Le pape François a transformé la mission de l’Académie pontificale « pour la vie »*, mais s’arrête en chemin. Traditionnellement chargée d’étudier les répercussions des progrès des techniques médicales et des nouvelles législations « concernant la promotion et la défense de la vie », cet organisme n’aura plus comme principale fonction de donner des leçons de morale reproductive. Pour le pape François, « La vie » ne se résume pas à « quelques sujets liés au début de la vie ». Les questions de la peine de mort, des migrations, des ventes d’armes vont trouver leur place au programme de cette Académie pour la vie. Il faudra s’interroger sérieusement sur ce que veut dire “pro-life” !
Mais il faudra toujours partager les « fondamentaux » de la conception de la vie faite par le catholicisme. Cela ferme la porte à toute orientation malthusienne (basée sur le choix volontaire pour réduire sa propre fécondité), et encore plus néo-malthusienne (autorisation collective de la contraception et de l’avortement). Le pape François, dans son encyclique Laudato’ Si de 2015, reste profondément nataliste : « Il faut reconnaître que la croissance démographique est pleinement compatible avec un développement intégral et solidaire. Accuser l’augmentation de la population et non le consumérisme extrême et sélectif de certains est une façon de ne pas affronter les problèmes… » Lors de son retour des Philippines le 19 janvier 2015, le pape François dénonçait le « néo-malthusianisme en cours », redisait son opposition au contrôle « artificiel » des naissances et maintenait son opposition au préservatif et à l’avortement…
Voyons comment le clergyman Malthus (1766-1834) aurait interrogé « les Écritures » s’il devenait membre de cette Académie « pour la vie » : « La première grande objection est que mes principes (maîtriser la fécondité humaine) contredisent le commandement du Créateur, ordre de croître, de multiplier et de peupler la terre. Je suis pleinement persuadé que c’est le devoir de l’homme d’obéir à son Créateur, mais ce commandement est subordonné aux lois de la nature dont il est l’auteur. Si, par une opération miraculeuse, l’homme pouvait vivre sans nourriture, nul doute que la terre ne fût très rapidement peuplée. Mais comme nous n’avons aucune raison de compter sur un tel miracle, nous devons, en qualité de créatures raisonnables, examiner quelles sont les lois que notre Créateur a établies relativement à la multiplication de l’espèce. Si nous prétendons obéir au Créateur en augmentant la population sans aucun moyen de la nourrir, nous agissons comme un cultivateur qui répandrait son grain dans les haies et dans tous les lieux où il sait qu’il ne peut pas croître. Il n’y a aucun chiffre absolu : garnir une ferme de bestiaux, c’est agir selon la grandeur de la ferme et selon la richesse du sol qui comportent chacune un certain nombre de bêtes. Le fermier doit désirer que ce nombre absolu croisse. C’est vers ce but qu’il doit diriger tous ses efforts. Mais c’est une entreprise vaine de prétendre augmenter le nombre de leurs bestiaux, avant d’avoir mis les terres en état de les nourrir. Je crois que l’intention du Créateur est que la terre se peuple ; mais qu’il veut qu’elle se peuple d’une race saine, vertueuse et heureuse ; non d’une race souffrante, vicieuse et misérable. » Le pape François serait horrifié par ce discours du pasteur Malthus.
* LE MONDE du 2 décembre 2017, Le Vatican élargit le sens de la vie
En ayant un fils unique qui lui même n’a pas eu d’enfant, lequel fils a multiplié les petits pains, mais en aucun cas les mètres carrés, il me semble clair que Dieu a choisi Malthus plutôt que le pape François.
Certes, le second est un serviteur plus gradé que ne l’était le premier, mais tous deux étaient hommes d’église.
Malthus paye cher sa lucidité tandis que d’autres surfent sur la « bienpensance ». Enfin c »est le propre des martyrs de payer ainsi leur engagement, l’incompréhension de ses contemporains comme des générations futures est une charge bien lourde, mais la porter est honorable.
Il n’y a rien d’étonnant à ce que Dieu choisisse l’évidence et la raison, il a un certain recul sur les choses.
Malthus – Pape François :
toute la différence entre un homme de bon sens , visionnaire , supérieurement intelligent et prêtre de surcroît , non dénué d’ humanité (« Si nous prétendons obéir au Créateur en augmentant la population sans aucun moyen de la nourrir, nous agissons comme un cultivateur qui … ») et un idéologue mondialiste aveuglé par ses croyances et sans scrupules mais qui fait croire qu’ il est un parangon de bonté et d’ humanité .
Ce pape est dénué de toute humanité car peu importent les souffrances de ses ouailles pourvu que le nombre de fidèles croisse !