Nicolas Hulot ministre, espérance plutôt que détestation

Voici une « revue de web » des réactions des journalistes membres des JNE à la nomination de Nicolas Hulot comme ministre de l’écologie solidaire. La globalité devrait inciter à la modération des propos d’une part, à l’espérance d’autre part.

Quelle marge de manœuvre pour Nicolas Hulot au gouvernement ?, s’interroge Olivier Nouaillas sur le site de la Vie. « Un beau coup politique, mais qui n’est pas sans risques », estime-t-il.

Sur Reporterre, Hervé Kempf souhaite bonne chance à Nicolas Hulot, tout en mettant en avant les deux points sur lesquels il ne devra pas céder : le nucléaire et Notre-Dame-des Landes. « Le paradoxe est que la marge de manœuvre du nouveau ministre ne dépendra pas tant de sa force de conviction que du poids qu’aura à l’Assemblée nationale le groupe de députés de… La France insoumise, dont le programme est bien plus en accord avec les idées de Nicolas Hulot que ceux d’En Marche !, de Les Républicains, ou du Modem. Et que, comme pour tout ministre de l’Écologie, son principal allié sera « la société civile », c’est-à-dire toutes celles et ceux qui se battent sur le terrain pour empêcher la destruction du monde. Nicolas Hulot n’est pas à l’aise avec ces luttes et ces expérimentations concrètes. Mais c’est sur elles qu’il devra s’appuyer s’il veut vraiment agir. »

Dans un article au titre sans ambiguité, Hulot, 10 000 fois hélas, mis en ligne son blog Planète Sans Visa, Fabrice Nicolino se dit « stupéfait de tant de naïveté de la part de Hulot ». «  Il avait la responsabilité de préparer une génération au grand changement. Il préfère un poste d’illusionniste. »

A l’opposé, Jean-François Noblet, dans un message diffusé sur le net, s’exclame : « mon cœur s’envole et mon espoir est immense. Je sais que personne n’est parfait, que cela ne sera pas facile mais nous disposons tous d’une considérable ouverture dans ce ciel mondial si menaçant. Aussi je vous invite à tout faire pour que Nicolas soit écouté, défendu, soutenu. Je sais, par expérience, qu’il aura grand besoin du monde associatif et de tous les citoyens pour réussir. »

Sur son blog Biosphère, Michel Sourrouille titre son article : Nicolas Hulot au gouvernement, l’espoir d’un changement. « Il aura fort à faire avec le premier ministre, s’inquiète-t-il cependant. Car Edouard Philippe n’a jamais jusqu’à présent manifesté, dans son parcours professionnel comme que dans ses mandats électifs, un attrait pour les questions environnementales. (…) A l’Assemblée nationale, le député Edouard Philippe a voté en défaveur de la loi du 17 août 2015 sur la transition énergétique pour la croissance verte, de même que contre la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. »

Pour Claude-Marie Vadrot, « Hulot a raison d’avoir pris le risque du pouvoir ». Dans un texte envoyé aux JNE, il affirme : « Le travail (et la chance ?) de Nicolas Hulot, ministre d’Etat, c’est de pouvoir imaginer une politique globale, d’impulser une réflexion pouvant déboucher sur des solutions, sur des décisions ou des inflexions. S’il tient le coup face aux productivistes qui l’entourent et ne rêvent que de courbes de croissance, il en restera quelque chose. Sinon, si dans huit mois ou dans quelques années, il doit démissionner, il en restera toujours quelque chose . Dans les textes ou dans les têtes. Nicolas Hulot a donc eu raison d’oser prendre des risques et d’ignorer les imbéciles qui, déjà, sur les réseaux sociaux nous resservent les vieilles rengaines sur les produits Ushuaia dont il toucherait les royalties, sur ses relations avec les entreprises chimiques et pétrolières. Toutes vieilles antiennes véhiculées par des « insoumis » ou les plumitifs de la fachosphère… Comme le disent ses amis, il était risqué, pour la France et pour la planète, d’attendre encore cinq ans ou que les écolos arrivent démocratiquement au pouvoir. »

Sur Facebook, Yves Paccalet ironise : « Je me réjouis de lire tous ces commentaires enthousiastes sur la nomination de Nicolas Hulot au ministère de l’Ecologie… Les mêmes qui se félicitent de la nouvelle ont souvent attaqué avec méchanceté ceux qui se battaient pour qu’Emmanuel Macron devienne président. Notons bien que Nicolas Hulot ne serait pas ministre de l’Ecologie si Emmanuel Macron n’avait pas été élu président… J’adore avoir été traité (parmi d’autres) de traître à l’écologie par ces intégristes bizarres qui se réjouissent après coup des résultats d’une traîtrise qu’ils avaient dénoncée avec plus de haine que de clairvoyance ! »

Enfin, sur le site du Sauvage, Alain Hervé se réjouit dans un texte titré Hulot au gouvernement immense espoir : « La nomination de Nicolas Hulot ministre « de la transition écologique et solidaire » est la plus grande innovation de ce nouveau règne républicain. Il est à porter au crédit d’Emmanuel Macron qui autorise soudain des positions radicales à s’exprimer. Hulot est détenteur d’une longue pratique et d’une profonde connaissance de l’écologie. Reste à voir comment il pourra exprimer ses convictions. Je ne pense pas qu’il soit réductible à une ligne « économiste » du gouvernement. Que tous les écologistes le soutiennent, qu’il s’agisse des militants, des philosophes ou des politiciens carriéristes. Nous assistons à une prodigieuse innovation dans la politique française. Bonne chance Nicolas. »

http://jne-asso.org/blogjne/2017/05/18/premieres-reactions-des-jne-a-lentree-de-nicolas-hulot-au-gouvernement/

2 réflexions sur “Nicolas Hulot ministre, espérance plutôt que détestation”

  1. Parlez plutôt de la désobéissance civile et de ses vertus. Que de bons souvenirs au travers des résistances dans lesquelles nous nous reconnaissions et qui nous unissaient pour quelques victoires qui nous réchauffent encore le cœur. Le combat du LARZAC, les moutons contre les canons, un combat pour l’attachement des paysans à leur terre. Putain quelle époque, on y croyait… La terre à ceux qui la cultivent …
    Aujourd’hui l’écologie politique est morte, idem pour ces copains socialos qui vont disparaitre, tous tellement nuls que les masses placent leurs espoirs chez les fachos. Toute cette bande de guignols peux maintenant user sa salive, méditer, continuer à philosopher écrire et débattre sur le résultat de leurs trahisons.
    Aujourd’hui si la désobéissance civile et ses combats me réchauffent toujours le cœur, mon grand regret est que cette flamme et ses dernières braises soient teintées de nostalgie.
    A tous ces guignols avec le dernier en date Nicolas HULOT, à qui nous devons cette situation, nous pouvons les remercier d’avoir emprunté les routes de la politique et de s’être bien évidemment laissé « entrainer » sur ses chemins improbables.
    Bien à vous tous

    1. bonjour Vert fané
      il est vrai que l’écologie politique n’a pas beaucoup progressé depuis Dumont en 1974 avec un parti EELV qui, au final, a brulé en place publique son candidat à la présidentielle 2017. Mais le sentiment écologique a progressé dans les coeurs, grâce à des anonmymes dans les associations envoornnentalistes, des adeptes de la simplcité volontnaire, quelques écrivains (par exemple « L’écologie à l’épreuve du pouvoir » de M.Sourrouille) et de rares people dont Nicolas Hulot est l’emblème. Ne jetons pas les bébés avec l’eau du bain…

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