esprit olympique

            Il y a des athlètes français qui pensent que l’esprit olympique, c’est œuvrer « pour un monde meilleur » (LeMonde du 7.04.2008). Pourquoi pas, bien qu’on se demande comment la tentative de courir plus vite que son ombre peut changer quoi que ce soit à la méchanceté humaine. Examinons plutôt l’article 51-3 de la charte olympique, qui dispose qu’ « aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuses ou raciale n’est autorisée dans un lieu, un site ou autre emplacement olympique ». Pourquoi pas ! Mais le problème de cette expression, c’est son silence assourdissant sur la propagande économique.

            Le monde actuel ne vit plus selon les règles du fair play. Le CIO n’est plus qu’un regroupement de personnes qui mettent les JO aux enchères en pensant à la visibilité médiatique à la mode et aux retombées financières parallèles. Alors que les jeux olympiques ont été privés de ressources financières jusqu’en 1972 parce que le Président du CIO de l’époque était un farouche défenseur de l’amateurisme, le CIO d’aujourd’hui est devenu richissime grâce à la vente des droits de retransmission et au sponsoring d’épreuves désormais ouvertement professionnelles. Sous le prétexte du sport comme expression des peuples, les Jeux Olympiques sont aujourd’hui le cache-sexe du système marchand : sur le stade comme ailleurs, la lutte entre Etats se transforme en lutte entre firmes.  Déjà à Athènes, la lutte contre le « marketing sauvage » s’était traduite par l’interdiction faite au public de pénétrer dans les enceintes olympiques en arborant d’autres marques que celles des sponsors officiels ou avec une boisson gazeuse autre que Coco-Cola !

 Les humains ne font que les lois qui les arrangent, surtout quand il s’agit d’intérêts financiers ; « l’esprit olympique » n’est qu’un prétexte.