maître Nature

La Biosphère n’a rien à redire, LeMonde2 du 5.04.2008 est super. En première page, « La nature va sauver l’industrie » ; le dossier s’intitule même « La nature pour patron ». Il est vrai qu’en comparaison des performances de la nature, le système industriel apparaît primitif : « Depuis des millions d’années, les écosystèmes se perpétuent et se renouvellent. Ils utilisent une énergie solaire abondante, les processus de décomposition transforment les déchets en éléments nutritifs et énergétiques, le recyclage est de règle, l’interdépendance écologique des individus est permanente, l’autorégulation de mise. Ce sont des systèmes stables, résistants et résilients ». C’est pourquoi le dossier présente l’écologie industrielle, une industrie qui veut imiter la nature, comme le paradis sur terre. Mais le diable se niche dans les détails. La Biosphère trouve désastreux l’affirmation suivante du dossier : « La croissance, l’urbanisation, l’industrialisation ne sont pas un mal en soi, comme l’affirment certains Verts ».  Analysons l’urbanisation à partir même d’éléments de ce dossier.

L’étude du métabolisme des villes révèle qu’elles doivent être approvisionnées sans cesse, en produits et en énergie, tout en produisant quantité de déchets. Résultat, ces villes mobilisent de grands territoires pour en tirer des ressources et installer leurs décharges. Ce qui multiplie les transports et les pollutions. Une ville avec zéro émission n’existe pas, c’est intrinsèque à la vie urbaine. En termes d’empreinte écologique, l’impact d’une ville sur les écosystèmes est donc extrêmement négatif. Les villes « propres » ne peuvent échapper pas à la critique. A Londres, le quartier BedZED réduit sa consommation d’électricité de 25 %. Il est vrai que l’usage d’eau de pluie a tourné court, son filtrage dépensait  trop d’électricité. Les villes sont dépendantes en tout, et particulièrement en maitère d’énergie, celles des centrales thermiques ou des centrales nucléaires. Abu Dhabi voudrait construire la ville d’Al Masdar, une ville « verte » en plein désert. Mais le gouvernement voudrait aussi installer deux réacteurs nucléaires à proximité.

La ville écolo n’existe pas, l’avenir est à la ruralisation.