En 2012, une tempête solaire d’une puissance jamais vue depuis 1859 est passée tout près de la Terre, sans la frapper. C’est une chance : elle aurait pu perturber tous les circuits électriques de la planète et « renvoyer la civilisation contemporaine au XVIIIe siècle », selon un communiqué de la NASA diffusé le 23 juillet*. Cela prouve la fragilité de notre société thermo-industrielle, d’autant plus susceptible d’effondrement qu’elle est trop complexe. Ci-dessous quelques commentaires avisés sur lemonde.fr :
Pierre B : L’homme ne se rend pas compte qu’il doit son existence à une incroyable succession de coup de chance depuis 200 000 ans 😉 Le niveau d’énergie du XVIII avec 66 Millions d’habitants, bonjour les dégâts si cela devait durer ou que des petits malins en profitent !
Bob : Il y a une chose que je trouve extrêmement préoccupante dans cet article, bien qu’elle soit presque évidente : plus une société est techniquement avancée, plus elle dépend de la technologie, et donc plus elle est sensible à un dysfonctionnement. On pourrait espérer (et certains doivent le croire) que l’Homme se construit une société de plus en plus sûre, or c’est l’inverse qui se produit, la société est de plus en plus instable et soumise aux aléas. Le culte du progrès a ses limites.
Du bon sens : Cette perturbation aurait peut-être été une chance pour sortir de cette société techniciste, productiviste et surconsumériste… Remettre nos pendules à l’heure ? Il serait temps que Dame Nature s’en préoccupe car nous ne saurons le faire par nous-mêmes.
Bob : Il y aura d’autres occasions : épuisement des ressources minières accessibles, climat extrême, pandémies diverses et variées, explosions de centrales nucléaires ou d’usines chimiques, impact de la pollution sur la chaîne alimentaire, impact sur les récoles de l’effondrement de la population de pollinisateurs… L’Homme est un grand artiste pour se préparer un avenir de m*** en gardant le sourire et en faisant comme si de rien n’était.
Johan : Cette menace est l’une des pire qui soit pour une civilisation « électrique ». Les effets d’une (très) grosse tempête solaire sont catastrophiques. Mise hors service des satellites, des réseaux électriques, de tous les appareils électroniques non protégés, autrement dit c’est une menace concrète sur la globalité de l’infrastructure qui porte la civilisation actuelle. Par ailleurs le rayonnement qui accompagne une éruption solaire a un impact sur le vivant.
Tétramorphosis : ça me fait penser à Ravages de René Barjavel.
Stéphanie : Peut être que cette tempête aurait été la solution pour régler nos problèmes de pollution, surnombre humain, réchauffement climatique ? Enfin, ouf, on a eu chaud!! 🙂
Perplexe @ stéphanie : Très belle remarque qui montre que l’écologisme extrême s’intéresse à l’environnement non pour le bien de l’Homme, mais à son détriment : le rêve serait pour ces idéologues de nettoyer la planète de cette engeance qu’est l’Humanité.
Bob @ Perplexe. Notez, sur le fond, l’Homme a fait plus de mal à l’environnement que toutes les autres espèces réunies – et aucune autre n’a jamais essayé de contraindre l’environnement à son bon vouloir. Il ne faut pas perdre de vue cela lorsqu’on considère notre présence sur cette planète : clairement, elle fait plus de mal que bien d’autres espèces, il n’y a aucun doute à ce sujet.
Nous vivons aujourd’hui sur un grand malentendu. Nous pensons que la civilisation n’a jamais été aussi puissante, quant en réalité, elle n’a jamais été aussi fragile, Notre manque de résilience est absolument effrayant. Nous sommes à 100 % dépendants de réseaux multiples dont le moindre dysfonctionnement sèmerait la désolation, nous sommes dépendants des énergies fossiles alors que celles-ci vont bientôt manquer (entrainant par la même la quasi disparition des autres sources d’énergie, qui sont elles-mêmes dépendantes du pétrole pour leur mise en place et leur entretien).
Cette fragilité est largement sous estimée, cela provient sans doute du manque de recul qui caractérise l’humanité (comprise collectivement). Nous oublions que nos effectifs actuels sont sur une pointe toute à fait exceptionnelle dans l’histoire de l’humanité (nous sommes 1000 fois (!) plus nombreux qu’il y a seulement 10 000 ans. Nous vivons une période climatique clémente alors que c »est une exception dans l’histoire récente de la Terre. Depuis quelques millions d’années, la Terre vit environ 80 % du temps en période glaciaire ce qui signifierait (et signifiera) la fin de la civilisation dans la plupart des lieux où elles est aujourd’hui implantée.
Il faut regarder la planète de loin pour comprendre sa fragilité, il faut regarder l’histoire sur de grandes échelles (géologiques comprises) pour comprendre notre exception, bref il faut faire l’exact contraire que ce que nous faisons.
Voici pourquoi le pessimisme est de mise.