Les énergies fossiles posent quatre problèmes. Évidemment les problèmes de pollution et de dérèglement du climat. Ensuite celui de la finitude des ressources, qui va conduire les prix à augmenter. Troisièmement elles créent des tensions géopolitiques, leur appropriation est un enjeu majeur. Enfin la fausse abondance de ces énergies crée un effet d’éviction des énergies renouvelables. Elles sont concentrées, efficaces, faciles à utiliser, nous les avons sous la main et elles enrichissent une classe dominante.
Pourtant nous pourrions totalement nous en passer à condition de travailler assidûment à réduire nos consommations d’énergie. C’est le sens du mot négaWatt, l’énergie que nous sommes susceptibles de ne pas consommer. Est-il bien raisonnable de circuler en ville avec une voiture de 1300-1500 kilos pour transporter un bonhomme qui en pèse 70 ? Un calcul a montré que 2 réacteurs nucléaires en France servaient uniquement pour les appareils en veille. Nous devons réfléchir en termes de besoins, les classer selon une grille qui va de l’indispensable au nuisible, en passant par le nécessaire, le superflu… Et cette grille doit faire l’objet d’une législation. Ai-je vraiment besoin de me déplacer ? Quels sont les déplacements de loisirs et les déplacement contraints ? Ce qu’il faut, c’est intégrer dans l’ensemble de nos actes les externalités négatives, les conséquences néfastes de nos consommations d’énergie. Et nous avons besoin d’une régulation mondiale sur ces questions. La problématique du temps est importante, c’est une réorientation pour les trente-cinq ans à venir.
En France, on parle souvent d’énergie en l’assimilant à l’électricité, mais celle-ci ne représente que 20 % de nos besoins. Pourtant l’électricité représente 99 % de nos débats, notamment sur le nucléaire qui nous assurerait une prétendue indépendance énergétique. Or nous avons importé en 2011 pour 71 milliards de pétrole et de gaz, un budget supérieur à celui des ministères de la santé et de l’éducation réunis. Le taux d’indépendance énergétique de la France ne serait que de 9 % selon l’association Global Chance. La France est richement dotée en énergies renouvelables : deuxième gisement éolien en Europe, bonnes perspectives solaire, de la biomasse, des ressources hydroélectriques… Nous pourrions être autonomes pour produire les 40 % dons nous avons besoin, une fois les 60 % économisés. Les 71 milliards d’euros qui n’irons pas aux pays du Golfe ou à ce charmant M.Poutine seront réinvestis dan l’économie du territoire pour créer des emplois utiles.
Extraits de Demain, un nouveau monde en marche (partout dans le monde des solutions existent)
Domaine du possible 2015, 360 pages pour 22 euros (d’après le film de Cyril Dion et Mélanie Laurent)
Les courbes des consommations d’énergie ces dernières décennies sont révélatrices du problème.
Durant les Trente Glorieuses, la consommation mondiale d’énergie par habitant a triplé.
Entre 1975 et aujourd’hui, la consommation d’énergie dans le monde a doublé.
(4 milliards d’habitants en 1975 et 7,4 aujourd’hui )
Et on nous annonce que la consommation mondiale d’énergie bondira de 40 % d’ici 2040 … D’où allons-nous la tirer ?
Aujourd’hui en France, la consommation d’énergie primaire par habitant est d’environ de 3,86 TEP (1,90 dans le monde)
Un brésilien se contente de 1,42 TEP et un indien de 0,6 ! Un américain de 6,8 et un qatari de 18,5 TEP !!!
La clé du problème semble bien être sur la définition de nos besoins.
Electricité : 171 TWh consommés en France en 1973 et 475,4 TWh en 2015.
En 40 ans, elle a augmenté de 280 %. ( 350 % au niveau mondial.)
Et pourtant, l’efficacité énergétique de la France a doublé en 40 ans !
Qu’avons-nous réellement BESOIN de plus qu’il y a 40 ans ?