L’esclavage serait-il dans l’ordre des choses ? Les hommes ont un meilleur taux d’efficacité que les chevaux ; l’esclavage constitue donc le meilleur moyen par lequel les riches et puissants peuvent devenir encore plus riches et plus puissant. Même la démocratie ne protège pas de l’esclavage humain : Rome et Athènes avaient des citoyens… et des esclaves en même temps ! En fait la disparition très récente de l’esclavage a accompagné l’apparition des esclaves mécanique. Comme les forçats des temps anciens, les machines cassent des cailloux, cultivent, cousent, pompent… et ce pour un coût considérablement inférieur à celui du travail humain. Un seul litre de pétrole contient l’équivalent de près de 9 kWh d’énergie, alors que le rendement moyen d’un être humain est d’environ 3 kWh au cours d’une semaine de 40 heures de travail ! Le charbon et le pétrole ont été la cause fondamentale de l’abolitionnisme.
Avec la disparition programmée des énergies fossiles, il est donc plus que possible d’assister au retour à des formes de travail forcé. Il y a des exemples historiques. L’esclavage avait disparu des sociétés européennes à partir du XVIIe siècle, mais l’Amérique, par suite d’un manque d’équipement énergétique, a importé d’Afrique des « moteurs humains ». La résurgence d’un prolétariat esclave dans l’Europe allemande entre 1939 et 1945 illustre aussi cette fonction de recours énergétique qu’a tenue dans l’histoire le convertisseur humain servile. L’esclavage est donc notre destin. Jean-François Mouhot croit dans un livre* que si nous sommes convaincus que nous nous comportons à la façon des esclavagistes en ignorant les conséquences néfastes du réchauffement climatique, il y a plus de chance que nous souhaitions moralement modifier nos agissements… mais tout son livre montre que non seulement nous ne sommes sortis de l’esclavagisme humain que grâce à nos esclaves mécaniques, mais qu’en plus nous n’avons aucun sens moral quand il s’agit de maintenir nos privilèges et notre confort. Aujourd’hui les membres du Congrès américain cherchent à justifier l’utilisation des énergies fossiles malgré les risques pour les générations futures, de la même manière que les représentants sudistes avant la guerre de sécession s’efforçaient de justifier l’esclavage en dépit d’idéaux égalitaires.
Jean-François Mouhot rêve à des « énergies propres » découvertes par miracle. Les miracles n’existent pas. La seule façon de nous protéger de l’esclavage, c’est de considérer les riches et les puissants comme des malfaisants à éradiquer complètement… par exemple en taxant à 100 % les revenus supérieurs au revenu moyen. Nous sommes tous égaux, l’heure de travail d’un PDG ne vaut pas plus ni moins dans une société équilibrée que celui de la femme de ménage. Personne ne doit être l’esclave d’un autre.
* Des esclaves énergétiques de Jean-François Mouhot (Champ Vallon, 2011)
Ces analyses sur l’esclavage, le travail humain et ce en quoi la disponibilité en energie nous a permis de supprimer le dit esclavage ont été, je trouve, particulièrement bien menées par Jean-Marc Jancovici dans ses différents ouvrages. Jules César dont le pouvoir s’étendait sur des centaines de milliers d’hommes ne disposait pas du « pouvoir énergétique » d’un citoyen modeste d’aujourd’hui.
La condition prépondérante pour faire accepter une domination est bien un critère légitime du positionnement social. Le sang bleu des rois était l’argument justifiant son autorité, de nos jours, les diplômes ont pris le relais de cette légitimité. Le fatalisme actuel laisse penser que pour gagner de l’argent, il aurait fallu faire de haute étude considèrent qu’avec des diplômes, il aurait été possible de devenir un dominant. L’acceptation de cette situation est accompagnée d’un manque de recul sur l’ordre établis, nombre de salariés considère qu’à la place de leurs employeurs, ils feraient la même chose. Comment reprocher le comportement de celui qu’on envie. C’est en ceci que les volontés d’émancipation se retrouve bloquer par une certaine culpabilité. Le marketing poussant les individus à vouloir atteindre le luxe est la composante puissante qui imprime dans les cerveaux une ambition orienté sur les choses. C’est un masque intentionnel, les objectifs de réalisations, d’épanouissement sont inscrits par la satisfaction de besoin physiologique, psychique et sociologique. Encore faut-il les connaitre. Si le bonheur est dans les choses alors il faut consommer pour être heureux mais surtout on ne peut plus contesté. Une jalousie culpabilisatrice et une peur du chômage annonce l’enterrement du syndicalisme. Le syndicalisme était un contrepouvoir pour réduire la pression que l’entreprise exercé sur ses salariés avec sa dilution l’emprise augmente mécaniquement. La force de cohésion c’est effondré sous le poids de l’opportunisme, divisé pour mieux régner. Donc, un critère de pseudo suprématie intellectuelle, un objectif arbitraire d’accumulations de choses symbolisant une pseudo réussite tout en maintenant la frustration d’en vouloir toujours plus, une culpabilité d’envier les possédant et une peur de représailles en cas de revendication amplifier par le chômage. Le blocage, la pétrification, l’immobilisation ou la neutralisation du système défensif individuel et collectif est maintenu par cette chape de plomb. Le maitre mot pour sortir de l’impuissance est la confiance, confiance en sa capacité de cohésion, confiance en sa capacité d’action, confiance en notre faculté d’enlevé les masques pour retrouver une adéquation entre l’ambition individuelle et collective. Le bonheur ne passe pas l’acquisition des choses mais par la cohésion des êtres. L’humilité plutôt que la prétention, la collaboration plutôt que la concurrence, l’amour plutôt que la peur. La confiance en moi conduit à la confiance en eux, la confiance en eux produit de la confiance en nous, la confiance en nous offre la confiance en l’avenir. On ne peut pas continuer d’attendre que le ciel nous tombe sur la tête, la peur actuelle est du même ordre, une peur virtuelle qui nous dit : Faite vous petit. A qui profite le crime ? La soit disant crise est en réalité du sabotage économique pour s’approprier les marchés public, le changement est en marche. Le monde tel que nous le connaissons est fini, la suite, soit on laisse les banques nous bouffés, soit c’est nous qui allons le construire. Un monde tout neuf renaissant sur les cendres du libéralisme. Un monde dans lequel chacun assume ses responsabilités, chacun est partis prenante des décisions politiques et entrepreneuriales, chacun prend en compte la liberté de chacun. De chacun en chacun, de tout un chacun, le rêve républicain peut devenir réalité. Nous avons la direction, liberté, égalité et fraternité, il nous manque la volonté, la détermination et l’ambition individuelle et collective de l’atteindre.