A l’époque des conquistadors, Bartolomeo de Las Casas (1427-1566) pensait à juste titre qu’un indien païen vivant est toujours préférable à un Indien chrétien mort. Ce n’est pas l’avis du purificateur Benoît 16. Dans son discours lors de la conférence du conseil épiscopal latino-américaines (13 mai), il refait la colonisation à sa façon : « Sans le savoir, les Indiens des cultures précolombiennes cherchaient le Christ dans leurs riches traditions religieuses. Le Christ était le sauveur auquel ils aspiraient silencieusement. Avec l’eau du baptême, l’Esprit saint est venu féconder leurs cultures, les purifiant et développant les nombreuses semences que le Verbe incarné avait mises en eux » (…) « L’annonce de Jésus et de son Evangile n’a à aucun moment comporté une aliénation des cultures préhispanique ni n’a constitué l’imposition d’une culture étrangère ».
Benoît 16 confesse les morts, il croit à la foi qui existe préalablement à tout discours imposé par des prédicateurs sectaires, il oublie la repentance de Jean Paul II en 1992 pour les crimes commis par l’Eglise au nom de l’évangélisation des populations indiennes. Ces propos sont arrogants et irrespectueux, ils nient les mécanismes de domination, ils occultent l’histoire réelle, ce discours est révisionniste. Ce pape au cerveau ramolli par une profonde crédulité s’attaque aussi bien au rationalisme occidental (le matérialisme) qu’à l’Evangile des pauvres (la théologie de la libération), il est contre le préservatif et l’avortement, il est hors du temps démocratique, il est dangereux.
Quand le corps de Joseph Ratzinger se décomposera sous la terre, la Biosphère marquera enfin sa prééminence sur ce prédicateur fantaisiste.
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