Il n’y a pas de doute, Obama ressemble à l’Américain moyen qui ne jure que par sa bagnole. Même pas encore rentré officiellement en fonction, le nouveau président des Etats-Unis envisageait déjà une relance privilégiant l’automobile avec octroi de 25 milliards de dollars à taux préférentiel. Lors de son discours d’investiture le 20 janvier 2009, Obama posait encore deux conditions au changement : « Faire redémarrer la croissance, construire routes et ponts… » et « Nous n’allons pas nous excuser pour notre mode de vie, nous le défendrons sans relâche ». Autant dire que l’urgence écologique restera sur son strapontin. Aujourd’hui (LeMonde du 2 avril) Obama élargit les autorisations de forages pétroliers en haute mer. Naïveté ou duplicité, Obama explique qu’il s’agit « d’accompagner la transition des Etats-Unis d’une économie basée sur les combustibles fossiles et le pétrole étranger vers une autre qui s’appuie plus sur la production du pays et les énergies propres ». Mais décider ostensiblement de forer toujours davantage, c’est maintenir l’accoutumance américaine au pétrole.
Il est vrai qu’aucun gouvernement n’imposera les cruels sacrifices de la pénurie sans le consentement du peuple. Le président Carter avait essayé en avril 1977 en s’adressant par télévision à la nation : « Ce que je vous demande est l’équivalent d’une guerre. Il s’agit bel et bien de préparer un monde différent pour nos enfants et nos petits-enfants. » Puis il énumèrait les mesures d’économie. La revue Newsweek chiffre le gaspillage moyen d’énergie qu’il veut supprimer à plus de la moitié de la consommation totale. C’est une douche froide pour ce peuple si sûr de sa richesse et de ses immenses ressources. Sans largeur de vue, sans générosité, tous ceux qui sentent leur intérêt et même leur simple confort menacé se mettent à hurler. Le royaume automobile de Détroit, dont les experts comprennent pourtant la nécessité du projet, déclare la guerre au président Carter. Les syndicats de l’automobile suivent, le peuple suit, bien entendu. Carter ne perd pas quinze points de popularité, mais trente-cinq ; sa cote passe de 70 à 35 au début de 1978. Le peuple américain n’est pas mobilisable pour des sacrifices dont il ne voit pas la nécessité en un âge ou la technologie – et non l’austérité – lui paraît constituer la solution à tous les problèmes du monde moderne. On retrouve là les illusions fondamentales des penseurs du XIXe siècle. La science toute-puissante : erreur. Les réserves de matières premières inépuisables : erreur. Le progrès indéfini : erreur. La crise va se terminer : erreur. Car non seulement ce qu’on appelle crise va devenir l’état normal de l’humanité mais cet état imposera l’austérité. (analyse de J.A. GREGOIRE – Vivre sans pétrole – en 1979 !)
Obama ressemble trop à l’Américain moyen qui ne jure que par sa bagnole. Obama n’est donc pas un politique digne de circonstances écologiques qui seront beaucoup plus dramatiques que du temps de Carter. A quand le Grenelle de l’environnement aux USA ?
Marie,
Vous avez raison, et c’est pour cela d’ailleurs que j’ai vendu ma voiture il y a deux ans puisque mon travail de traducteur et journaliste occasionnelle ne nécessite pas de rouler souvent. De plus, j’habite Lyon, une ville avec d’excellents transports en commun, et au lieu de polluer et payer plusieurs centaines d’euros pour le privilège (assurance, dégradations, dépréciation, entretien…) ma carte de transport illimité coute €43.
Elle n’est pas belle la vie? 🙂
Marie,
Vous avez raison, et c’est pour cela d’ailleurs que j’ai vendu ma voiture il y a deux ans puisque mon travail de traducteur et journaliste occasionnelle ne nécessite pas de rouler souvent. De plus, j’habite Lyon, une ville avec d’excellents transports en commun, et au lieu de polluer et payer plusieurs centaines d’euros pour le privilège (assurance, dégradations, dépréciation, entretien…) ma carte de transport illimité coute €43.
Elle n’est pas belle la vie? 🙂
Michael,
que ce soit aux US, en France, en Allemagne ou au Japon, il me parait clair que le règne de la voiture individuelle cessera bientôt, quand nous aurons conscience du pic pétrolier et de l’inéluctable baisse de nos ressources fossiles.
C’est cela, voir à long terme, changer un mode de vie centré sur le pétrole et la voiture, qu’elle soit diesel, hybride ou électrique.
« Le constructeur automobile français Renault, son partenaire japonais Nissan et le fabricant allemand des Mercedes Daimler ont annoncé mercredi une alliance prévoyant des échanges de participations, ainsi que des devéloppements conjoints et des partages de moteurs. »
Et le tout pour les moteurs diesel. Ou est-ce-que j’ai lu cela? Dans le Monde de ce matin. Votre article n’est que l’anti-Ricain primaire. Et comme tout article du genre, il commence par le constat et adapte les faits en conséquence. Venez écrire un autre article d’ici dix ans quand nous Européens vont devoir importer des voitures et moteurs hybrides/électriques etc Américaines faute d’investir dans ces technologies ici à cause de notre courte-termisme..
« Le constructeur automobile français Renault, son partenaire japonais Nissan et le fabricant allemand des Mercedes Daimler ont annoncé mercredi une alliance prévoyant des échanges de participations, ainsi que des devéloppements conjoints et des partages de moteurs. »
Et le tout pour les moteurs diesel. Ou est-ce-que j’ai lu cela? Dans le Monde de ce matin. Votre article n’est que l’anti-Ricain primaire. Et comme tout article du genre, il commence par le constat et adapte les faits en conséquence. Venez écrire un autre article d’ici dix ans quand nous Européens vont devoir importer des voitures et moteurs hybrides/électriques etc Américaines faute d’investir dans ces technologies ici à cause de notre courte-termisme..
Peut-être qu’Obama se révélera un jour un allié possible de l’écologie. En attendant, n’oublions pas nos vrais adversaires :
La cause des tous les désordres écologiques, de la pollution, de la raréfaction des énergies, est le modèle capitaliste et libéral que tout le monde avait pour référence jusqu’à aujourd’hui. Or ce modèle n’est pas tenables. Mais il y a évidemment de grandes résistances pour changer les choses car cela dérange de nombreux intérêts.
(Nicolas Hulot dans le Parisien du 2 avril)
Le changement du mode de vie à l’américaine viendra plus des choses qui sont capables de faire évoluer les mentalités (comme le film d’Al Gore qui a eu un grand impact aux US) que de tentatives de lois qui seront retoquées par un Congrès sous influence des lobbys. Regardez ce qu’il a fallu qu’Obama fasse et combien il a du lutter pour faire passer la réforme de la santé qui relève pourtant du plus simple bon sens et dont les bénéfices allaient être perçus de façon immédiate et sur les américains eux-mêmes… Alors le climat…
Même un peuple aussi conscient ou « évolué » que les Français (j’ironise un peu, très peu) n’y arrive décidément pas, ni avec le grenelle-Blague, ni dans la vie quotidienne. Commençons donc pas militer et en France même pour que les magasins et grandes surfaces ne distribuent plus de sachets en plastique mais des emballages en carton, ou pour que les citoyens arrivent avec leurs propres sacs, plus de recyclage, isoler les maisons… et un jour ils en seront assez imprégnés pour faire pression sur les politiques!
C’est la leçon que j’ai retenue d’Al Gore. Interrogé au JT de France 2 sur pourquoi il n’a rien fait de concret pour l’écologie quand il était vice-président : il a répondu qu’il s’était rendu compte que le congrès bloquait et bloquerait toute tentative et que le changement devait venir de la base, du peuple, qui ferait ensuite pression sur les politiques… C’est uniquement la position forte de l’électorat qui fera voter le congrès contre l’intérêt des lobbys du pétrole, des voitures…d’où son film. Mais ceci n’est pas nouveau : éduquez, éduquez, il en restera toujours quelque chose n’est-ce pas!
Et oui, parfois il est plus réaliste de compter sur les citoyens que sur les politiques, du militantisme de terrain en somme!
Je pense qu’on est tous d’accord sur l’objectif mais je crois surtout qu’il est très important de comprendre les rouages du « système » pour cibler les vraies solutions, au lieu de se perdre dans de jolies accusations médiatiques stériles qui attaquent les rares alliés que l’on peut avoir chez les politiciens et qui ne seront là que pour une trop courte durée.
Voici un débat que l’on n’aurait pas rêvé d’avoir sous Bush et que fait-on présentement?
Le changement du mode de vie à l’américaine viendra plus des choses qui sont capables de faire évoluer les mentalités (comme le film d’Al Gore qui a eu un grand impact aux US) que de tentatives de lois qui seront retoquées par un Congrès sous influence des lobbys. Regardez ce qu’il a fallu qu’Obama fasse et combien il a du lutter pour faire passer la réforme de la santé qui relève pourtant du plus simple bon sens et dont les bénéfices allaient être perçus de façon immédiate et sur les américains eux-mêmes… Alors le climat…
Même un peuple aussi conscient ou « évolué » que les Français (j’ironise un peu, très peu) n’y arrive décidément pas, ni avec le grenelle-Blague, ni dans la vie quotidienne. Commençons donc pas militer et en France même pour que les magasins et grandes surfaces ne distribuent plus de sachets en plastique mais des emballages en carton, ou pour que les citoyens arrivent avec leurs propres sacs, plus de recyclage, isoler les maisons… et un jour ils en seront assez imprégnés pour faire pression sur les politiques!
C’est la leçon que j’ai retenue d’Al Gore. Interrogé au JT de France 2 sur pourquoi il n’a rien fait de concret pour l’écologie quand il était vice-président : il a répondu qu’il s’était rendu compte que le congrès bloquait et bloquerait toute tentative et que le changement devait venir de la base, du peuple, qui ferait ensuite pression sur les politiques… C’est uniquement la position forte de l’électorat qui fera voter le congrès contre l’intérêt des lobbys du pétrole, des voitures…d’où son film. Mais ceci n’est pas nouveau : éduquez, éduquez, il en restera toujours quelque chose n’est-ce pas!
Et oui, parfois il est plus réaliste de compter sur les citoyens que sur les politiques, du militantisme de terrain en somme!
Je pense qu’on est tous d’accord sur l’objectif mais je crois surtout qu’il est très important de comprendre les rouages du « système » pour cibler les vraies solutions, au lieu de se perdre dans de jolies accusations médiatiques stériles qui attaquent les rares alliés que l’on peut avoir chez les politiciens et qui ne seront là que pour une trop courte durée.
Voici un débat que l’on n’aurait pas rêvé d’avoir sous Bush et que fait-on présentement?
Nous sommes en accord avec RAMRAM sur un seul point, « La seule chose qui réduira la catastrophe-pétrole dans le monde, c’est la hausse de son prix ».
Maintenant il reste à prouver qu’Obama se battra comme un malade pour l’écologie. Les Américains ne peuvent accepter un baril à 200 dollars ou une taxe carbone et Obama représente la conception croissanciste des Américains. Des mesurettes comme le TGV ou la voiture électrique ne sont écolos que pour ceux qui ne comprennent pas qu’il va falloir fondamentalement changer le mode de vie à l’américaine.
Nous, ce qui nous fait rigoler, c’est que les Américains consomment actuellement en moyenne 8,62 litres au cent pour les modèles actuels d’automobiles (prévu 6,8 litres en 2016) ; plus ils gaspillent l’énergie, plus vite ils iront dans le mur. Bien entendu, si Obama mettait en œuvre un jour des économies d’énergie drastiques comme le voulait Jimmy Carter, tant mieux.
Nous prédisons la catastrophe pour qu’elle n’ait pas lieu.
Et nous avons apprécié les remarques justifiées de Réalisto…
Absolument rien à attendre d’Obama qui est le visage (de moins en moins) avenant du système de pouvoir oligarchique qui a totalement corrompu les USA et met en danger la planète (guerres coloniales, destruction de l’environnement, de l’économie, etc.). Obama n’est pratiquement pas revenu sur les lois écocides de Bush (idem pour la privation de libertés et la torture), ne fait rien contre la décapitation des montagnes en Virginie occidentale (mines de charbon à ciel ouvert), a bloqué – bien plus que la Chine (qui fait d’énormes efforts pour les énergies renouvelables) – le processus de Kyôto-Copenhague.
Absolument rien à attendre d’Obama qui est le visage (de moins en moins) avenant du système de pouvoir oligarchique qui a totalement corrompu les USA et met en danger la planète (guerres coloniales, destruction de l’environnement, de l’économie, etc.). Obama n’est pratiquement pas revenu sur les lois écocides de Bush (idem pour la privation de libertés et la torture), ne fait rien contre la décapitation des montagnes en Virginie occidentale (mines de charbon à ciel ouvert), a bloqué – bien plus que la Chine (qui fait d’énormes efforts pour les énergies renouvelables) – le processus de Kyôto-Copenhague.
A MOURIR DE RIRE VOTRE BILLET! Non vraiment, vous me faites démarrer ma journée dans un bain d’humour.
Vous vivez où? Mars? Jupiter?
Obama se bat comme un malade pour une écologie contre laquelle le peuple US est en effet car il entend les républicains et les télés reprendre à longueur de journée les mêmes thèses que celles du très cher Allègre!!!
Obama a fait passer une législation pour faire installer le TGV dans 3 grandes régions: Californie, Floride et Middle West, et d’autres vont suivre. Il a fait accorder un énorme financement au réseau ferroviaire dans son plan de relance (en obtenant la contribution financière de Warren Buffet en personne) et se bat contre les lobbys et le congrès pour des mesures écolos. Obama est en train de financer à mort les énergies renouvelables, la création de voitures hybrides ou électriques, la recherche universitaire pour des produits plus économiques en énergie, la réduction des impôts des ménages qui font installer le solaire, l’isolation thermique…
La question du forage … personnellement j’en suis assez contente : que les Américains prennent du pétrole chez eux au lieu d’aller faire tuer des centaines de milliers d’Irakiens. En faisant forer aux US, on évite en partie les guerres et surtout les Américains se rendront compte par eux-mêmes et sur leur propre territoire de la catastrophe écologique que c’est et qu’ils imposent aux autres peuples…Si vous voulez faire évoluer les mentalités…
Et surtout Obama brandit le forage aux US (qui est depuis longtemps réclamé par la droite) pour faire passer un ensemble de mesures très écolos au congrès et pour laisser la droite se battre elle-même avec l’opinion qui est contre.
Les écolos et la gauche ont décidément ceci de commun: se tirer toutes les balles possibles dans les pieds au moment même où l’opportunité se présente pour construire au contraire des choses… Rêvez, rêvez donc longtemps à la prochaine fois où les ricains voteront pour un président aussi à gauche et aussi écolo!
Vous me faites penser à mes amis qui, ne trouvant pas Ségolène assez à gauche…ont voté pour Bayrou qui est bien plus à droite…pour qu’on se retrouve finalement avec Sarkozy…
Vraiment, vous ne pouviez vous tromper autant de cible… et vous me faites rire beaucoup.
La seule chose qui réduira la catastrophe-pétrole dans le monde, c’est la hausse de son prix. La consommation de pétrole aux US s’est réduite comme peau de chagrin au moment où le pétrole était le plus cher. Les gens ont commencé à oublier le mot « voiture », à marcher, prendre les transports publics, faire du covoiturage… En somme, il faut que l’économie reprenne, et pour ça Mister President se démène et on en voit déjà le résultat.
Reagan au pouvoir, ce fut la victoire de l’ultra-libéralisme et la détérioration de la planète assurée !
J.A. GREGOIRE poursuivait (en 1979) sur ce qu’on devrait considérer comme avenir de plus en plus probable en 2010 :
« Un affolement contagieux s’étendra sur la terre dès que le pétrole commencera vraiment à manquer. A partir de ce moment-là, selon que vous serez puissant ou misérable, vous aurez ou non du pétrole. Si le monde échappe à une guerre militaire, il sera plongé dans une guerre économique sans merci bien plus meurtrière puisqu’elle exterminera une partie du quart-monde par la faim. L’homme acceptera tous les sacrifices, se privera du superflu et même du nécessaire pour conserver son automobile. »
Reagan au pouvoir, ce fut la victoire de l’ultra-libéralisme et la détérioration de la planète assurée !
J.A. GREGOIRE poursuivait (en 1979) sur ce qu’on devrait considérer comme avenir de plus en plus probable en 2010 :
« Un affolement contagieux s’étendra sur la terre dès que le pétrole commencera vraiment à manquer. A partir de ce moment-là, selon que vous serez puissant ou misérable, vous aurez ou non du pétrole. Si le monde échappe à une guerre militaire, il sera plongé dans une guerre économique sans merci bien plus meurtrière puisqu’elle exterminera une partie du quart-monde par la faim. L’homme acceptera tous les sacrifices, se privera du superflu et même du nécessaire pour conserver son automobile. »
Et comme on dit aux US, « heureusement qu’on a eu Carter, sans lui Reagan ne serait pas arrive au pouvoir ». Carter a ete un president mediocre qui a plante l’economie et plombe le pays. Heureusement que le peuple (auquel Biosphere nie tout droit) l’a vite stoppe dans son entreprise. Et heureusement que Reagan a pu reparer les degats et remettre le pays sur les rails. Maintenant, comparer Obama a Carter, c’est pas vraiment un cadeau pour Obama.