Il est de bon ton parmi l’intelligentsia qui a les honneurs des médias de vilipender les fanatiques de l’apocalypse. Pourtant les scénarios catastrophes sont innombrables, validés le plux souvent scientifiquement, et commencent à effleurer dans les médias. Ainsi le cas d’un accident nucléaire en France*. Notons qu’il a fallu attendre plus de cinq ans pour que le rapport 2007 de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) soit connu : « A cette époque, les résultats des expertises de l’IRSN ne faisaient en règle générale pas l’objet d’une information publique » déclare l’IRSN. Qu’en termes délicats ces choses-là sont dites ! Depuis toujours le nucléaire civil est considéré comme une affaire d’Etat, allergique à la transparence et aux décisions démocratiques. Pourtant les risques sont considérables. Le coût d’un accident grave et non contrôlé dans l’Hexagone, comme celui survenu à Fukushima en mars 2011 serait de 760 milliards d’euros et pourrait, dans les conditions les plus défavorables, atteindre 5 800 milliards d’euros.
Maintenant qu’il faut plus de transparence, l’IRSN minimise les risques. Pas étonnant ! En février 2013, l’IRSN publie une étude actualisée qui évoquait pour le même type d’accident un coût médian de 430 milliards d’euros, soit l’équivalent de 20 % du PIB. Rappelons qu’un coût médian (situé « au milieu ») ne dit rien des coûts à l’extrême ! On envisage donc aussi 1000 milliards. Qui va payer cette modique somme quand une partie du territoire français sera durablement pollué par la radioactivité ? Il y a eu 80 000 « réfugiés radiologiques » à Fukushima. Combien seraient-ils en France ? Les touristes étrangers viendront-ils contempler les dégâts, le compteur Geiger en bandoulière ?
* Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 26.03.2013, Le scénario catastrophe de l’IRSN en cas d’accident nucléaire en France
Lire aussi Le Monde.fr avec AFP | 07.02.2013, Un accident nucléaire du type de Fukushima coûterait à la France 430 milliards d’euros