Obama, c’est Mitterrand

J’ai reconnu dans la grande liesse du mardi 20 janvier pour l’investiture de Barack Obama la même allégresse qui a scandé l’élection de Mitterrand aux présidentielles françaises de 1981. J’ai donc ressenti la même méfiance qui me tord les tripes quand je contemple ces foules immenses qui croient encore au Père Noël. Je suis encore plus choqué par cette référence, cette fois spécifiquement américaine, de dire que les choses arrivent « par la grâce de Dieu ». Mais que ce soit en France ou aux Etats-Unis aujourd’hui, je retrouve cette illusion social(ist)e de 1981 de croire qu’une relance économique est possible dans le monde tel qu’il est. La relance de 1981 a entraîné la politique inverse dès l’année suivante, les relances de 2008 risquent de se terminer encore plus mal car le  contexte écologique de notre planète est beaucoup plus instable et dangereux. La raréfaction du pétrole et le réchauffement climatique nécessitent de sortir le plus rapidement possible de la voiture individuelle pour tous. Or Obama, Sarkozy aussi, et même le Secrétaire nationale du PS français (page débats du Monde du 21 janvier) misent beaucoup sur l’aide à l’automobile. Comme l’indique un communiqué de presse de France Nature Environnement, c’est une stratégie du perdant, perdant…et perdant :

« François FILLON a annoncé le 19 janvier lors des premiers Etats Généraux de l’industrie automobile une aide de l’Etat de l’ordre de 5 à 6 Milliards d’euros pour le secteur. Des efforts de la part des constructeurs sont attendus par l’Etat mais les objectifs initiaux du Grenelle en matière de transport sont oubliés. Pour France Nature Environnement, cette aide ne profitera pas au contribuable, ne sauvera pas un secteur industriel en fin de cycle et ne contribuera en rien à une meilleure préservation de l’ environnement… »