Les extraits suivants ont été publiés dans le livre de Michel Sourrouille paru en octobre 2018, « Nicolas Hulot, la brûlure du pouvoir ». Mieux vaut rendre la pensée de Nicolas Hulot publique, la libre circulation des idées écolos contribue à la formation de notre intelligence collective…
La démocratie participative est un chemin semé d’embûches. Les référendums locaux donnent un résultat à l’image des citoyens. Il suffit parfois de distribuer des prébendes pour que le projet le plus néfaste obtienne quand même un plébiscite. La Fondation Nicolas Hulot avait lancé pour sa part l’idée d’une sorte de jury composé de citoyens tirés au sort. Plus connu sous le nom de conférence de consensus, cette procédure mérite d’être généralisée. Aujourd’hui les procédures de consultation du public sont purement symbolique. Elles tiennent très rarement compte des prescriptions de la société civile et elles créent une grande frustration. Parfois ce sont de simples habillages pour valider des décisions qui sont prises en amont. Nous avons besoin d’une réglementation pour une transparence totale de l’action de lobbying sur les plans nationaux, européen et international. J’ai suffisamment côtoyé le pouvoir pour savoir que les politiques en exercice ont été dépossédés de leurs prérogatives au fil du temps. C’est un vrai problème de démocratie. Si l’on veut que le monde change, il faut que le citoyen se l’approprie et co-construise la mutation. Il doit y avoir une vraie connexion entre la politique et les individus.
Le jeudi 15 février 2018, les sénateurs ont adopté définitivement le projet de loi ratifiant deux ordonnances visant à « clarifier et simplifier le droit environnemental », le but étant de favoriser l’acceptabilité d’un projet et d’en réduire les délais. En matière de participation, la loi prévoit désormais que la concertation préalable pourra porter sur l’opportunité du projet. Le problème n’est pas tant de savoir comment on va réaliser un projet, mais s’il est utile, si on doit le faire. Mais quand on regarde de près le détail de l’ordonnance, rien n’est dit des garanties sur l’organisation de ce débat, ni sur l’indépendance de l’expertise. Un danger provient d’autres textes législatifs, notamment le projet de loi pour un État au service d’une société de confiance (Essoc), déposé sur le bureau de l’assemblée nationale fin novembre 2017. Son article 33 permet de « simplifier la procédure de participation du public applicable à certains projets soumis aux législations sur l’eau et sur les installations classées pour la protection de l’environnement ». Il prévoit ainsi qu’en cas de procédure d’une concertation en amont d’un projet, on puisse « remplacer en aval l’enquête publique par une participation du public par voie électronique ». Les dispositions prévues par le projet de loi Essoc sont complètement dans la philosophie de « prendre du temps avant pour en gagner après ». Le ministère ne voit pas de contradiction entre la volonté de renforcer la démocratie environnementale et une simplification des procédures.
Nicolas Hulot a vu comme nous ce qu’a donné la conférence citoyenne pour le climat.
L’idée reste pourtant bonne. Le tirage au sort est ce qu’il y a de plus démocratique, les tirés au sort jouent très bien le jeu, aussi bien que les jurés d’assises, de ce côté là il n’y a donc aucun problème.
Le problème c’est le filtre. On a vu ce qu’a donné le «sans filtre».
– « J’ai suffisamment côtoyé le pouvoir pour savoir que les politiques en exercice ont été dépossédés de leurs prérogatives au fil du temps. C’est un vrai problème de démocratie. Si l’on veut que le monde change, il faut que le citoyen se l’approprie et co-construise la mutation.» (Nicolas Hulot)
Autrement dit, les politiques ne sont que des marionnettes. Et en plus ils le savent.
Ceux qui tirent les ficelles on les connait, ce sont les gros industriels, les capitalistes. Avec leurs armées de lobbyistes, la presse, les me(r)dias, les instituts de sondages, et même les politiques à leur service.
Dans ces conditions là nous ne sommes évidemment pas en démocratie, mais disons dans une ploutocratie. Ou alors dans «une étrange dictature».
Alors il faut… que le citoyen etc. nous dit notre cher Nicolas !
C’est bien beau tout ça, mais déjà comment faucon et yaka ?
En admettant déjà qu’il existe (qu’il en existe des millions, pas seulement quelques uns), si le Citoyen ne marche pas sagement dans les clous, de suite il va se faire taper dessus. Faut se rendre à l’évidence, le Système est bien verrouillé.
Et puis c’est un peu facile de renvoyer la baballe au Citoyen. Et les politiques alors, ne leur revient-il pas le Devoir de se rapproprier leurs prérogatives ? Autrement dit de couper leurs ficelles et de taper cette fois, non pas sur le Citoyen, mais sur cette minorité qui nous empoisonne de tous les côtés. On peut encore rêver, non ?