Michel Tarrier et la question démographique

Faire des enfants tue… la planète. L’idée générale de ce livre de 2011 est donnée par le sous-titre, « Eloge de la dénatalité » (éditions LME). C’est la même thématique que le livre précédent de 2008, co-écrit à l’époque avec Daisy Tarrier, « Faire des enfants tue ». Voici quelques citations :

– Aux racines françaises du militantisme antinataliste, on trouve une des pionnières de l’écoféminisme avant la lettre, Nelly Roussel (1878-1922). Elle revendiqua le droit des femmes à disposer de leur  corps et prônait le contrôle des naissances. De même Madeleine Pelletier (1874-1939) : L’éducation féministe des filles ; Le Droit à l’avortement… Paul Robin (1837-1912), engagé dans l’action féministe et le néo-malthusianisme, diffusa des tracts sur les moyens de contraception, fonda un syndicat des prostituées et ouvrit une des premières agences pour l’union libre.

– Contrairement à toute logique, la décroissance démographique reste un énorme tabou qui n’ose pas dire son nom, un scandale qui provoque tous les courroux ! C’est à peine si on peut l’ouvrir à propos de la décroissance démographique ! Et l’on s’inquiète même des nations qui, en Europe, ne montrent plus la même ardeur à procréer des enfants dix à vingt fois plus pollueurs que ceux des pays du Sud !

– Pourquoi la bourgeoisie a-t-elle fait de Malthus un maudit ? Pour augmenter et faire fructifier le stock de pauvres gens sur lequel la classe dominante s’engraisse ; chair à canon, chair à prostitution, chair à consommation, chair électorale… C’est à l’élite bien-pensante, dogmatique et « vertueuse » que profite le crime démographique.

– La dénatalité est le plus souvent vilipendée par le libéralisme, bien que les adeptes de la décroissance économique participent curieusement et de concert avec les fondamentalismes religieux au lynchage du désir de décroissance démographique. C’est affligeant.

– L’Eglise catho s’oppose à la procréation médicalement assistée, et là elle a toute l’estime des dénatalistes pourtant étrangers à la sainte famille.

– Tout pacte écologique sous-tend l’idée d’un pacte antinataliste. Mais pourquoi les Verts restent-ils cois ? Yves Cochet se lança dans une croisade antinataliste, mais maman Cécile Duflot est une multipare récidiviste.

– Compte tenu de notre incapacité à une justice planétaire, à une plus juste répartition des ressources et des richesses, recourir à une double décroissance, tant de la natalité que de l’économie, serait l’unique voie que la raison commande.

– Ressembler à sa mère ou à son père n’est pas une assurance-vie. Il faut quelque chose de plus qu’un couple pour faire des enfants, il faut au moins une Planète viable.

– Quand nous constatons que les couples homosexuels rêvent aussi d’un embryon (et pendant qu’on y est de convoler à la sainte église qui les bannit !), les bras nous en tombent. Un enfant peut-il naître de l’union de deux femmes ou de deux hommes : non. Mais les expériences se poursuivent !

– Nous ne tuons plus nos nourrissons mais nous allons nous retrouver bientôt avec 3 ou 4 milliards de gens qui vont crier famine. Que ferons-nous ?

– Les programmes de stérilisation contrainte sont à vomir… Il serait plutôt question d’offrir aux pays dits en développement une éducation prônant le minimum de naissances (1 à 2 enfants) en s’articulant avec une contraception gratuite. Quant aux pays nantis, la plus dictatoriale des mesures ne serait qu’une écotaxe imposée au-delà de deux enfants par couple, en lieu et place des allocations familiales, devenues socialement et écologiquement parfaitement ridicules et scandaleuses.

–  « Faites en un ou n’en faites pas, mais ne dépassez pas deux » serait le bon message.

– Nous sommes la seule et unique espèce à avoir envahi la Planète jusqu’à occuper les niches écologiques de la plupart des autres espèces, douteux privilège dû au volume encombrant de la merveilleuse éponge qui nous sert de cerveau.

– Mettre un terme au fléau démographique humain pour alléger la pression anthropique qui s’exerce sans commune mesure sur les ressources et redonner leurs places aux autres espèces est une solution à adopter dans la plus grande urgence. Elle doit être doublée d’une décroissance économique sélective : identifier et favoriser les activités utiles, à fable pression environnementale et organiser simultanément un recul inconditionnel de celles qui conduisent à des désastres écologiques et humains.

– Le concept d’empreinte écologique n’a pas tenu compte que nous n’étions pas la seule grande espèce sur Terre.  C’est un volet de plus à verser au dossier de notre cécité anthropocentriste. Nous ne sommes pas la seule espèce à jouir de la biosphère et toutes les espèces sont colocataires dans un mutualisme nécessaire. Revendiquer ce 1,8 hectares pour nous seuls, en expropriant la faune sauvage, n’est donc ni scientifique ni raisonnable.

– Il semblerait que pour s’inscrire dans un réel équilibre naturel et pérenne, l’effectif humain ne devrait pas dépasser tout au plus un milliard, voire seulement 300 millions selon d’autres points de vue. Comme nous n’étions que 250 millions en l’an 1, ce qui est proposé n’est qu’un « retour à la normale », très christique qui plus est !

– Pour ceux qui préfèrent la nature à l’humain (ce n’est pas dissocié !), la préservation du biopatrimoine, le militantisme à la cause animale, la défense des paysages, la reforestation, etc. sont de louables activités aptes à compenser l’instinct de reproduction, légitimant haut la main et justifiant socialement le fait de ne pas avoir enfanté.

– « L’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non humaine requiert une telle diminution », écrivait Arne Naess.

4 réflexions sur “Michel Tarrier et la question démographique”

  1. Quand je pense qu’il nous reste encore 14 jour à tirer, péniblement, je me demande ce qu’on va bien pouvoir raconter, pour meubler. Qui n’est pas été dit et redit, et re-redit, ça va de soi.
    Aujourd’hui on met donc Daisy de côté pour ne parler que de Michel. J’imagine combien il doit être malheureux, combien il doit se sentir seul en ce bas monde, ce pauvre Michel.
    Pour dire s’il est mal, il en veut même à sa maman.
    – « mais maman Cécile Duflot est une multipare récidiviste.
    […] Faites en un ou n’en faites pas, mais ne dépassez pas deux »
    Autrement dit faites comme moi, surtout pas comme maman Cécile. Mon dieu quelle misère !
    Et la maman de Michel, combien qu’elle a pondu de petits, hein ? Mais on s’en fout !!!
    Et combien de petits, en tout, il a fait ci et là Michel, hein ? Le sait-il déjà ? En tous cas pas moi.

    1. Bref, tout ça n’a aucun sens. Se faire croire qu’en posant des questions, qu’en écrivant des articles, des bouquins, qu’en brassant du vent etc. on fait avancer les Choses, c’est juste se mentir à soi-même.

    2. Il est vraiment horrible d’attaquer le messager au lieu d’écouter le message et d’y répondre de manière responsable…

      1. Mais oui je la connais l’histoire du messager qu’on cherche à tuer, j’en parlais encore récemment. Mais que font-ils d’autre vos modèles lorsqu’ils déclarent, entre autres :
        – « mais maman Cécile Duflot est une multipare récidiviste » (Tarrier)
        – « un écologiste qui se reproduit est un écologiste douteux… » (Th. de Giraud)
        On en est tous là, il faut bien l’admettre, à chicaner, à chercher de poux sur la tête de l’autre. Mais c’est normal puisque nous ne sommes pas là dans un débat et que de toutes façons il ne peut pas y avoir de débat.
        C’est bien ce que j’ai dit, tout ça n’a aucun sens. Si ce n’est de tourner en rond, et d’en rajouter toujours plus au climat malsain, en attendant. Alors SVP, essayez donc de trouver autre chose que ces histoires ridicules de messagers, de tabou etc.

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