Dans un débat jeudi 4 octobre en Flandres, le maire de Bruxelles Freddy Thielemans a réclamé que « Le thème de la limitation des naissances devait pouvoir être abordé dans le cadre de la lutte contre la surpopulation ». Et de justifier ainsi sa déclaration : « Nous avons à Bruxelles, beaucoup de familles nombreuses comptant sept ou huit enfants. Elles demandent un appartement social, mais ces appartements n’existent habituellement pas ». Les regards se portent évidemment sur les Bruxellois d’origines étrangères à l’Europe. Le maire s’en défend, mais par une réponse quelque peu sibylline : « Ce problème, vous le retrouverez aussi bien dans les familles musulmanes que dans les familles juives, et même parmi les chrétiens… ».
A Bruxelles, Philippe Moureaux avait objecté : « Avoir un enfant est un droit qui ne se négocie pas. » Thielemans avait répondu qu’il était attaché lui aussi aux valeurs individuelles. Nous pouvons faire un parallèle avec Malthus qui exhortait fin XVIIIe siècle les pauvres à faire moins d’enfants pour sortir de la misère. C’est un point de vue libéral qui fait porter la responsabilité de son sort à l’individu. Le site des penseurs libéraux, Contre-points Belgique*, rebondit : « Pourquoi dès lors aborder ce sujet au niveau socio-politique ? » Simplement parce qu’avoir un enfant génère des conséquences sociales : les parents doivent pouvoir lui assurer des moyens d’existence et un avenir décent. Toujours la responsabilité personnelle alors que le socialisme met l’accent sur la responsabilité collective. Contre-points précise son point de vue: « Comment limiter la gabegie sans toucher aux libertés individuelles ? La réponse est simple : limiter les services offerts par l’État…Pourquoi ne pas envisager un système d’allocations dégressives : « vous êtes très aidés pour un certain nombre d’enfants. Au-delà, ce sera à vous et non à la société d’assumer, de manière, les implications et conséquences de vos choix… ». Est-ce un paradoxe qu’une telle politique familiale ait été soutenu antérieurement par un écologiste sincère, Yves Cochet ? A vous de réfléchir.
Un néo-malthusien actif, Michel Tarrier**, s’interroge d’une façon plus globale sur la déclaration du maire de Bruxelles : « À partir de combien de progénitures une famille est-elle « trop » nombreuse ? Nous sommes déjà surnuméraires, en inéquation avec les ressources, en surcharge sur Terre et il faut envisager une vraie décroissance démographique…Il nous faudrait (conditionnel !) revenir au seuil de ces 3 milliards des années 1960 et non pas tendre aux 9 ou10 milliards de 2050…Un seul Terrien occidental pollue comme plusieurs dizaines d’habitants des pays pauvres. Il est donc aussi urgent de réduire (un peu) les naissances chez nous que de les réduire (beaucoup) dans la plupart des pays émergents (qui n’émergeront jamais !)…Les démographes officiels pratiquent une démographie hors-sol, faisant abstraction des conditions écologiques et des interdépendances…Il faut reconnaître que l’homme moderne est devenu une espèce invasive… Vivre moins nombreux pour que tout le monde puisse vivre heureux et ne pas occuper les niches écologiques des autres espèces… Soyons plus nombreux à l’être moins ! »
Nous attendons vos commentaires…
** http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-velleites-denatalistes-du-123714