Dans une problématique de basculement d’écosystèmes, comment investir ? Pourquoi les entreprises financeraient-elles un risque dont les bénéfices dépassent leur seule sphère d’intérêt ? Construire un futur souhaitable suppose de réorienter le mode de management des entreprises. Aucun acteur isolé ne peut réussir une action écosystèmique. Mais des relations d’alliance entre les entreprises peuvent remettre en question la concurrence. La logique devient coopérative et sectorielle. Un objectif commun est défini, par exemple réaliser tel montant d’économies de carbone. Les entreprises investissent dans l’infrastructure nécessaire, les banques prêtent aux entreprises, l’Etat mène les politiques fiscales et incitatives adéquates.
Bravo, enfin un économiste qui proclame la fin inéluctable de la compétitivité. Mais Philippe Lukacs* ajoute que « lorsque le palier de rentabilité sera atteint, le consortium sera démantelé ». A partir de la date convenue, les entreprises sont rémunérées sur les économies réalisées et les banques sont remboursées. Tout redeviendra comme avant, on continuera de piller les biens communs ! Nous le voyons avec le climat, nous le voyons avec les océans. Les océans seront exploités à 100 % pour les bénéfices personnels de certaines nations, de certaines flottes, de certains individus, etc. Et le bien commun disparaît. Bien commun et logique du profit sont absolument incompatibles.
Philippe Lukacs ne s’imagine pas à quel point une transition écologique réussie bouleverserait les règles du libéralisme économique. Promouvoir le bien commun plutôt que le profit, c’est vouloir la coopération plutôt que la compétition, l’équilibre écologique plutôt que l’expansion économique. Il nous faut un Etat qui pose la prévention de l’effondrement de la biosphère comme but de la politique humaine dans le demi-siècle à venir. Appelons partout à la régulation, à la réglementation et à la logique coopérative. Les entreprises ne doivent pas désirer le profit pour leur propre compte, mais doivent toujours rechercher le bien commun au travers de leurs activités particulières. La concurrence doit être bannie du système économique. D’ailleurs tout système concurrentiel amène comme par hasard à des regroupements monopolistiques ! Pensez à l’achat en cours de Bouygues télécoms par orange. On se demande bien pourquoi on a démantelé le monopole des postes et télécommunications… Pour le profit de quelques-uns !!!
* LE MONDE économie du 8 janvier 2016, Du profit de l’entreprise au bien collectif
Philippe Lukacs est l’auteur de Stratégie pour un futur souhaitable (Dunod, 2008)
Les intellectuels qui ne croient que dans le marché et l’économie libérale (ex Luc Ferry) intellectuels contemporains optimistes ont ils la dignité de mesurer les écarts réels de revenus (de 1 à 500 voir 1 à 1000) donc de moyens d’action sur leur environnement. Ces écarts ne peuvent générer que la violence, la guerre de tous contre tous.
Les propos tenus y compris dans des émissions comme bibliothèque Médicis confinent à l impudence.