Manuel Valls, un démagogue contre l’agro-écologie

Ceux qui se posent encore la question d’un retour au gouvernement des écologistes n’ont encore rien compris au fonctionnement anti-écolo de ce gouvernement socialiste. Encore un autre exemple ci-dessous… On ne négocie pas avec un gouvernement productiviste, on le combat.

communiqué FNE du vendredi 27 mars 2015
Moins de démagogie et plus d’agro-écologie, monsieur le Premier ministre !
A trois jours du deuxième tour des élections départementales, Manuel Valls a déclaré à la FNSEA que les agriculteurs étaient « les meilleurs écologistes de notre pays », alors que les annonces gouvernementales défavorables à l’environnement se multiplient. FNE rappelle qu’en cédant aux lobbies de l’agro-industrie, et en passant sous silence le projet agro-écologique du ministre de l’Agriculture, le Premier ministre ne défend ni l’environnement… ni l’agriculture.

Les agriculteurs, « meilleurs écologistes », soyons sérieux !
En réponse à Xavier Beulin qui avait déclaré « Nous sommes les vrais verts », Manuel Valls a qualifié les agriculteurs de « meilleurs écologistes de notre pays ». Dans la même lignée, l’Assemblée nationale a reconnu dans le cadre de la loi sur la biodiversité l’ensemble des activités agricoles et sylvicoles comme positives pour la biodiversité, sans distinction entre les pratiques. L’agriculture, qui utilise les ressources naturelles (eau, sol, biodiversité, air, climat) pour produire est certes en première ligne lorsqu’il s’agit d’environnement : en première ligne pour le préserver, en première ligne pour le dégrader.
Et si on regardait la réalité en face ? Si de plus en plus d’agriculteurs s’engagent vers des pratiques agro-écologiques, ce n’est malheureusement pas le cas de tous, c’est même loin d’être le cas de la majorité. L’état des ressources naturelles nous le rappelle chaque jour. Alors que la France s’était engagée lors du Grenelle de l’environnement à réduire de moitié l’usage des pesticides, celui-ci a augmenté de 5% entre 2009 et 2013. 602 pesticides différents ont été identifiés dans les cours d’eau français en 2012, mettant en péril l’atteinte du bon état écologique des eaux prévu par la Directive cadre européenne sur l’eau (DCE). La mortalité des abeilles ne cesse d’augmenter et la responsabilité des pesticides, en particulier les néonicotinoïdes, est de plus en plus démontrée. Seules 4% des terres agricoles françaises sont en bio. Les algues vertes, dues aux excédents de nitrates, continuent de proliférer sur nos côtes et la France a été condamnée par la Cour de justice de l’Union européenne pour mauvaise application de la Directive Nitrates.
Pour Jean-Claude Bévillard, Vice-Président de FNE en charge des questions agricoles : « Affirmer que les agriculteurs sont les meilleurs écologistes est de la pure démagogie. Il n’y a pas une, mais des agricultures. Certains producteurs sont engagés dans l’agroécologie, d’autres pas du tout. »

Les agriculteurs, premières victimes du droit de polluer
Depuis de nombreux mois, le gouvernement n’a eu de cesse de prendre des mesures en faveur d’une industrialisation de l’agriculture, au détriment de la préservation de l’environnement : suppression des études d’impact et enquêtes publiques pour les élevages industriels, paiements verts de la PAC pour la monoculture de maïs, intégration de cultures traitées aux pesticides dans les « surfaces d’intérêt écologique » de la PAC, politique en faveur des retenues de stockage pour l’irrigation, budgets incertains pour l’agriculture biologique… Pour Jean-Claude Bévillard, Vice-président de FNE en charge des questions agricoles : « En cédant aux lobbies de l’agro-industrie, le gouvernement n’a de cesse de rendre l’agriculture toujours plus dépendante des engrais, des pesticides, de l’eau d’irrigation. C’est bien sûr défavorable à l’environnement, mais ça l’est aussi pour l’agriculture. Une agriculture dépendante des intrants et destructrice des ressources naturelles n’est ni compétitive, ni durable. Agriculture et écologie doivent aller de pair. C’est bien l’agro-écologie qu’il faut promouvoir, une agriculture nourricière, qui s’appuie sur les ressources naturelles pour produire, sans les dégrader. »