Nous n’insisterons pas sur les mésaventures d’Europe Ecologie Les Verts lors de ces régionales. Le résultat final découlait d’une analyse dans LE MONDE* qui précédait de peu cette élection. En résumé : « Les rapports alarmants ont beau s’accumuler, qui font craindre une catastrophe écologique, la mobilisation face à ce cri d’alarme reste dérisoire. Une étude d’opinion révélait que la lutte contre le réchauffement est une priorité pour seulement 13 % des sondés, très loin derrière celle qui doit être menée contre le chômage (60 %), contre le terrorisme (41 %) ou pour la défense du pouvoir d’achat (36 %). Car l’écologie nécessite, pour être intelligible, un vocabulaire et des connaissances complexes. Parce que cela demande de s’intéresser aux inégalités. Parce que c’est un sujet qui implique le conflit – par exemple, le choix entre écologie et croissance. D’autant que l’« écolo attitude » entraîne vite dans une spirale de contradictions. Opter pour les ampoules basse tension ? Leur recyclage est énergivore et polluant. Manger du poisson d’aquaculture? C’est oublier l’impact sur les conditions de production. Bannir la fourrure ? La principale alternative est un tissu synthétique à base de pétrole. Et ainsi de suite. Pourtant émergent partout réflexions et projets visant une société plus juste et plus respectueuse de son environnement. Les initiatives se multiplient, qui concernent aussi bien l’utilisation de l’épargne que l’agriculture urbaine, la consommation responsable ou l’habitat participatif. Mais cela ne suffit pas à provoquer un véritable élan citoyen, ni à sensibiliser le plus grand nombre… »
Alors à quoi sert EELV ? Quelle recomposition pour ce parti ? Edouard Gaudot analysait ainsi la situation à l’approche de son congrès de Caen en 2013: « Qu’y a-t-il de commun entre un congrès EELV, ses petites postures de circonstance, batailles d’appareil et bons mots médiatiques, et les réponses politiques fortes, immédiates et nécessaires pour infléchir la course tragique de notre vieille planète ? A priori pas grand-chose. Pourtant, au-delà des logiques épicières de petites motions, il y a bien une ligne de fracture profonde qui traverse le parti écologiste français. Les enjeux d’ego ou le souffle qui a animé tous les écologistes en 2009 et 2010, qu’ils soient militants des Verts, associatifs, personnalités de la société civile ou simples citoyens concernés. Avec sa participation au gouvernement en 2012, EELV est passé d’un parti apprécié à un parti détesté dans l’opinion : les parangons de « la politique autrement » sont devenus le symbole de l’opportunisme le plus éculé. L’alternative est simple : devenir un PRG vert, dissous dans la logique de la Ve, avec des élus mais plus vraiment de militants, et sans lien réel avec les écologistes du quotidien et le monde associatif ; ou être un parti relais de l’ensemble du monde écologiste, plein de militants, adhérents et sympathisants, éventuellement au détriment de la pleine participation institutionnelle ? Les élections à la proportionnelle, municipales, les cantonales, les régionales et les européennes doivent être nos priorités. L’élection présidentielle et son bonapartisme ridicule doit être dénoncée comme une imposture démocratique. Voilà à quoi peut servir EELV, à rappeler à l’occasion de son congrès qu’il y a une différence de projet entre se servir des institutions pour faire de la politique et se servir de la politique pour entrer dans les institutions. »
EELV devrait devenir principalement un incubateur des projets qui émergent un peu partout, pas un simple tremplin pour des courses à l’investiture.
* LE MONDE culture&idées du 5 décembre 2015, L’écologie, j’y pense et puis j’oublie
Etonnante la position d’Edouard Gaudot ! Il critique la seule institution conçue pour penser les intérêts fondamentaux de la Nation, la mieux placer pour intégrer les questions de long terme dont la problématique écologique fait partie, je veux parler de la Présidence de la République malgré le fait que celle-ci ait été écornée par Lionel Jospin avec un mandat réduit à 5 ans …
Et que dire de la défense de la proportionnelle, mode de scrutin qui favorise les apparatchiks au détriment des élus qui doivent dans le cadre actuel aller au contact direct de leurs électeurs … mais il est vrai qu’à trop fréquenter le petit monde de l’écologie politique en France, on finit par n’apprécier que les jeux politiciens entre bobos au détriment d’une véritable réflexion sur la démocratie. Peut-être est-ce aussi pour cela que l’écologie est à la peine …
Jean-Michel Hardouin sur lemonde.fr : Le résultat des verts est directement lié aux aspirations politiques de la Duflot et de son affidée Cosse. Mauvaise analyse politique, ambition personnelle voyante… Trop de défaut pour pouvoir rassembler. Fusionner des listes avec le PS pourquoi pas mais pour quoi faire : leur planter, une fois de plus un poignard dans le dos en critiquant tout et n’importe quoi? Il vaut mieux que le PS reste seul, les voix écolo iront vers eux de toutes façons même déçues par les résultats.
Jean-Michel Hardouin sur lemonde.fr : Le résultat des verts est directement lié aux aspirations politiques de la Duflot et de son affidée Cosse. Mauvaise analyse politique, ambition personnelle voyante… Trop de défaut pour pouvoir rassembler. Fusionner des listes avec le PS pourquoi pas mais pour quoi faire : leur planter, une fois de plus un poignard dans le dos en critiquant tout et n’importe quoi? Il vaut mieux que le PS reste seul, les voix écolo iront vers eux de toutes façons même déçues par les résultats.
Ricardo Uztarroz sur lemonde.fr : Avec les Européennes, les régionales ont été les élections les plus favorables aux Verts grâce à une forte abstention et aussi à une certaine proximité des enjeux. Dès lors, la claque est cuisante. Au lieu de se perdre dans les délices des magouilles florentines très IV° république, il aurait mieux valu qu’ils construisent un vrai programme écologiste et qu’ils le défendent au lieu de jouer les enfants gâtés et irresponsables du PS. L’incurie de leurs dirigeants est désormais patente.
Aloes sur lemonde.fr : Quand les écologistes ne parlent plus d’écologie et font de la politique, exercice dans lequel ils ne sont pas bons, parce qu’ils se comportent de façon sectaire et groupusculaires, ils plongent.
Renaud DEFRANCE sur lemonde.fr : Triste, s’agissant de ceux qui, les premiers, ont porté les premières solutions à la problématique majeure des 50 prochaines années (l’épuisement de notre écosystème). Enfin majeure … sauf si elle est balayée par la haine et les conflits (terrorisme/ sécuritarisme à tout va, voire guerre civile larvée… ou pas) – le choix de près d’1/3 de nos compatriotes… Comme quoi on a souvent tort d’avoir raison. Fin de partie ? Que nenni !
Roulemabille sur lemonde.fr : Cela fait trente ans que je vote écologiste (au premier tour…), non par adhésion à ses meneurs, ni par adhésion au programme concret qu’ils élaborent, mais par conviction de fond. Élection après élection, je me lasse de l’irresponsabilité, de l’angélisme, de la puérilité de ces dirigeants. Ils sabordent une cause qu’ils ne sont pas dignes de défendre. Pour la première fois hier, j’ai voté PS dès le premier tour. Pendant ce temps, le pays se droitise et le FN va tranquillement vers le pouvoir.