L’institut national d’études démographiques devrait faire référence commune, ce n’est pas le cas. Dès son origine, il avait un objectif nataliste. L’ordonnance de 1945 définit ainsi la mission de l’institut : « L’Ined est chargé d’étudier les problèmes démographiques sous tous leurs aspects… Il étudie les moyens matériels et moraux susceptibles de contribuer à l’accroissement quantitatif et à l’amélioration qualitative de la population.» La naissance du 50 millionième français en 1968, est présentée par l’INED comme un exploit national.
Sur son moteur de recherche interne, on trouve aujourd’hui à propos du terme « Surpopulation » seulement 12 occurrences depuis 1972, douze articles en 50 ans. Autant dire que l’idée de surpopulation n’appartient pas au vocabulaire de l’Ined. On étudie seulement le cas de deux pays surpeuplés, Égypte et Rwanda. On consacre deux articles à la surpopulation… carcérale ! Et tous les autres minimisent l’idée de surpopulation. On notera que le discours est absolument le même lors du passage aux 7 touorus milliards en 2011 et aux 8 milliards en 2022… avec d’ailleurs le même auteur, Gilles Pison. Récapitulatif :
En 1972, l’institut national d’études démographiques, dans « A propos d’un rapport », démentait toute influence de la démographie dans nos problèmes.
Extraits : « Nous avons déjà évoqué les comportements néo-malthusiens aux Etats-Unis. Des livres à sensation, des articles dans la presse, des déclarations officielles et privées, la campagne en faveur du ZPG (« Zero Population Growth » ou croissance nulle de population), le récent rapport du MIT développent le thème de la surpopulation… On mélange les notions de pollutions, d’urbanisation cancéreuse… L’écologie subit plus de dommages du fait des techniques utilisées que du fait du nombre des hommes… »
Pourtant à l’époque « la Bombe P » de Paul Ehrlich venait d’être publié et le rapport au Club de Rome sur les limites de la croissance montrait l’impossibilité d’une croissance démographique exponentielle dans un monde fini… Le premier sommet mondial sur la population allait avoir lieu en 1974, ainsi que la candidature du malthusien René Dumont à la présidentielle française.
Il faut attendre 1977 pour retrouver l’idée de surpopulation dans l’étude « surpopulation, concentration, dispersion ».
Une nouvelle fois on minimise : « Les encombrements, pollutions et promiscuités de toutes sortes liés à la vie dans les grandes métropoles modernes créent une aspiration « écologique » et font naître le sentiment diffus que « nous sommes trop ». La surpopulation est ainsi confondue avec la concentration. De fait, « nous sommes trop au même endroit ». »
En 1981, avec « de la surpopulation au vieillissement », on voit le glissement d’analyse.
Extraits : « Sous l’ère Tokugawa (1603-1868), l’archipel japonais était surpeuplé. en 1721 avec 26 millions d’habitants. En 1980, la population est pourtant passée à 117 millions. Pourquoi ? L’ouverture du commerce international a favorisé la révolution industrielle et les importations de nourriture…. Bénéficiant aujourd’hui d’une situation favorable étant donné la croissance ralentie de sa population, le Japon devra supporter la charge croissante des inactifs… Pour affronter le problème du vieillissement, le Japon dispose de l’expérience des pays occidentaux qui l’ont précédé dans cet voie. »
Entre vieillissement accéléré de la population nippone et constat avéré de surpopulation, quelle doit être la priorité quant à la politique démographique ? Nataliste ou malthusienne ?
1996, pression démographique et politiques de population au Rwanda.
Résumé : Il serait absurde de désigner comme cause des tragédies qui accablent le Rwanda et les pays voisins la surpopulation qui y sévit. Les crises politiques ont des causes politiques et les crimes ont des auteurs. Mais inversement il serait non moins absurde de méconnaître le rôle que jouent, dans cette succession de crises, des phénomènes comme la densité de peuplement, le niveau et l’évolution de la fécondité – à côté de beaucoup d’autres facteurs, économiques, sociologiques, culturels, etc.
1998, Population (publication, différents auteurs). Un seul article parle de surpopulation, celui d’Yves Charbit : Malthus populationniste ? Une lecture transdisciplinaire.
Résumé : Alors que le premier Essai sur le principe de population de 1798 pose clairement le risque de surpopulation par rapport aux subsistances disponibles, les éditions ultérieures montrent que Malthus a envisagé le risque d’une croissance démographique insuffisante. Bref rappel des concepts centraux de la pensée malthusienne. Dans la première édition de l’Essai, la population est régulée par la mortalité. Le second systématise la démo-économie de la fécondité et de la nuptialité. Le troisième met en évidence le rôle de la « demande effective ». Le quatrième intègre les précédents et prend en compte un concept généralement négligé : la contrainte morale. Il en résulte, sur le plan épistémologique, que seule une perspective transdisciplinaire, intégrant la démographie, l’économie et l’éthique religieuse de Malthus, permet de retrouver la cohérence de sa pensée.
2009, Atlas de la population mondiale (Gilles Pison). Uniquement descriptif.
2009, Suicide en prison : la France comparée à ses voisins européens.
Extraits : « La fréquence du suicide est utilisée depuis longtemps comme indicateur des tensions et problèmes d’une société. Elle a beaucoup augmenté dans les prisons françaises depuis 50 ans. Est-ce lié à la surpopulation carcérale comme on l’entend souvent, ou existe-t-il d’autres raisons ? Comment se situe la France par rapport à ses voisins européens… »
2011, Égypte, l’exception démographique.
Extraits : « Les trente-quatre années (1977 – 2011) qui séparent les deux émeutes ont enrichi le «don du Nil» de 44 millions d’habitants, au taux surréaliste de 2,2% l’an. Quelle est la nature de cette relation entre cette éruption de violence, et la démographie? N’est-ce pas faire preuve de malthusianisme primaire et mécaniste?… La responsabilité du peuple est donc engagée dans ce qui pourrait bien constituer cette huitième plaie d’Égypte, sa démographie galopante.. Le problème démographique de l’Égypte – un vrai problème – ne connaîtra une ébauche de solution que le jour où une véritable symbiose se sera établie entre le pouvoir et ses administrés.
2011, Sept milliards d’êtres humains aujourd’hui, combien demain ?
Résumé : L’humanité s’accroît rapidement, suscitant la crainte de la surpopulation. Les projections des démographes annoncent une poursuite de la croissance pendant encore quelques décennies, mais à un rythme décélérant d’année en année. Comme nous l’explique Gilles Pison, l’humanité n’échappera pas à un surcroît de 1 à 4 milliards d’habitants d’ici un siècle, mais elle ne devrait alors plus guère augmenter.
2015, le suicide en prison.
Extraits : « Le surpeuplement des prisons entraîne une forte dégradation des conditions de vie des détenus. Mais le lien avec le risque de suicide apparaît complexe… »
19 novembre 2021, Trop de monde sur Terre d’ici 2050 ?
Rencontre avec Jacques Véron (directeur de recherche) et Bénédicte Manier (journaliste à l’Agence France Presse)Jacques Véron : Entre surconsommation et épuisement des ressources, le spectre de la surpopulation effraie. Pourtant les études et les réalités locales vont à l’encontre du « bon sens »…
octobre 2022, Huit milliards d’humains aujourd’hui, combien demain ?
Résumé : L’humanité s’accroît rapidement, suscitant la crainte de la surpopulation. Les projections des démographes annoncent une poursuite de la croissance pendant encore quelques décennies, mais à un rythme décélérant d’année en année. Comme nous l’explique Gilles Pison, l’humanité n’échappera pas à un surcroît d’environ 2 milliards d’habitants d’ici la fin du siècle, mais elle ne devrait probablement plus guère augmenter alors…
Conclusion : Pas d’inquiétudes à avoir, nous allons plafonner à 10 ou 11 milliards dans le meilleur des mondes possibles !!!
Michel Sourrouille
Tous les ans, 80 millions d’humains supplémentaires sur la planète qui nécessitent un espace qui est pris sur la bio-diversité, pour se loger, se nourrir, fabriquer, et traiter ses déchets, … ou pas.
Et dans le même temps une capitalisation qui explose:
Le capitalisme c’est PLUS que le nécessaire pour durer, il empêchera d’aller vers l’écologie, car cette recherche de profit engendre une compétition où les écologistes laisseront des plumes.
Premièrement, se servir de cet extrait de l’ordonnance de 1945 pour dire que «Dès son origine, il [L’INED] avait un objectif nataliste», ce n’est pas sérieux. C’est comme si on reprochait (maintenant) à n’importe quel dirigeant ou organisme de l’époque l’objectif de reconstruction, de développement etc. En 1945 personne (ou presque) ne parlait d’écologie, de pollution, de réchauffement, de surpopulation etc.
Deuxièmement, se servir de la question de la surpopulation carcérale pour accuser les autres (INED etc.) de nier ou d’occulter celle de la Surpopulation, cela relève du stratagème 2 de Schopenhauer. (La polysémie, jouer sur le sens des mots)
– « La surpopulation est ainsi confondue avec la concentration » (INED 1977)
Un métro ou un bus aux heures de pointe, un stade de 60.000 places plein «à craquer», une plage bondée etc. etc. ne nous disent rien en terme de Surpopulation. ( à suivre )
Par contre, quand il s’agit d’un bateau dont la ligne de flottaison est à 2 ou 4 mètres sous l’eau, d’un bus de 50 places où s’entassent 100 passagers, plus 50 sur le toit, d’une prison de 1000 places qui loge 2000 taulards … là oui on peut commencer à parler de surcharge voire de surpopulation.
Cette Surpopulation (ou «surcharge») qui obsède tant les malthusiens, découle de cette fameuse notion de «capacité de charge» qui n’a rien de scientifique.
Selon les estimations elle se situerait entre 2 et 40 milliards de personnes (avec ça nous voilà bien avancés). On peut donc comprendre pourquoi les démographes (dont l’INED), qui sont des gens sérieux, évitent d’employer le mot «surpopulation».
( à suivre )
De la même façon, est-ce vraiment le GIEC qui nous parle de «surchauffe» ?
Ne serait-ce pas plutôt ceux qui interprètent ses rapports ? La question est ouverte.
En attendant, les seuls qui peuvent parler de surchauffe ce sont les chauffagistes, les mécaniciens, ceux qui savent les limites à ne pas dépasser (en terme de température) pour ne pas que la machine ou la centrale explose.
Le GIEC parle donc de réchauffement, voire de changement, climatique. Et les démographes d’augmentation, ou de baisse, des populations. Et les uns et les autres calculent des tendances, essaient de nous prédire l’avenir, non pas avec une boule de cristal mais avec des modèles mathématiques hypersophistiqués, qui valent ce qu’ils valent.
« Le GIEC parle donc de réchauffement, voire de changement, climatique. Et les démographes d’augmentation, ou de baisse, des populations. Et les uns et les autres calculent des tendances, essaient de nous prédire l’avenir, non pas avec une boule de cristal mais avec des modèles mathématiques hypersophistiqués, qui valent ce qu’ils valent. »
Des modèles ? La bonne blague ! Non quand on regarde le CV de ces démographes sur Wiki on apprend surtout et souvent qu’ils appartiennent à des mouvances gauchistes ! Autrement dit ce sont plutôt des modèles idéologiques qu’ils nous pondent, modèles idéologiques auxquelles ils greffent des chiffres sans qu’ils ne soient des calculs mathématiques sérieux ! Comme disait Churchill, je ne croirais aux statistiques lorsque je les aurai moi-même falsifiés !
Je doute que tu saches de quoi tu parles. Les modèles s’utilisent dans des tas de domaines. Quand ils nous prévoient le temps qu’il fera dans 5 jours, tout le monde les trouve super. Sauf bien sûr quand la météo se plante. Certains peuvent estimer le prix de l’action Machin dans un mois, d’autres servent à «contrôler» des épidémies etc. etc. Je crois même que Madame Soleil utilise elle aussi un modèle. Une calculatrice c’est sûr. Le Pr. Raoult disait que les modèles s’apparentaient à l’astrologie, seulement il ne parlait pas de météo.
La religion ou la couleur politique de ceux qui les conçoivent n’a rien à voir là dedans. Ce n’est pas que les modèles ne servent à rien, le problème c’est la foi qu’on leur accorde. Le GIEC a reconnu que certains de ses modèles avaient tendance à la «surchauffe». Je trouve que c’est honnête de le reconnaître.
Le GIEC et l’ONU (qui calcule combien nous serons en 2050) sont-ils des mouvances gauchistes ?