« En Namibie, les quelque 10 millions de tonnes de sardines et d’anchois ont été surexploités. Leur population déclinante a laissé la place à 12 millions de tonnes de méduses. Partout les excès de la pêche ont décimé les grands prédateurs de la méduse – requins, thons, tortues luth – alors qu’elle-même dévore d’énormes quantités d’œufs et de larves de poissons. Les méduses sont des carnivores qui ne connaissent pas la satiété. En masse compacte, elles obstruent les prises d’eau destinées à refroidir les centrales nucléaires installées près des côtes, elles se sont illustrées par plusieurs « attaques » spectaculaires de fermes aquacoles. Les cnidaires résistent à l’acidification des océans.… »*.
Ces pullulations sont un symptôme que nos océans sont malades… de l’homme : surpêche, émissions de gaz à effet de serre (qui acidifient les mers), déchets de plastique (support idéal du polype au début du cycle de vie de certaines méduses), etc. « Peut-être le destin de l’homme est-il d’avoir une vie brève, mais fiévreuse, excitante et extravagante, plutôt qu’une existence longue, végétative et monotone. Dans ce cas, que d’autres espèces dépourvues d’ambition spirituelle – les méduses par exemple – héritent d’une Terre qui baignera longtemps encore dans une plénitude de lumière solaire ! »**
Sur terre, les insectes étaient là bien avant l’homme, qui a trop souvent tendance à croire que la planète est pour lui et pour lui seul. Sur 1 200 000 espèces animales connues à ce jour, 830 000 sont des insectes. Petits, voire minuscules, les insectes ont su s’adapter à une infinité de milieux particuliers. L’homme pense dominer la planète. Pourtant, à y regarder de plus près, les vrais maîtres du monde à venir sont les insectes***… et les méduses.
* LE MONDE du 25-26 mai 2014, Les « attaques » de méduses se multiplient partout dans le monde
** La décroissance (entropie, écologie, économie) de Nicholas Georgescu-Roegen, 1979
*** Les insectes ont-ils un cerveau ? de Vincent Albouy