Selon Grégoire Alix*, le vélo est plus rapide que la voiture en ville pour les trajets jusqu’à 5 km. Il aurait du ajouter que si on calcule sa vitesse généralisée, le vélo est pratiquement toujours plus rapide que la voiture.
L’automobiliste calcule superficiellement sa vitesse de déplacement en ne prenant en compte que la distance parcourue et le temps qu’il est resté au volant, soit un certain nombre de kilomètre par heure de conduite. Il pense donc que sa voiture est un mode de transport rapide et efficace. Mais pour avoir le droit de s’installer au volant, il lui a fallu consacrer un grand nombre d’heures de travail pour amortir l’achat de son véhicule et payer tous les frais inhérents à son fonctionnement (plein d’essence, réparations …). Si on divise le nombre moyen de kilomètre parcouru dans l’année par la durée réelle qui permet de couvrir le coût total (les heures de travail qui s’ajoutent au temps de déplacement), on obtient la vitesse généralisée, et non l’apparence de la performance. Un tel calcul qui met en relation le salaire horaire d’une personne et le modèle de véhicule qu’elle utilise permet de montrer que la voiture va moins vite qu’une bicyclette. Si l’absurdité de la condition d’automobiliste n’apparaît pas aux yeux de la classe globale, c’est qu’on valorise le sentiment de vitesse sans faire de lien avec le temps de travail nécessaire pour jouir de sa voiture.
De plus la possession d’une voiture entraîne l’éloignement croissant entre les lieux de travail et les lieux de vie, ce qui entraîne l’allongement des distances ; un cercle vicieux s’installe, on travaille en ville et on vit à la campagne, on fait ses courses au loin, les nécessités de la vie familiale et sociale multiplient les déplacements, il faut donc une (ou plusieurs) voiture. Bien plus, il faudrait ajouter à ces coûts personnellement assumés l’épuisement des ressources non renouvelables qui n’est pas encore comptabilisé dans le prix du pétrole et l’augmentation de l’effet de serre qui va pénaliser les générations futures. Que ce soit en argent, en énergie physique, en usure de matériaux, en risques et dégâts écologiques, le coût des incréments de vitesse croissent plus rapidement que la vitesse elle-même.
C’était « Nos commentaires biosphèriques » à propos du Monde
*article de Grégoire Alix, la mobilité sans voiture, une révolution au ralenti (22 septembre 2010)
@ Joël PEREZ
Et si les nouvelles technologies n’étaient pas la solution, mais au contraire le problème ? Et si les nouvelles technologies ne permettent pas d’économiser l’énergie ? Et si le temps des politiques était trop long par rapport aux crises écologiques ? Et si nous n’avons plus d’argent et de volonté pour faire des investissements colossaux ?
Souvenez-vous : en 1938, ceux qui acceptaient de regarder les choses en face apercevaient au-delà des frontières la lueur des torches illuminant les manifestations wagnériennes, ils entendaient les bruits de bottes rythmant les hurlements hystériques du Führer. Tous les autres refusaient de voir et d’entendre. On se souvient de notre réveil en 1940 !
A propos d’éclairage… sortons d’un certain obscurantisme qui tendrait à la fois à une forme de décroissance imposée et à des sophismes du type « après calcul… si on divise le nombre d’heures consacrées à… le vélo est plus rapide que l’auto… ».
On sait que ces voies empruntées, il y a déjà plus de trente ans déjà (voir les écrits d’ILLICH) vont de l’utopie à l’aporie…
Soyons sérieux et évoquons plutôt les nouvelles technologies qui pourraient être une solution pour faire évoluer l’automobile (moteur à hydrogène nanotechnologies…etc…) et la rendre non polluante. Là, on pourrait sûrement se poser la question des décisions et des incitations politiques à mettre en place pour faire « passer le pas » aux constructeurs automobiles qui hésitent encore car cela implique évidemment des modifications colossales en termes de stratégie industrielles et d’investissements financiers et ce, en plein temps de crise.
Ces sujets là méritent un véritable intérêt et évitent de toujours culpabiliser l’individu (l’automobiliste qui pollue…) ou de montrer du doigt les éternels « méchants, capitalo-irresponsables » (les constructeurs automobiles).
Nous sommes TOUS responsables de l’évolution de notre société. Nous participons TOUS (vous y compris) à sa destruction.
Essayons donc d’en sortir tous par le haut, c’est à dire en avançant ensemble par l’innovation et la création (y compris intellectuelle) et non en rétro-pédalant… avec un retour à la bicyclette…
@ couscous
Tu te situes dans le court terme, Dupuy se situe dans le long terme.
Quand l’essence sera hors de prix, après le pic pétrolier, la voiture ne sera plus une solution… Il faut donc à l’avance se préparer à cette problématique
Quand tu ne peux pas ou plus faire de vélo, pour te déplacer là où les transports en commun ne le permettent pas sinon dans un temps raisonnable, une voiture c’est quand même la solution! Sinon j’ai lu Dupuy.
Remarque de la modératrice du blog biosphere à Joël PEREZ :
Ton discours ci-dessus n’apporte rien à la réflexion. Prière d’être plus constructif à l’avenir…
Tu peux lire par exemple « Pour un catastrophisme éclairé » de Jean-Pierre Dupuy. Et revenir vers nous avec des arguments éclairés…
« L’automobiliste calcule sa vitesse… etc… etc… ». Du Ivan ILLICH à la sauce « bobo -énergies renouvelables 2010 ».
A cette vitesse intellectuelle là, la planète et les pauvres hommes que nous sommes ne sont pas prêts d’être sauvés !
Florent,
Voici quelques précisions pour que tu comprennes mieux notre point de vue. La vitesse « généralisée » d’une voiture, calculée par Jean-Pierre Dupuy est d’environ sept kilomètres à l’heure, un peu plus grande que la vélocité d’un homme au pas. La voiture est donc inefficace.
Le Français moyen, privé de sa voiture, donc libéré de la nécessité de travailler de longues heures pour se la payer, consacrerait moins de temps au transport s’il faisait tous ses déplacements à bicyclette. Ce scénario alternatif serait jugé par tous absurde, intolérable. Et cependant il économiserait du temps, de l’énergie et des ressources rares, il serait doux à ce que nous nommons l’environnement. Pour se protéger, le vélocipédiste se contenterait d’une cape de pluie, un enfant sur le porte bagage…
« L’automobiliste calcule superficiellement sa vitesse de déplacement en ne prenant en compte que la distance parcourue et le temps qu’il est resté au volant »
Mais enfin, ce n’est pas le seul critère! La voiture permet de se protéger des intempéries de transporter du matériel, les enfants etc etc
Par ailleurs, le vélo est plus rapide qu’une auto…surtout si on brule les feux