfait peut s’annuler jusqu’à provoquer l’effet inverse.
Zarastro : On peut aussi s’interroger sur l’abandon prochain des les lignes téléphoniques analogiques classiques qui obligent concrètement à laisser en permanence sa box allumée pour les applications de domotique traditionnelles comme le déclenchement du chauffage à distance… mais aussi à se rééquiper avec du matériel compatible wifi. Bref, l’obsolescence programmée avec la bénédiction de l’État. En fait chaque nouvelle génération de technologie induit plus de consommation énergétique que la précédente.
Christian Giusti : Tout cela me fait penser aux travaux de Lewis Mumford, historien reconnu des techniques qui, au siècle dernier, dénonçait dans « Le Mythe de la machine » : (citation extraite de la page Wikipédia en français) : « la tendance moderne de la technologie, qui met l’accent sur une expansion constante et illimitée de la production et du remplacement. Il explique que ces objectifs vont à l’encontre de la perfection technique, de la durabilité, de l’efficacité sociale et, globalement, de la satisfaction humaine. La technologie moderne, qu’il appelle « mégatechnique » élude la production durable, la qualité, en poussant au remplacement prématuré des objets techniques grâce à des dispositifs tels que crédit à la consommation, designs non fonctionnels et défectueux, obsolescence programmée, changements de mode fréquent et superficiels ».
Bruxelles a concocté un plan, présenté le 8 février, qui doit permettre aux Européens d’injecter 42 milliards d’euros d’investissements publics dans l’industrie des semi-conducteurs sur leur sol. Ce texte a pour objectif de doter le Vieux Continent des capacités suffisantes pour peser sur l’échiquier mondial de ce secteur hautement stratégique, alors que les puces électroniques sont désormais partout. Objectif : la production mondiale de puces électroniques devrait doubler d’ici à 2030, il s’agit de porter à 20 % la part de l’UE à cette échéance.
Alors qu’il nous faudrait préparer la dé-numérisation de l’existence, on accélère allègrement vers le précipice.
Eh oui, en attendant on bricole. Le Coronamachin nous a fait prendre conscience que nous étions totalement dépendants des Autres pour des tas de choses. Masques, semi-conducteurs etc. etc. Alors on fait machine arrière, on relocalise etc. en se disant qu’en plus de l’autonomie on pourra se faire un max de blé sur le Marché. Ce qui finalement ne peut que plaire à tout le monde, à droite à gauche, à Pôle Emploi etc. Tout le monde ou presque. Sauf que pour des tas de choses c’est juste reculer pour mieux sauter, dans le Précipice. Parce que pour produire des puces, et/ou ceci ou cela, il faut déjà des matières premières. Mais ça le Coronomachin n’a pas réussi à nous le faire comprendre. Du coup on continue à penser que la production mondiale de puces va doubler d’ici à 2030, que celle des bagnoles électriques va exploser, que le trafic aérien etc. etc. Seulement pour ça il faut gagner la «Guerre». Et quoi qu’il en coûte !
Soyons honnêtes et objectifs ! En effet, par définition un politicien ne sert à rien pour la communauté de citoyens, tout simplement parce qu’ils aiment se faire servir et empocher le maximum de pognon pour le minimum d’effort ! Tous les politiciens depuis la nuit des temps, n’ont jamais produit ne serait-ce 1 seul centime d’euro de Pib (ou équivalent de la monnaie de l’époque de référence) de leurs 10 doigts, que ce soit de manière écologique ou pas. Un politicien aime se faire bien voir en dépensant l’argent des autres et empocher le max de pognon, c’est tout ! Ils adorent le confort, alors ce n’est certainement pas pour renoncer à tout le confort qu’offre la société industrielle ! Avant il y avait les esclaves humains qu’affectionnaient les politiciens, à présent les esclaves robotiques encore plus performants que leurs homologues humains, donc la suite logique veut que jamais un politicien ne voudra renoncer au quart de ce qui a été énoncé !
» Puis limiter ou supprimer les consommations inutiles et futiles : bagnole individuelle, jeux vidéos, malbouffe, TV, presse people et sportive, congélateurs, tondeuses à gazon motorisées »
Abandonner tout ça ainsi que les réseaux sociaux ? Franchement quel candidat politique est prêt à abandonner la bagnole ? Les réseaux sociaux ? La presse people ? La Tv ? Franchement vous croyez que Martine Aubry, Mélenchon, Taubira, Pécresse, Macron, Fabius, et même Philippe Poutou ou encore Dominique Voynet bref toute la clique UmPs sont prêt à mettre des bottes de Jardin puis prendre une bêche pour faire de la permaculture ? Qu’ils vont renoncer à tout ça pour faire de la permaculture histoire de sauver le climat ? C’est certain le programme écologique ne passera jamais par les élections, mais uniquement par les contraintes physiques de la Terre, tant qu’il y aura une pépite d’uranium ou de charbon et une goutte de pétrole, ils continueront dans cette voie là !
Là encore il y a numérique ET numérique. Message électronique ET message électronique.
Mail ET mail, article ET article, commentaire ET commentaire etc. etc.
Ht le dit très bien, «Qu’on commence par là plutôt que de culpabiliser ceux qui envoient des mails». Autrement dit, faisons d’abord la part des choses.
Zarastro s’interroge sur l’abandon prochain des lignes téléphoniques analogiques classiques. Pour la télévision c’est pareil. Regarder la télévision depuis la Box internet est une aberration. Une aberration et une gabegie énergétique. Seulement il faut comprendre que là derrière il y a ce monde qu’on nous prépare, qu’on nous impose.
Qu’on nous impose ??? Toutefois sans trop forcer, quand on voit notre complaisance à accepter du Télé de tous les côtés. Télétravail, téléachats, télémédecine etc. etc.
Et pour ça il faut la Fibre et la 5G. Et puis la 6G etc. etc.
Mais on avance on avance, à forces de répétitions etc. le bon écolo sait depuis longtemps qu’il doit fermer le robinet quand il se brosse les dents. Et qu’il faut éteindre les appareils en veille. Aujourd’hui le «bon écolo» a intégré que le télétravail permet d’économiser de l’énergie. Et les factures électroniques du papier, etc. etc. Hi-han !
En attendant, s’ils tiennent à être crédibles que ces écotartufes (banquiers, marchands d’énergie et j’en passe) commencent par arrêter de m’envoyer leurs pubs papier ou électroniques.