Ce n’est pas un moratoire sur la construction des autoroutes qu’il faudrait mettre en place si on voulait respecter la Biosphère, mais la programmation d’une déconstruction des chaussées.
La France est déjà traversée par 1 079 072 km de routes contre 32 888 km de voies ferrées. L’approche du type cycle de vie appliquée aux infrastructures routières permet d’identifier les principales pressions exercées directement ou indirectement sur l’environnement. Une route nécessite des matériaux pour sa construction puis son entretien : remblais pour les sous-couches, granulats, bitume dérivé du pétrole et ciment comme liant hydraulique pour la couche roulante, etc. En moyenne, cela représente par Français 3t/an de granulats. Leur production, leur acheminement et leur manipulation sont sources d’émissions de polluants dans l’air, les eaux et les sols. Environ un million de tonnes de déchets routiers constitue un caractère dangereux. De plus l’utilisation de la route par les véhicules est responsable de 36,6 % des émissions nationales de CO2.
La route est aussi un espace qui couvre 1,2 % du territoire métropolitain, ce qui induit une rupture dans la continuité territoriale. Les grandes routes découpent les surfaces d’un seul tenant qui arrive actuellement à seulement 814 hectares en moyenne. Le principal impact réside dans cette coupure des milieux naturels qui gêne la circulation des espèces, morcelle leur territoire et réduit les échanges entre les écosystèmes. Des mesures compensatoires sont exigées pour protéger l’environnement, par exemple l’édification de passages pour la faune. Mais les dispositifs antibruit ou la minimisation de la dégradation paysagère, tournés vers l’homme, restent les principales dépenses entreprises. (cf. le 4 pages/Ifen, octobre 2006)
La voie de communication est quand même un vecteur d’échanges incontournable, les pays qui transportent leurs biens à dos d’hommes et de femmes (ex: Le Népal) sont dans une indigence notoire en matière de santé et d’éducation.
A la décharge des industriels de la route, ils sont en train de mettre au point des revêtements routiers qui absorbent le Co2, à suivre….Bien sûr le mouvement écologiste réclame le ferroutage depuis 1970, mais personne ne les écoute.