La télévision est utilisée de manière immodérée. Et ceci en deux sens. Non seulement elle commence beaucoup trop tôt, mais elle occupe trop de temps, écartant la possibilité d’autres activités plus gratifiantes. Passer trois à quatre heures devant la télé chaque jour est une chose absurde. Or, c’est devenu la norme aux Etats-Unis. Dans les trois premières années de l’enfance, la cervelle se forme, mais aussi la personnalité. C’est une tragédie de voir des enfants qui passent jusqu’à la moitié de leurs heures de veille devant une télévision : capacités nettement inférieures en lecture et en mathématiques lors de leur entrée à l’école primaire, entrave sérieuse du développement du langage… En moyenne, chaque heure quotidienne que les enfants de moins de 3 ans passent à regarder la télévision commerciale correspond à un doublement du risque de voir survenir des problèmes d’attention cinq ans plus tard. Seulement neuf minutes d’un dessin animé comme Bob l’Eponge, suffisent, par comparaison avec le jeu libre, à nettement dégrader l’executive function chez des enfants de 4 ans : capacité de maintenir son attention sur une tâche, de planifier stratégiquement ses actions en vue d’un objectif.
L’obésité est une des conséquences les plus dommageables de la télévision commerciale sur le long terme. La télé commerciale conduit à des esprits mous dans des corps flasques. Une des raisons est l’effet de la publicité pour les produits obésigènes qui font fureur. Et beaucoup de scène de violence à la télévision conduit quasi directement à un comportement agressif. Ceux qui regardent régulièrement la télévision violente son désensibilisés aux effets de la violence et tendent à penser le monde en termes de violence et de danger.
J’ai moi-même deux fils, de 7 et 9 ans, qui on le droit de regarder une heure de télévision seulement le samedi et le dimanche. Un de leurs programmes favoris, c’est Planet Earth, de la BBC. L’Académie américaine de pédiatrie préconise l’absence de télévision avant l’âge de deux ans, et pas plus de deux heures de télévision « de haute qualité » après cet âge.
Frederick Zimmerman (non publié sur LE MONDE du 8 octobre 2011, supplément Science & Techno, « La télévision nuit gravement à la santé », mais sur lemonde.fr)
La connaissance de ce dossier peut être complété utilement par la lecture du livre TV lobotomie de Michel Desmurget…
J’ai lu l’article dans le supplément du Monde. Il ne fait que confirmer mon appréhension concernant la télé et ce que j’ai vécu avec nos enfants. Nous n’avions pas de télé quand les enfants étaient petits (pas d’antenne), ils pouvaient regarder une vidéo, choisie par nous, les parents, de temps en temps. Nous avons pu constater qu’après une séance de vidéo, les enfants en sortaient chargés d’agressivité (ce qui n’était pas le cas normalement). C’était très net. Quand ils étaient malades, je prenais leur température avant et après une séance vidéo – la séance leur faisait monter la température systématiquement, donc plus de vidéo en étant malade…
Nos enfants ont bien survécu sans télé – ils jouaient beaucoup, dessinaient etc. et ils n’ont pas subi la pression « pub » qui en suit également… Nous n’avons toujours pas de télé et je m’en sors très bien sans. Il n’y a pas que du négatif – ARTE a de bons programmes, mais 90% des autres programmes est « rubbish », lavage de cerveau… Ca pourrait être un bon outil, mais comme chaque outil, on peut l’utiliser pour le bien ou pour le mal, c’est celui qui l’utilise qui choisit – s’il a un choix…