L’écologie nous rassemble par définition

Pierre Charbonnier : « L’écologie est au-delà de la droite et de la gauche, une finalité unique doit réunir l’ensemble des humains à travers leur appartenance commune à la Terre. C’est une stratégie de communion universelle style Nicolas Hulot qui nourrit certaines tribunes dans les médias… En vérité l’écologie nous divise bien plus qu’elle nous rassemble. L’écologie apparaît comme une opportunité de profit pour les uns, et comme un fardeau pour les autres…L’écologie est une ligne de clivage qui passe à l’intérieur de chacun d’entre nous... Il n’y a pas deux camps facilement identifiables, les Terriens contre les Destructeurs. ..L’écologie ne nous rassemble pas, elle nous divise..» Les commentateurs sur le monde.fr ne sont pas d’accord :

Ecureil : Eh bien. Si la prise de conscience unanime n est pas la bonne stratégie… quelle meilleure stratégie envisager ?

Babaille : Passer d’une conscience universelle à un manichéisme caricatural ne semble pas un grand progrès conceptuel.

Un romain: L’écologie nous divise, d’accord. Ceci dit nous faisons quoi? Comment surmonterons nous la division, sachant qu’il y a urgence?

Matt59 : Une tribune qui enfonce des portes ouvertes, tout nous divise, l’inégalité sociale, économique, environnementale. L’écologie n’a pas créé ces divisions, elle vise à les réduire. Voilà un philosophe qui plaira aux populistes…

-Alazon- : Le vrai clivage est entre des boboécolos religieux qui mettent la nature au dessus de tout, et les humanistes qui font de l’homme la mesure de toute chose. Ce clivage est aussi entre des gens qui mesurent l’importance de l’économie pour la vie des gens, et surtout des plus pauvres, et des écologistes qui veulent la sacrifier à leurs pulsions rétrogrades, technophobes et décroissantes. Pensons à la prohibition irrationnelle des OGM qui sont l’avenir de l’agriculture ! Les écologistes sont avant tout des nantis qui ne comprennent rien au monde, des Hulots superstitieux, des patineurs de voie sur berge, des gens du passé.

VDBs @ Alazon : Vous avez clairement choisi votre camp en tout cas… Personnellement, si l’humanisme est encore seulement le principe datant de la Renaissance de l’homme centre du monde, ce concept a été taillé en pièces par la science ces deux derniers siècles. Nous ne sommes qu’un composant de la nature et plus nous tentons de la transformer et de la maîtriser, plus nous créons les conditions de notre propre malheur. Être écologiste, contrairement à votre caricature, ce n’est pas être contre la science ou les avancées technologiques, c’est vouloir chercher un chemin dans ce qu’elles nous proposent qui permette de limiter notre impact sur la nature tout en couvrant nos besoins vitaux. Elle s’oppose en cela à votre scientisme qui considère que la seule réponse à l’avenir de l’humanité est toujours plus de transformation des processus naturels au profit du seul homme, généralement sans évaluation réelle de leurs conséquences sur le long terme.

Balturi : Charbonnier écrit « L’écologie nous divise. Et c’est tant mieux » !!! Il y a des individus, qui s’affublent du titre de philosophe, qui se réjouissent de la division… Donner n’importe quelles mauvaises nouvelles à un esprit actif et constructif : il proposera des solutions qui rassembleront le plus grand nombre. L’esprit réactif en dérivera des motifs de division, et s’en réjouira ! L’écologie a besoin des premiers, pas des derniers.

Vince : On peut philosopher tant qu’on veut, dire qu’on est divisés, tiraillés, attachés à nos libertés, nos ambiguïtés et tergiversations ne feront jamais le poids devant la vérité crue : nous détruisons notre maison commune. On ne discute pas avec les lois de la nature, on ne peut pas changer ces lois ni au parlement ni à l’ONU. Les sciences disent ce qui est (la vérité): réchauffement climatique et destruction de la biodiversité, deux éléments qui menacent la vie humaine. Donc soit on essaie solidairement, forcément maladroitement, de faire quelque chose qui aille dans la bonne direction, ou alors on reconnaît qu’on s’en fout et qu’on laissera les prochaines générations avec les conséquences de notre « sainte liberté ».

JFA : Tout divise en permanence. La liberté dont profitent les uns est interdite aux autres, l’égalité est purement juridique, quant à la fraternité, les SDF qui croupissent sur les trottoirs des villes témoignent de son caractère illusoire. On est divisé entre riches et pauvres, entre habitants des champs et ceux des villes, entre progressistes ouverts et réactionnaires bornés, citoyens du monde et nationalistes, gay friendly et homophobes, macronistes et macrophobes, etc. À travers tout cela, il faut concocter une très relative unité permettant à tous de vivre le plus convenablement possible. Une obligation pourtant, quand les excès des hommes ont détraqué le monde dans lequel ils vivent, il est urgent d’agir. Le crash qui nous menace aura des conséquences autrement graves que le covid.

DIEU est avec Nous : Pourquoi il y a autant de commentateurs ou commentatrices qui dénigrent les écologistes. Dire que l’écologie c’est trop sérieux pour la laisser aux mains des écologistes, je trouve ça grave et triste. Nous devons toutes et tous être écologistes ! Et comme je le dis souvent, la véritable écologie est transversale, elle doit être au cœur de tous les sujets, et nous devons faire une écologie holistique qui considèrent la planète dans son Unité. Ainsi, me semble t’il, nous pourrions rassembler tout le monde autour d’un grand Tout : climat, biodiversité, circuit de l’eau, terres clean, océans, forêts anciennes, pollution, propreté, etc, etc, etc. Bien à vous

Michel D. : Et pas un mot de la démographie dans cette tribune ! Le seul combat qui vaille est celui contre la surpopulation galopante, qui annihile tous les progrès permis par les sciences.

Faux rhum : Et donc ? On commence par vous supprimer ? Ou on compte sur vous pour décider qui on va euthanasier ?

As1 @ Miche D: C’est sûr que lutter contre la surpopulation c’est quelque chose de simple. Merci d’avoir trouvé la solution. J’espère que vous avez pris la précaution de ne pas faire d’enfants. Car finalement, nés en France, leur impact écologique aurait été bien plus grand que nés ailleurs.

François C.H. @ Michel D : L’argument massue habituel flirtant sous couvert de bon sens avec le racisme. Avez-vous comparé le bilan carbone d’un occidental avec celui d’un africain? Bon, regardez de plus près et vous verrez que le problème vient peut être moins de la surpopulation (celle des autres, forcément) que de nous-même.

Michel D. : Mes contradicteurs moralistes étant dans un incroyable déni, rappelons des chiffres, à savoir la population en 1950, la population en 2019 et la progression sur la période. Monde: 2,5 => 7,6 milliards, +204%… France: 42 => 67 millions, +59 %… Nigéria: 38 => 190 millions, +400%. Egypte: 21 => 100 millions, +376%. Indonésie: 70 => 270 milliions, + 285%. Etc…. Désolé, connaissant bien Mumbai, Djakarta ou Mexico, je ne me sens absolument pas responsable des problèmes qu’ils connaissant et je ne suis pas prêt à faire le moindre effort tant que les pays dits émergents ne prennent pas des mesures drastiques pour réduire leur natalité.

6 réflexions sur “L’écologie nous rassemble par définition”

  1. Le point de vue des écologistes : Nous n’avons pas à nous déchirer en s’appuyant sur une optique oppositionnelle du type Charbonnier. Nous sommes nécessairement uniEs par l’écologie. Cette position de principe n’exclut pas le fait de la complexité de la mise en œuvre de l’écologisme dans la pratique, mais différences ne veut pas dire divergences.
    Nous sommes tous, membres de la communauté humaine, écolos par définition. C’est en effet l’art de bien gérer notre maison commune, la planète Terre. Nous avons besoin pour cela de représentants charismatiques pour présenter cette idée, par exemple Nicolas Hulot, Greta Thunberg aujourd’hui ou René Dumont en 1974. C’est ainsi que la démocratie de masse fonctionne, elle exige des personnalités de référence pour aller au-delà de la cacophonie des discours multiples.
    Nous avons aussi besoin de discours symboliques du type « notre maison brûle et nous regardons ailleurs », même si cette expression vient d’une personne de droite, en l’occurrence Jacques Chirac. La stratégie de « communion universelle » est nécessaire. Tout militant ou apprenti philosophe qui dénigre NH ou GT se tire une balle dans le pied.

  2. L’Écologie est une philosophie universaliste. C’est la raison pour laquelle elle a beaucoup d’ennemis car elle se heurte à tous les intérêts particuliers,. L’Écologie recherche le consensus par l’intelligence collective plutôt que par la coercition et la violence. Ce n’est pas l’écologie qui divise la société mais des rapports sociaux liés à la complexité du système de production et d’échange dans lequel chacun est sur « sa » planète et non sur « notre » planète terre.
    La gauche dite radicale, type France Insoumise, en cultivant le conflit, l’affrontement, en jouant sur les frustrations et le ressentiment n’aide pas à une prise de conscience globale tout en alimentant des réflexes conservateurs chez ceux qui sont les victimes du système. Le problème est donc aussi à gauche, cette gauche qui crie à l’unité, sans être d’accord sur rien sinon que sur des formules creuses,  à longueur d’appels et de tribunes, sans avoir d’autres recettes que celles qui ont échoué au 20ème siècle et qui découvre l’écologie comme le naufragé découvre une bouée de sauvetage. Cela est valable pour les héritiers de la social démocratie comme d’un communisme qui n’ose plus dire son nom tellement il fait honte.
    L’Écologie politique implique la détermination face à toutes les forces conservatrices. Doit-on lui reprocher ?

    1. – «La gauche dite radicale, type France Insoumise, en cultivant le conflit […] n’aide pas à […]».
      Ben oui, la lutte des classes serait elle enterrée ? Et depuis quand ? Et le communisme aussi, sous prétexte que les seuls exemples qu’on puisse voir ne sont que des loupés ? Et puis, si c’est Mélenchon qui aujourd’hui incarne la gauche «radicale», pourquoi demain ça ne serait pas Macron ? Enfin, arrêtons avec cette fable de la «prise de conscience globale». Tout le monde aujourd’hui a plus ou moins parfaitement conscience de la situation, si ce n’est de l’impasse. Il n’y pas de bouées de sauvetage, elles sont toutes crevées.

  3. D’un côté Pierre Charbonnier enfonce des portes ouvertes, de l’autre il a le mérite de dire les choses comme elles sont. Ce qui déjà n’a rien de nouveau.
    Bien sûr que Hulot, Greta et Compagnie sont inefficaces et contreproductifs, comme le sont tous ces appels médiatiques etc. Bien sûr que l’écologie nous divise, puisque chaque écolo a sa propre vision de l’écologie. Puisqu’elle est récupérée de tous les côtés et est devenue une marie-couche-toi-là. De toute façon, tout est prétexte pour diviser.
    Cette tribune se termine sur un espoir («Tant mieux, car c’est de cette division que naîtra une clarification de nos objectifs.») Libre à lui de l’espérer, de le penser. Charbonnier dit que l’écologie politique doit assumer pleinement un positionnement à gauche et abandonner le projet de réunir tous les courants politiques contre la catastrophe à venir (tribune LE MONDE 13 juin 2019). Oui, encore faut-il savoir ce que droite et gauche veulent dire.
    Finalement la stratégie de Charbonnier ne vaut guère mieux que celles de Hulot-Greta & Co. De toute façon ces tribunes dans LE MONDE & Co ne sont que mascarades. Lire l’encart bas P7 de La Décroissance mai 2020 : «Ecrire des tribunes sur les sites de Le Monde-Libération-Le Figaro (Le Libémonde), c’est renforcer le contrôle par le web des 10 millionnaires qui possèdent les grands médias.» En commentant tout ça, nous tous ici faisons de même.

  4. L’écologie ne divise pas plus que toute aspiration politique qui cherche à convaincre une majorité.
    Contrairement à des politiques économiques libérales qui s’appuient sur tout un tas de théories avec des « prix Nobel » d’économie (alors qu’il ne s’agit en rien d’une science exacte), nous les Ecolos on essaye de proposer quelque chose basé sur un idéal de vie collectif en symbiose avec le reste du vivant. En tout état de cause ce que l’on propose est basé sur la réalité d’une limitation physique de notre espace commun. Ça c’est concret et non discutable mais ça n’a pas reçu de prix Nobel pour autant .
    On n’aurait aucune chance de convaincre une majorité si nous vivions sur un monde non fini et non borné. Ce que défendent les tenants du capitalisme parce que tout simplement les limites, ça va à l’encontre de leur intérêt personnel.

    1. Didier BARTHES

      Mais Samuel A, je crois qu’au contraire les Verts en Europe sont totalement mariés avec l’écologie libérale qui veut un monde sans frontière où la croissance aura juste été remplacée par la croissance verte (on est pas à un oxymore près). Le parcours d’un Daniel Cohn Bendit à cet égard est édifiant. Ils veulent un monde uniforme et d’ailleurs on ne les entend pas souvent parler de la beauté du monde, de l’amour des animaux, ou de la tendresse pour la vie, il y a longtemps qu’ils sont essentiellement sur des thèmes sociétaux, ils critiquent les multinationales tout en préparant un monde fait juste pour elles, le tout en ayant des tendresses incompréhensibles pour l’extrême gauche malgré le bilan désastreux de cette idéologie (et malgré la contradiction avec leur affichage anticapitaliste. Bref l’écologie est nécessaire mais ne la laissons pas aux Verts.

Les commentaires sont fermés.