L’écologie se conjugue aujourd’hui dans toutes ses dimensions, scientifique forcément, politique bien sûr, mais aussi économique, pratique, culturelle… Le Musée du vivant parcourt cet éventail dans les enceintes d’AgroParisTech (LeMonde du 3 mars).
C’est le résultat d’une évolution idéologique en France qui a politiquement émergé en 1974. Appelé à valider la liste des candidats à l’élection présidentielle, le Conseil constitutionnel a tiqué sur le nom de René Dumont, premier candidat écologiste : « Si un candidat ne veut parler que d’écologie, ce n’est plus une candidature… Il faut s’assurer que le candidat veut bien être président de la République.. On se trouve en présence d’une opération de propagande organisée par un réseau d’associations de protection de la nature (Pierre Chatenet) » ; « M.Dumont ne recherche que la possiblité de s’adresser à la France entière (Jean Sainteny) » ; « Le critère de détournement d’institution doit être retenu (René Brouillet) ». Mais le président, Roger Frey, constate que le Conseil est « obligé d’accepter » la candidature de René Dumont. (LeMonde du 8-9 mars)
Avec la révolution industrielle, il y a eu un désencastrement de l’économie par rapport au social pour mettre en place l’économie de marché. Maintenant nous entrons dans une nouvelle période où l’éconosphère (en simplifiant, c’est le circuit économique) va être obligée de renouer avec le facteur ressources naturelles (les possibilités et dorénavant les insuffisances de la planète pour couvrir notre activisme). Pourtant beaucoup n’ont pas encore compris, 65 ans après la délibération des membres du Conseil constitutionnel, que l’ensemble de l’activité humaine n’est qu’une composante de la biosphère. L’être humain n’est pas élevé hors-sol, l’écologie devrait être au centre de notre pensée dans tous les domaines, y compris bien sûr dans la sphère politique.