NAC ou science citoyennes ?

Notre époque est soi-disant à la modération, il y a tant de saloperies dont on n’a pas besoin ; ainsi des animaux de compagnie. La France est déjà envahie, avec 10,7 millions de chats et 7,8 millions de chiens. Mais cela ne suffit plus, il faut du nouveau, de l’exceptionnel, de l’excentrique. La mode est donc au NAC, les nouveaux animaux de compagnie (LeMonde du 17 avril). Le furet arrive en tête, avec plus d’1 million de spécimens. Chacun y va de son envie du moment, serpent ou araignée, iguane ou mygale, gerbille ou cafards, sans compter les innombrables hamsters, souris et autres insectes.

Tous ces passionnés de l’observation, de la génétique et de la coloration feraient mieux de laisser les animaux dans leurs milieux naturels. Car les réseaux sciences citoyennes ont besoin de leur amour pour les animaux. Un autre article du Monde nous veut en effet « tous naturalistes » ! Des scientifiques professionnels font de plus en plus appel à des citoyens passionnés qui procèdent bénévolement à des comptages pour améliorer le recensement de la faune et de la flore : observation des oiseaux, des reptiles, des papillons, des chauve-souris, fleurs… La plupart de ces études confortent le constat d’un environnement en crise. Le modèle du savoir qui sort du laboratoire peut être efficacement relayé par un modèle de co-construction avec les citoyens. Avec des naturalistes multiples, on peut mieux cerner la dynamique des populations, Internet permettant la mise en réseau des observations de chacun.  Ainsi du programme STOC, suivi temporel des oiseaux communs  Résultat ? Ces populations ont depuis 1989 décliné de 20 % en milieu agricole.

A l’heure où la biodiversité est en péril, certaines personnes se mobilisent pour faire quelque chose. D’autres préfèrent leurs animaux de compagnie. Il n’y a sans doute rien à espérer des affectifs qui préfèrent leur NAC même quand ils sentent mauvais comme le furet. Mais peut-être qu’ils achètent leur saloperie tout en œuvrant pour la planète ? Il est permis d’espérer…

5 réflexions sur “NAC ou science citoyennes ?”

  1. Post scriptum : Nous connaissions sciences citoyennes sous un autre aspect que celui présenté par Le Monde (centré sur les naturalistes).

    L’association « sciences citoyennes » œuvre à une réappropriation citoyenne et démocratique de la science et de la technique afin de les mettre au service du bien commun. Elle préconise à juste titre un dialogue démocratique entre les scientifiques et les mouvements sociaux à travers la planète.

    Pour plus d’information, http://sciencescitoyennes.org/

  2. Post scriptum : Nous connaissions sciences citoyennes sous un autre aspect que celui présenté par Le Monde (centré sur les naturalistes).

    L’association « sciences citoyennes » œuvre à une réappropriation citoyenne et démocratique de la science et de la technique afin de les mettre au service du bien commun. Elle préconise à juste titre un dialogue démocratique entre les scientifiques et les mouvements sociaux à travers la planète.

    Pour plus d’information, http://sciencescitoyennes.org/

  3. L’agressivité avec laquelle l’auteur de ce petit pamphlet s’attaque aux NAC et à leurs propriétaires dévalorise son sujet. Je n’ai d’ailleurs pas trouvé dans cette prose la moindre idée qu’il aurait voulu faire passer.
    Je désapprouve la possession de la plupart des espèces NAC, non adaptées aux conditions d’hébergement qu’on leur impose. De même la plupart des animaux de compagnie « classiques » souffrent de leur captivité – peu de propriétaires de chat connaissent les impératifs biologiques et comportementaux de leur animal. Mais de là à qualifier tout ce petit monde de « saloperie ». C’est nul.
    Si l’auteur tient à réduire son empreinte écologique, qu’il arrête de manger des protéines animales, et qu’il foute la paix aux propriétaires d’animaux de compagnie.
    Les oiseaux concernés par le STOC n’ont rien à voir avec des perruches de 100ème génération en captivité (élevage que je n’approuve pas pour autant).
    Faut vraiment être « une saloperie » pour amalgamer tout ça.

  4. L’agressivité avec laquelle l’auteur de ce petit pamphlet s’attaque aux NAC et à leurs propriétaires dévalorise son sujet. Je n’ai d’ailleurs pas trouvé dans cette prose la moindre idée qu’il aurait voulu faire passer.
    Je désapprouve la possession de la plupart des espèces NAC, non adaptées aux conditions d’hébergement qu’on leur impose. De même la plupart des animaux de compagnie « classiques » souffrent de leur captivité – peu de propriétaires de chat connaissent les impératifs biologiques et comportementaux de leur animal. Mais de là à qualifier tout ce petit monde de « saloperie ». C’est nul.
    Si l’auteur tient à réduire son empreinte écologique, qu’il arrête de manger des protéines animales, et qu’il foute la paix aux propriétaires d’animaux de compagnie.
    Les oiseaux concernés par le STOC n’ont rien à voir avec des perruches de 100ème génération en captivité (élevage que je n’approuve pas pour autant).
    Faut vraiment être « une saloperie » pour amalgamer tout ça.

  5. Tout dépend des espèces !

    Les furets ne sont certainement pas prélevés dans la nature : c’est un animal domestique ! La même espèce s’appelle « putois » quand elle est sauvage. Les furets sont élevés depuis toujours pour la chasse au lapin, et ont servi d’animaux de compagnie jusqu’au XIXe siècle, où ils ont été supplantés par les chats. Vu sa taille, l’animal que tient la « dame à l’hermine » de Léonard de Vinci est un furet !
    Les gerbilles ne sont pas non plus prélevées dans la nature : elles sont élevées comme animal de compagnie depuis des dizaines d’années, comme alternative au hamster, et logiquement, elles sont considérées par la loi comme des animaux domestiques.
    Question insectes : les classes de biologie des écoles élèvent depuis toujours criquets et phasmes, qui ne sont absolument pas menacés, et que les amateurs obtiennent bien plus souvent d’un élevage qu’en les capturant. Quant à vouloir protéger les cafards sauvages, pfff…

    Le cas inverse se produit aussi : de très nombreux poissons d’aquarium, qui sont des animaux de compagnie traditionnels, sont prélevés dans la nature et ne peuvent pas être élevés en captivité. Il en va de même des perroquets. La réglementation tâche de les protéger, mais les listes doivent être adaptées en permanence et les douaniers doivent être vigilants. Bref, ne vous inquiétez pas spécialement des NAC, ils ne sont pas plus rares que les autres AC.

    S’il faut sensibiliser les gens à la perte de biodiversité quant à leurs choix d’animaux de compagnie, vous devriez plutôt protester contre la capture de têtards : les batraciens sont à peu près les seules espèces de nos régions qui soient effectivement menacées par la collecte de loisirs… Les autres animaux d’Europe de l’ouest sont tous trop difficiles à attraper : ils sont menacés par les pesticides, les routes, la disparition des haies et des mares, la pêche et la chasse, mais pas par les captures d’amateurs de NAC. Quant aux animaux exotiques : les vendeurs sont régulièrement contrôlés pour vérifier qu’ils ne vendent pas d’espèces menacées, et les amateurs sont soumis à une déclaration et doivent avoir obtenu un brevet qui garantit qu’ils connaissent la réglementation et qu’ils ont le savoir-faire nécessaire.

    Quant aux éventuelles nuisances, comme puanteurs, crottes, cris et aboiements : le propriétaire d’un animal en est responsable, c’est à la police qu’il faut vous adresser si vous avez besoin de faire respecter la loi.

    Au total : d’une part il faut faire preuve de discernement et ne pas prendre l’écologie comme prétexte à râler contre n’importe quoi, d’autre part, la liberté du voisin s’arrête là où la vôtre commence, et tant qu’il n’envoie pas une mygale d’une espèce protégée vous chatouiller les orteils, vous n’avez pas à critiquer ses choix.

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