Le livre de Philippe ANNABA percute : Pourquoi mettre au monde dans un monde qui se fout du monde ? On n’accroche pas tout de suite au milieu de citations multiples et d’un discours en forme de cri de désespoir. Mais quand on a mordu, on reste scotché par sa virulence, exemple sur l’humanitairerie* (p 131 et suivantes) :
La planète compte deux milliards de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Pourquoi devrions-nous nous soucier du sort de quelques déshérités ?… Quelle dérision ces moyens colossaux mis à la disposition des médias pour promouvoir cette humanitairerie, outil privilégié des démagogues… L’humanitaire est le substitut mercantile, infantile et hypocrite de l’humanisme. De l’Abbé Pierre aux Restos du cœur, c’est le dégrippant qui empêche les rouages de la société de se bloquer… Pourquoi tous ces bons Samaritains ne frappent-ils plutôt aux portes des milliers de français très fortunés adeptes des paradis fiscaux ?…
170 ONG s’occupent des réfugiés du Moyen-orient et de l’Afrique de l’Ouest, la plupart reçoivent des subventions sans aucun contrôle. Certains l’appellent « l’industrie de l’aide »… La solidarité est une escroquerie, la preuve en est que celui qui la prêche la fait toujours payer aux autres… Avec les conséquences de la mondialisation sur la paupérisation de l’Europe, les États sont en faillite. Ce n’est que par l’endettement qu’ils peuvent encore verser les aides multiples qui sont autant de soupapes désamorçant les révoltes… Cette charité et ce sauvetage si insistant de la misère humaine sont essentiellement suspects parce que l’on ne se demande jamais quelles en sont les causes et qui sont les responsables… Les membres des nombreuses associations françaises de défense des migrants feraient mieux de penser à leurs enfants et à leurs petits-enfants, plutôt que de se laisser aveugler par les chants de sirène des immigrationnistes… Sous quel prétexte devrions-nous avoir de la compassion pour des peuples qui se laissent conditionnés par des religions ou des gouvernements corrompus, plus facilement que le chien de Pavlov par quelques bouts de viande !… Le sage n’a rien à faire de la charité ; s’il a fait le choix de ne pas devenir l’esclave des désirs et des passions, ce n’est pas pour aider les autres à y succomber…
Alors que nous ne sommes pas responsables de notre propre naissance, la société nous rend responsable de toutes les naissances… Le but de cette mascarade ? Faire oublier que, hormis les handicapés, chacun est d’abord responsable de son propre sort et surtout de celui de ses enfants… La seule conséquence de toute aide est de favoriser la reproduction… La seule charité concevable, c’est celle qui permet d’aider une femme à avorter si elle le désire… Le véritable fléau, ce n’est ni la misère ni la pauvreté, mais la naissance, cause de l’un et de l’autre… Que ceux qui ont le désir d’engendrer n’attendent pas des autres la manne pour nourrir leur progéniture ! Dans un monde où le cynisme et l’individualisme règnent, seuls la Terre et le reste du vivant méritent notre compassion !
(édition 2018, lespressesdumidi, 290 pages pour 17 euros)
* Humanitairerie : Vieilli et péj. Sentimentalisme affecté et vain à l’égard des hommes, de l’humanité souffrante. « Cette humanitairerie qui me gâte les paysans de Millet » (Huysmans, Art mod., 1883, p. 268). « Les armes de Satan c’est la sensiblerie, C’est censément le droit, l’humanitairerie, Et c’est la fourberie et c’est la ladrerie. » (Péguy, Tapisserie Ste-Genevière et J. d’Arc,1913, p. 85).
Bon article, je pense comme lui, j’aimerai lire ce livre. Merci biosphère.
Un livre qui percute … un livre-obus pourrait-on dire, ce qui a priori aurait pu me plaire. Mais heureusement j’ai vu la promo (la pub) qu’on en fait ici. Merci.
« Mais quand on a mordu, on reste scotché par sa virulence ».
Je n’en doute pas. On sait bien à quel point la violence et l’horreur fascinent, hypnotisent. Raison de plus pour s’en détourner, pour ne pas mordre dans ce type de pomme. Dans laquelle paraît-il, on trouvera la bonne réponse aux vraies bonnes questions :
«Pourquoi devrions-nous nous soucier du sort de quelques déshérités ? […] Sous quel prétexte devrions-nous avoir de la compassion pour des peuples qui […]»
Pourquoi … sous quel prétexte … qu’il demande ! Mais comment a t-on pû en arriver à se poser ce genre de questions ? Mais quelle misère ! Si la société est aussi pourrie que ça, aussi grippée que ça, ce serait donc à cause du dégrippant ! À cause des abbés Pierre, Coluche, A-Jacquard et Compagnie !
Parce que tous ces gens-là, ces humanitaires, pseudo-humanistes à l’en croire, se trompent de combat, ils se trompent de portes !
Mais lui cet ANNABA, ce grand maître de sagesse et de véritable humanisme, plutôt que de passer son temps à secouer les bons Samaritains, POURQUOI et SOUS QUEL PRÉTEXTE ne va t-il pas frapper aux bonnes portes et secouer les adeptes des paradis fiscaux ?
Pour les secouer pour de vrai, bien sûr ! Pas seulement avec des mots. Pas seulement avec ses discours et ses livres. Ses livres qu’évidemment il écrit pour faire bouillir sa modeste petite marmite. Parce qu’un tel scribouillard ne peut en avoir qu’une toute petite, marmite. Avec sa toute petite retraite, il ne peut évidemment pas faire partie du monde des adeptes des paradis fiscaux. Et bien sûr, ce misérable journaleux à la retraite ne peut qu’être au-dessus de tous ces bas intérêts mercantiles qui le dégôutent tant. Bien sûr.
Comme c’est souvent le cas, ce genre de livre permet surtout de vider ses tripes, de cracher sa bile, son dégoût, son mal de vivre. Son désespoir en effet ! Et en effet, quelque part ça fait du bien, de cracher. Et on peut alors comprendre l’intérêt de ne pas trop cracher dans la soupe.
Décidément, les idées de la décroissance attirent aussi de drôles de personnages.
100% de pure dynamite si l’ on s’ en réfère au court extrait du livre : damned , mais je pense comme lui ===> aux armes , nom de Dieu, les bien pensants , il tient des propos nauséabonds et s’attaque aux humanitaires pour farces et attrapes et à la boboterie , ces faux culs intégraux , soucieux de faire rentrer un maximum de métèques et de bois d’ ébène en bons esclavagistes qu’ ils sont .
Jubilatoire pour tout misanthrope misérable , nauséabond et moisi (appellation gauchiste contrôlée) qui se respecte !
Merci biosphère pour cet article roboratif .