Malheureusement il n’y a nulle science de l’humain

Il n’y a pas de sciences économiques, il n’y a qu’économie politique. Il n’y a pas de science sociologique, il n’y a que les multiples façons d’observer les multiplicités contradictoires du comportement humain. Il n’y a pas de sciences politiques, il n’y a que les différentes façons de manipuler les foules pour garder ou prendre le pouvoir.

Cela n’empêche pas l’économiste Eloi Laurent de réclamer une science de l’humain : « La science seule n’est jamais suffisante pour enclencher l’action, nous ne devons pas seulement savoir, cela ne suffit pas à forger notre détermination. Ce n’est pas la science du changement climatique que nous devons apprendre à maîtriser, mais la science du changement humain. Il faut donner un sens à nos connaissances, forger un nouvel imaginairepour promouvoir le changement. Car ce qui est en jeu, c’est l’hospitalité de la planète pour les humains. Le bien-être humain, qui a pris son essor au XIXe siècle pourrait être balayé au XXIe siècle. Il faut articuler la question de la soutenabilité avec celle de la justice et abandonner la croissance économique comme horizon de nos sociétés. »* En fait il redit ce que tout le monde pense autour de lui, la planète brûle. Nous aurions préféré qu’il nous indique sa façon personnelle de vivre autrement en tant que décroissant stagiaire ! Quelques réactions à son discours sur lemonde.fr :

MICHEL LEPESANT : Le plus étonnant dans cette tribune, c’est le contraste entre la lucidité affichée et l’impossibilité à en tirer la bonne conclusion : il ne s’agit pas « d’abandonner la croissance comme horizon de nos société » → ça y est le jour du dépassement** pour l’Europe c’était il y a 10 jours ! La question n’est pas de changer d’horizon car l’horizon est DEJA dépassé. « Dépassé », cela veut dire qu’il faut DECROITRE.

le sceptique : La « science du changement humain »… Programme du sachant bureaucrate version écolo : les multitudes ne font pas de l’écologie une priorité dans la définition de leur bien-être, il s’agit de conseiller les pouvoirs pour les y obliger. On commencera par poser « il n’y a pas d’alternative » (par exemple, accepter un monde réchauffé ne doit pas être posé comme option du débat), car une politique publique s’articule à des dogmes.

Inhumanité : Il est amusant de voir tous ces penseurs en politiques refuser de dire les choses comme elles sont : pour préserver le climat et la biodiversité, dire qu’il faut « changer de comportement » est une façon trompeuse de dire qu’il faut demander aux gens de se serrer la ceinture et de ne plus consommer les matières premières comme des goinfres. De perdre leur pouvoir d’achat et leur confort.

Frogeater : Absolument. Ce qui va à l’inverse des GJ et leur gas-oil moins cher et leurs impôts plus bas pour plus consommer.

* LE MONDE du 23 mai 2019, « Après la science du climat, il faut maintenant apprendre à maîtriser la science de l’humain »

** Précisions sur le jour du dépassement : Alors que l’Union européenne (UE) regroupe 7 % de la population mondiale, elle absorbe 20 % de la bio-capacité de la Terre. L’UE a déjà épuisé dès le 10 mai 2019 les ressources que la planète peut offrir… si le monde entier vivait comme les Européens. En d’autres termes, si l’humanité consommait autant que les Européens, elle aurait besoin de 2,8 planètes bleues. Mais ces chiffres, personne ne les a utilisé pour animer les élections européennes !