Il faut s’y résoudre, Hartmut Rosa a raison, nous accélérons sans rémission, nous fonçons tous dans le mur*. Nos sociétés foncent dans le mur, mur de la finance, mur de la pauvreté et de l’inégalité, mur des ressources vitales**. Nos sociétés foncent dans le mur et que disent nos experts ? L’éditorial du Monde*** est sans ambiguïté, on s’inquiète de l’essoufflement de l’économie américaine, il faut donc aller dans le mur toujours plus vite. A force de craindre récession et double dip, nos experts nous préparent la crise finale, celle qui verra s’effondrer la civilisation thermo-industrielle. Il ne s’agit plus de cauchemarder sur Wall Street ou l’indice Nikkei, il ne s’agit plus d’improviser d’improbables plans de relance dans une économie mondiale sur-endettée et qui vit au-dessus des capacités de la biosphère. Il est devenu urgent que les experts nous disent comment piloter une décroissance du niveau de vie à l’occidentale, il faut sortir de l’économie casino.
Ralentir, c’est possible. C’est possible si nous sortons d’un paradigme basé sur la croissance du PIB. Il s’agit de promouvoir l’entreprise légère (Haake-Gueorguievsky). Les villes doivent appliquer la charte Cittaslow, les restaurants doivent adopter la méthode Slow Food, les citoyens doivent suivre la Slow Life. Pour éviter le cauchemar de la dépression/déflation, il nous faut apprendre à aller lentement, voyager et non pas faire du tourisme, échanger avec une monnaie locale et quitter le dollar, pêcher de façon artisanale et non plus industrielle, produire du durable et non de l’obsolescence, prendre du temps avec ses enfants et non pas perdre son temps dans des futilités, se débrancher de la télé et des jeux vidéos, pratiquer la journée sans achat, la semaine sans écran, la nuit sans électricité… Car l’objectif dans notre vie, ce n’est pas de faire vivre le système thermo-industriel, c’est d’être heureux, tout simplement.
* LeMonde magazine du 28 août 2010, Ralentir c’est possible.
** LeMonde du 29-30 août 2010, sortir de l’économie casino
** LeMonde du 29-30 août 2010, le cauchemar de Wall Street et de l’Amérique
Il faut peut être aussi arrêter cette manie de penser à travers les experts. Et si on commençait par faire une journée de silence des experts… silence propice pour la pensée. Alors on ne penserait plus slow food ou fast food ou journée avec ou sans achats et là on aurait la possibilité de penser chacun…. le bonheur. Pas espéré, immédiatement là.
Bien entendu la journée sans achat sera financée par Carrefour, Auchan, et fera le bonheur du marketeux en panne d’idée.