Nécessité de la violence pour les antispécistes ?

Quatre militants antispécistes sont accusés d’avoir commis des actes de dégradation et des incendies contre une quinzaine de commerces, principalement des boucheries : Cocktails Molotov, pavés dans les vitrines, tags à la peinture rouge aux messages explicites : « Stop spécisme », « Assassins », « Leur peau, pas la vôtre ». Parmi les quatre prévenus, Johanna, fervente défenseuse de la cause animale abrite chez elle quatorze chats : « Ma seule action de désobéissance civile a été un blocage d’abattoir. Moi, ma vie humaine importe peu, l’important, c’est de sauver des animaux. » Lors de leur procès, deux prévenus, assurent avoir pris conscience de la gravité des faits. Mais ils répètent que l’objectif de ces attaques était de « visibiliser la cause antispéciste en passant par la dégradation ». Au vu du nombre de médias présents dans la 9e chambre correctionnelle de Lille, l’objectif est atteint. Appelé à la barre comme témoin, l’essayiste Thomas Lepeltier, politise les débats : « Les nuisances des antispécistes sont faibles comparées à la violence faite dans les abattoirs français, où l’on compte trois millions d’animaux tués chaque jour. »  « Ce sont des petits voyous qui ne réfléchissent pas plus loin que le bout de leur nez », lance l’avocat du restaurant La Boucherie. Le procureur a requis dix-huit mois de prison pour Cyrile…*

L’antispécisme n’avance jamais que les humains seraient des animaux comme les autres. Avec le philosophe Peter Singer, on soutient simplement que, d’un point de vue éthique, c’est la capacité, que possèdent les humains et beaucoup d’animaux, à ressentir des sensations et des émotions qui importe. Pour cet auteur de « Questions d’éthique pratique » en 1993, si la désobéissance civile est utile, la violence est stupide et a un effet négatif sur le mouvement tout entier. Voici quelques commentaires sur lemonde.fr pour approfondir la réflexion :

Tamalou : Des jeunes pétris de certitudes, sans morale et sans humanisme autre que pour les animaux. C’était la génération anglosaxonne des animalistes.

Tom : « Défenseur de la cause animale elle abrite chez elle 14 chats..  » On lui a jamais appris que le chat domestique était un nuisible qui fait des ravages dans la faune environnante ? Sans même parler de ce que ça coûte écologiquement à entretenir.. Il me font bien marrer ces antispecistes à l’indignation sélective. Que l’on fasse attention au mode d’élevage et à la dignité de cet élevage je suis parfaitement d’accord… que l’on utilise la violence pour me dire quoi manger, allez chez les grecs.

PauvreFrance : « Les nuisances des antispécistes sont faibles comparées à la violence faite dans les abattoirs français. » Ils ont des comparaisons douteuses exactement comme les GJ .

Surprenant : Sans me prononcer sur les convictions qui animent ces militants, chacun en jugera la légitimité, je ne peux que m’étonner de la sévérité du réquisitoire. 18 mois, c’est aussi la peine prononcé en Isère contre le gendarme alcoolisé ayant tué 2 personnes au volant.

Manu : Franchement de la prison pour si peu. En plus ils regrettent. Non je préférerais des travaux d’intérêt général dans les abattoirs

Factuel 2 : Si peu ? Vous avez une échelle de valeurs un peu décalée par rapport au reste de la population : jusqu’en 1980, l’incendie volontaire était un crime puni de mort…

lith : Il n’empêche que la consommation de viande est une hérésie en terme de bilan carbone et de consommation d’eau douce. Peut-être qu’il faut respecter la boutique de Monsieur Michu, mais en attendant vous êtes en train de détruire notre écosystème, et pour cela aucune loi ne vient l’interdire. Si la loi était juste, il faudrait mettre en prison tout ceux qui polluent pour crime contre l’humanité.

ben voyons @lith : en suivant votre raisonnement, il faudrait interdire les maternités, car leur bilan carbone est autrement plus catastrophique que celui des boucheries…

* LE MONDE du 20 mars 2019, A Lille, les regrets des militants antispécistes poursuivis pour avoir vandalisé des boucheries