Le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et Le Monde organisent une conférence « Comment nourrir 10 milliards d’humains sans détruire la planète ? » le 25 novembre 2024. Comment repenser les modes de production et de consommation au niveau planétaire ? Quelles solutions innovantes contribuent à faire bouger les lignes ? Mais si on ne considère pas la boucle infernale population/alimentation, on n’aura jamais de solution pérenne.
Isabelle Hennebelle : Actuellement, 9,1 % de la population mondiale, soit environ 733 millions de personnes, souffrent de faim chronique. Si l’on considère maintenant l’ensemble des personnes en situation d’insécurité alimentaire, qui ne peuvent donc pas se nourrir de façon adéquate, le taux grimpe à 30 %, soit 2,3 milliards d’individus.Comment nourrir sainement une population de 10 milliards d’habitants en 2050 sans détruire la planète ? Première responsable de la perte de biodiversité, la production alimentaire émet presque un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Dans le même temps, elle est elle-même victime du réchauffement climatique : inondations, stress hydrique, etc.
Michel Sourrouille : Nous serons 10 milliards en 2050 SI (et seulement SI) on trouve comment nourrir les affamés qui existent déjà aujourd’hui en nombre. De toute façon c’est une tâche de Sisyphe car si on y arrive, alors on se dira qu’on peut faire davantage d’enfants… et la situation empire. La conférence n’envisage que des solutions « innovantes » (en fait technologiques) et de manger moins de viande tout en faisant de l’agriculture raisonnée : rien de nouveau, on le répète déjà partout sur tous les tons. Mais revenons au message essentiel de Malthus (1798), si on ne maîtrise pas la fécondité humaine, il n’y aura encore et toujours que famines, guerres et épidémies. Ne pas prendre un problème à la racine, c’est ne rien faire de durable. Ayant écrit trois livres sur la surpopulation, j’aurais mérité d’être invité par LE MONDE…
pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere
Surpopulation, tout ce qu’il faut en dire
extraits : Notre association biosphere a pour objectif statuaire de défendre les intérêts de la biosphère. Si nous ne le faisons pas, l’humanité court au désastre. L’un des paramètres à observer, c’est de mettre en équilibre le nombre d’humains et les possibilités de la Nature de nous supporter durablement. Nous ne le faisons pas. Le poids de notre nombre, 8 milliards depuis novembre 2022, fait en sorte que notre monde devient à la fois invivable et ingérable. Nous savions tout cela depuis 1974, nous étions trois milliards ! Le numéro 18 (avril 1974) de la Gueule ouverte se centrait sur la surpopulation : « De plus en plus, nous serons obligés de penser globalement, au niveau planétaire, en termes de détérioration du milieu naturel et de ressources globales disponibles. Nous privilégions donc une approche écologique de la question démographique….
De toute façon le pétrole va se tarir… Bien qu’avant qu’il ne se tarisse on passera par l’étape de déplétion, c’est à dire des quantités de moins en moins importantes de pétrole. Dans tous les cas, le prix du pétrole va continuer d’augmenter, dans les années 70 le coût du baril était autour de 10 dollars, puis au fil des années, il est passé à 20,30,..50 et 80 dollars aujourd’hui. MAIS, plus le prix du pétrole va augmenter et plus les prix des aliments vont augmenter, car d’une certaine manière les céréales, les fruits et légumes ainsi que la viande, c’est du pétrole transformé ! Autrement dit, la nourriture va devenir de plus en plus inaccessible à cause de la flambée des prix ! Il faut rappeler que plus le prix du baril augmente, et plus les pays en voie de développement entre en récession !
Sans revenir sur l’art divinatoire… Vu qu’aujourd’hui la bouffe, les fringues, les loisirs, les gadgets, l’uranium, les éoliennes, qui servent à produire l’électricité, qui sert à se chauffer etc. etc. bref vu que tout et n’importe quoi c’est du « pétrole transformé »…
vu qu’aujourd’hui tout et n’importe quoi ne se voit, ne se pense et ne se mesure qu’en euros ou en dollars (Pognon), et vu aussi que l’Argent c’est du vent et que le vent ne se mange pas… finalement tout ça confirme bien ce que je dis.
Tout ça promet de beaux jours à l’agro-écologie. ( à suivre )
(suite) Si celle-ci peine à se développer, s’imposer, ce n’est pas pour des questions de rendements (Tonnes/hectare) ou de productivité (Pognon/heure), non pas du tout !
Ce qui freine c’est d’abord les idées reçues et la routine. Autrement dit le côté facile et rassurant de continuer à FAiRE comme ON a «toujours» FAiT (comme ON a l’habitude), la peur du changement, notamment du cadre de pensée, et la flemme de décoloniser son imaginaire.
L’agro-écologie nécessite MOiNS de Pétrole… PLUS de technologies douces (binettes, traction animale), PLUS de temps… et donc PLUS de main d’œuvre, tout ça ON le sait !
Et justement (heureusement ?) ce ne sont pas les bras qui manquent.
On a qu’à envoyer Michel en Afrique, il paraît qu’il détient des recettes miraculeuses pour nourrir des populations qui doublent tous les 10 ans….
Je suppose que c’est moi que tu veux envoyer en Afrique. Mais pour y FAIRE quoi ?
Quoi de plus et de mieux que ce que FONT tous ces jeunes africains qui veulent «Déconstruire le narratif d’une Afrique incapable» :
– Sommet sur l’agroécologie et les systèmes alimentaires en Afrique : La jeunesse du continent donne de la voix à Addis Abeba (sidwaya.info 17 octobre 2024)
– « La réponse à la question de savoir si l’agroécologie peut nourrir le monde est affirmative, mais sous certaines conditions. » (L’Agroécologie : Une Voie Prometteuse pour Éradiquer la Faim dans le Monde – agrecolafrique.org)
=> Là encore des SI (et seulement SI)… => un défi. OK ! La 1ère condition c’est celle que je mets en avant dans mon premier commentaire (Michel C 21 octobre 2024 à 09:28).
C’est celle que cette jeunesse africaine s’appliquent à mettre en place, à FAIRE.
Décoloniser les imaginaires ! Et non FAIRE que répéter que c’est IMPOSSIBLE et patati et patata.
Non Michel C car les partisans de l’agroécologie la placent toujours dans des conditions favorables avec plein de si qui supposent que les hommes soient honnêtes et compétents
Bref ils comparent le monde réel avec tous ses défauts avec leur monde rêvé, et bien sur cela donne artificiellement l’avantage à leur monde, mais dans la pratique l’agroécologie, si elle devait se développer devrait se faire avec tous les défauts des hommes et tous les aléas (climat, accidents, problèmes de logistique etc.)
Donc oui à l’agroécologie pour avoir des produits de qualité en abîmant moins la nature mais non pour nourrir 8 milliards d’habitants D’ailleurs ce n’est pas pour rien que nous avons mis en place l’agriculture industrielle qui produit l’alimentation à bas coût.
Si je comprends bien… si ça ne sert à rien d’y croire, que c’est POSSiBLE… si, parce que ceci et parce que cela, il est véritablement, et définitivement, IMPOSSiBLE de nourrir 10 milliards d’humains… comme de décoloniser les imaginaires… alors que faut-il FAIRE ?
Faut-il se moquer de ce que FONT actuellement tous ces jeunes africains ?
Et de tous ceux qui persistent à rêver d’un autre monde. Faut-il les pousser à baisser les bras, faut-il les faire taire, les enfermer, voire «mieux»… ?
Répéter que c’est IMPOSSIBLE et patati et patata, ça sert à quoi ?
Répéter qu’ON est (ou qu’ILS sont) trop nombreux, ça sert à quoi ?
Allez Monsieur Barthès, soyez gentil… dites-moi !
Tu vois, toi-même tu ne veux pas t’y rendre en Afrique pour démontrer l’efficacité de l’agroécologie à grande échelle ! Preuve que tu n’es pas si confiant que ça en cette méthode, sinon ça ferait longtemps que tu te serais empressé de nous en mettre plein la vue ! Et oui, je ne vis pas dans le monde imaginaire de Peter Pan, je ne crois qu’aux preuves objectives qui démontrent les faits par du concret et du réel sur le terrain ! Dans le monde imaginaire, on peut imaginer tout ce qu’on veut et souvent on ne rêve qu’à des trucs farfelus déconnectés du réel, et rien qui ne soit transposable au réel ! Dans le monde imaginaire, on peut rêver à ce que les 8 milliards d’habitants soient tous milliardaires et ne travaillent plus car entretenu par des robots pour faire tout le travail.
Bougre de Grand Andouille (Bga) va !
Tu veux aussi que j’aille au Giec pour leur apprendre le climat ?
« Décoloniser les imaginaires » : encore une expression de type escrologauchiste : cela ne veut rien dire et cela prouve le caractère de doux rêveurs de ces gens prêts à nier jusqu’ à l’ évidence .
Bien sûr que des gens pratiquent l’ agroécologie mais les quantités produites sont dérisoires par rapport à l’ agriculture traditionnelle.
De plus , disposons-nous dans tous les pays des terres fertiles en suffisance ? la réponse est non , dès lors, mission impossible .
L a solution une fois de plus réside dans une politique démographique à l’ échelle mondiale et celle – ci ne se fara pas facilement sur un continent arriéré comme l’ Afrique.
Décoloniser les imaginaires, ça veut dire, entre autre, se Défaire d’un bon nombre d’idées reçues. Et bien sûr ça demande des efforts. Par exemple pour accepter ça :
– L’agroécologie plus rentable que l’agriculture conventionnelle, mais moins aidée
(actu-environnement.com 11.08.2020)
Maintenant c’est comme pour tout, et n’importe quoi, le climat etc. ON peut toujours dire que cette étude a été faite par des zescrologauchistes et blablabla. C’est d’ailleurs comme ça qu’ON fait avancer l’intelligence collective. Là encore si des fois ça aussi veut dire quelque chose, misère misère !
En attendant, ça fait maintenant 10 ans qu’ON le sait. Mais là encore c’est comme pour tout, et n’importe quoi, le climat etc. il y aura toujours des gens pour dire le contraire, nier la réalité, raconter n’importe quoi etc. etc. Misère misère !
– L’agroécologie peut nourrir le monde (alimenterre.org 2014)
La conception traditionnelle de la charité chrétienne a été élaborée dans le contexte d’un monde peu peuplé. Elle doit aujourd’hui être repensée dans un monde de 8,2 milliards d’habitants, dont l’augmentation de 80 millions chaque année entraîne destruction de l’environnement, famines et guerres. C’est déjà ce à quoi appelait l’historien américain Lynn White dans son article « The future of compassion »(1978). Selon lui, il en allait de la responsabilité que le christianisme pourrait avoir dans la catastrophe à venir.
Or, force est de constater que la démographie est toujours dans l’angle mort des prises de position théologique et ecclésiale sur l’immigration. En effet, les migrations vers les pays occidentaux ont presque toujours pour origine des ressources devenues insuffisantes au regard de la taille de la population, et leur partage par la force entraîne l’éviction des plus faibles. (à suivre)
(suite) Pourtant, les Églises continuent à répondre au drame migratoire selon les canons d’une éthique de conviction – « le chrétien fait son devoir, pour le résultat de l’action il s’en remet à Dieu » – en se contentant de parer à l’urgence humanitaire. Ce qui est contraire à l’Évangile, qui exhorte les chrétiens à agir de manière responsable, en répondant des conséquences prévisibles de leurs actes.
L’Église devrait s’opposer au tabou démographique entretenu par les pouvoirs publics et s’engager pour un volume de population écologiquement soutenable. Cela implique de ne pas se contenter de s’occuper des victimes de la surpopulation, mais d’arrêter son engrenage meurtrier.
Martin Rott, juriste
Oui Martin Rott vous avez raison, il faut revoir les points de vue en fonctions des réalités matérielles du monde. C’est aussi le cas du fameux « croissez et multipliez » de l’ancien testament, il faut rappeler qu’il a été écrit dans un monde de 150 millions de personnes et que certains veulent l’appliquer dans un monde de 8 milliards !
Quelle mauvaise foi, Monsieur Barthès !
Vous comprendrez mieux ce que je veux dire quand vous lirez mon commentaire, adressé à notre juriste. Encore coincé dans les tuyaux !
PS : Non non, c’est pas Martin Rott qui est coincé dans les tuyaux. 🙂
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L’argument (avec ou sans « ») du biblique «Croissez et multipliez et remplissez la terre !» est un lieu commun malthusien. Or avec le temps les mentalités changent, pour le pire et le meilleur, même chez les curés.
– Surpopulation mondiale : Pape François appelle les parents à réduire leur nombre d’enfants ( lecourrier-du-soir.com 4 mars 2017 )
Je pense donc que ça ne sert à rien (de bon) de se servir de ça pour bouffer du curé. Et encore moins de chercher à nous faire voir les Autres comme des lapins (ou des rats) coupables de cette situation. Les raisons pour lesquelles les gens sont poussés à migrer (le plus souvent à l’intérieur de leur propre pays) sont loin d’être une seule question de Nombre.
– « Nourrir 10 milliards de personne, impossible » (titre)
Les pessimistes-défaitistes devraient réfléchir à ces mots de Khaled Gaiji de l’association RAP :
– « Oui, c’est faisable. Ce qu’il faut, c’est décoloniser notre imaginaire : arrêter de croire que c’est impossible simplement parce que personne ne l’a jamais fait. » (Reporterre => ANTI-PUB 20 OCTOBRE 2024 À 20:42 “RAP, résistance à l’agression publicitaire”)
Maintenant, vu qu’il a été largement démontré que c’est possible… SI (et seulement SI) … je veux bien qu’ON titre « Nourrir 10 milliards d’humains : le défi du siècle » (agro.basf.fr).
Ça reste donc un défi. OK !
– « De toute façon c’est une tâche de Sisyphe car si on y arrive, alors on se dira qu’on peut faire davantage d’enfants… »
Qu’il puisse le penser est une chose, que je comprends très bien… mais je ne vois pas ce qui permet à Michel Sourrouille d’affirmer ça. (à suivre)
(suite) Admettons donc qu’ON parvienne, tant bien que mal, à en nourrir 10 milliards…
Voire 15. Et après… pour quelle raison aurait-ON alors besoin de battre ce record ?
Je ne crois absolument pas que l’Homme soit génétiquement programmé pour le Toujours Plus, pour battre tous les records, plus vite, plus loin, plus fort, plus nombreux etc.
Croire ça c’est du défaitisme, en plus c’est absurde. Je pense au contraire que l’Homme et parfaitement capable d’opter pour le MOINS. Moins vite, moins loin, moins bronzé, moins gras, moins con etc. Mais là encore SI et seulement SI… Quoi ? Que c’était là son INTÉRÊT !
Et quoi de mieux que d’avoir frôlé la mort, pour comprendre… l’intérêt de rouler et courir moins vite… moins longtemps, et moins loin… de ne pas courir (bosser, consommer) comme des bœufs (des cons), de ne pas abuser du soleil (bronzage), de ne pas boire trop d’alcool, de ne pas fumer, de moins et mieux manger etc. etc.
Ah mais bien sur que l’on peut nourrir 10 milliards de personnes.
Il suffit de :
– raser les dernières forêts,
– vider la mer de ses poissons
– couvrir les terres d’engrais
– fournir de la nourriture de basse qualité à tout le monde
– développer les OGM
– faire en sorte que tout le monde soit partageur, honnête, compétent
– supprimer les guerres qui ne favorisent pas la culture
– faire en sorte que les catastrophes naturelles ne s’abattent pas
Peut-être qu’on pourrait même aller jusqu’à 12 milliards !
Je vous croyais un peu plus sérieux, Monsieur Barthès.
Mais à part ça, vous aussi vous croyez que si ON arrive à en nourrir 10 ou 12 milliards … et sans forcément en arriver à ce que vous dites, ni à s’entredévorer comme nous le prédisent certains… alors ON aura forcément besoin de battre ce record ? Allez, ON lance les paris ? Je vous rassure, ON ne risque rien.
Même pas d’être ridicules, puisqu’ON ne sera plus là pour voir ça.
Je ne comprends pas ce que vous dites.