15.05.2005 désinformation
Le problème de l’écologie, c’est la tendance humaine à se valoriser en prenant le contre-pieds de la réalité, surtout si on y trouve un avantage financier. Ainsi le botaniste D.B. (pas besoin de lui faire de la publicité) ne cachait pas son scepticisme sur l’origine humaine du réchauffement climatique, soutenant dans l’hebdomadaire New Scientist : « Les kyotoistes mentionnent rarement que 555 des 625 glaciers observés par le service mondial d’observation des glaciers ont grossi depuis les années 1980. » Une contre-enquête a montré qu’il s’agissait de quelques glaciers seulement, le changement climatique n’ayant pas des effets uniformes sur la planète, et qu’on a fait aussi une faute de frappe, 555 au lieu de 55 %. De plus les sources de D.B. sont toutes idéologiquement orientées et mal interprétées. En réalité tous les indicateurs restent pessimistes, par exemple en une seule année (2003) les glaciers des Alpes ont perdu de 5 à 10 % de leur volume.
A force de se construire des mensonges, les humains s’empêchent de réagir et demain il sera trop tard.
13.06.2005 Whistleblowers, lanceurs d’alerte
Le chef du conseil de la Maison Blanche a modifié substantiellement, pour en amoindrir la portée, des rapports officiels décrivant les recherches scientifiques sur le changement climatique. Il faut dire que ce manipulateur travaillait précédemment pour l’American Petroleum Institute, un lobby pétrolier qui a entraîné Bush à sortir du protocole de Kyoto sous le fallacieux prétexte que les sciences du climat étaient si incertaines que l’impact de l’activité humaine sur l’effet de serre serait contestable. Depuis quatre ans la politisation du pouvoir américain (il faudrait plutôt dire « l’action des vendus aux marchands de pétrole ») a eu des conséquences terribles sur les programmes scientifiques, jusqu’à entraîner de l’autocensure. Tout cela a abouti à tromper sciemment des Américains qui ont déjà tendance à se tromper eux-mêmes sur la pérennité de leur niveau de vie. A cause de cet aveuglement américain volontaire, le libéral-capitalisme va donc piller les ressources non renouvelables jusqu’au point de non retour.
La Biosphère félicite tous les citoyens lanceurs d’alerte qui dénoncent une société fabriquée de manière à empêcher les gens de s’apercevoir que la planète va de plus en plus mal.
26.09.2005 Schizophrénie humaine !
Entre l’an 2000 et 2003 (avant la canicule), quatre enquêtes ont été réalisées pour le compte de l’Ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) sur le thème des représentations sociales de l’effet de serre. En l’an 2003, à peine plus de 10 % des personnes interrogées faisait confiance au progrès technique pour trouver des solutions au réchauffement climatique et une proportion à peu près équivalente (13 %) estimait qu’il n’y avait rien à faire face à un phénomène « inévitable ». Mais la plus grande partie des personnes interrogées préconisait une modification importante de nos modes de vie : de 68 % dans l’enquête de 2000, le pourcentage est passé à 75 %. A contrario, si l’opinion publique approuverait en théorie des mesures politiques qu’on pensait impopulaires comme le bridage des moteurs ou la diminution des crédits consacrés aux autoroutes, il refuserait la perte de confort suite à l’interdiction de la climatisation des voitures.
La classe globale, celle qui possède un véhicule personne, est schizophrène, elle veut une chose et son contraire. La Biosphère a le temps d ’attendre, sans doute. Mais pour l’équilibre des sociétés humaines, ce n’est pas le cas !
(Michel Sourrouille)