En quoi la pénurie de dons de gamètes (Lemonde du 29.01.2008) peut concerner la rubrique Environnement & Sciences dans lequel il est inclus ? En quoi un « projet parental » peut-il concerner la Biosphère ?
Vaincre la stérilité est considérée comme une grande victoire de l’individu ; en 1978, Louise Brown était le premier enfant de l’histoire à avoir été conçu en dehors des voies génitales féminines. Depuis il s’est produit une forte symbiose entre le goût des médecins pour les prouesses techniques et une pression des couples pour avoir des enfants à tout prix. Pourtant la procréation assistée n’est qu’un résidu de la tradition qui fait de la maternité le véritable accomplissement de la femme et de la stérilité de l’homme un signe d’impuissance. Dans notre contexte techno-psychologique, le clonage serait même acceptable puisqu’il n’est qu’une extension extrême du droit individuel de faire ses propres choix reproductifs. Mais ce n’est pas parce que les humains possèdent la possibilité technique d’échapper à la stérilité que cette technique doit s’imposer : l’intérêt collectif va au-delà de la préférence pour le présent des individus.
Non seulement l’instrumentalisation des naissances détourne les moyens financiers de causes plus urgentes, mais il serait plus porteur d’avenir pour la santé de la Biosphère que l’humanité divise par cent ou mille sa population ; il faut donc commencer par accepter la stérilité de quelques-uns.