Prenant la parole au nom de la Confédération syndicale internationale (CSI) lors de la session plénière de clôture de la Conférence annuelle de l’ONU sur le changement climatique (Poznan, en Pologne, décembre 2008), Bheki Ntshalinsthali a déclaré aux délégués des Nations unies : « Nous les syndicats sommes convaincus de pouvoir réparer et reconstruire les économies nationales en nous basant sur un « New Deal vert », qui générera de la richesse et de l’emploi, et protègera l’environnement. Les travailleuses, les travailleurs et leurs organisations doivent participer à la prise de décision. Le dialogue social est une nécessité pour apporter des solutions effectives au changement climatique et au développement social. »
Dans LeMonde du 16 décembre, une brève nous informe qu’un salarié de l’usine Michelin a été licencié pour avoir critiqué ses conditions de travail sur un site Internet. Michelin évoque une « obligation de loyauté » envers l’entreprise. Nous avons là une illustration parfaite de la liberté d’expression et du dialogue social : le patron veut toujours avoir raison ! Mais avec le réchauffement climatique, c’est bien plus grave : il ne s’agit plus seulement d’un cas individuel, il s’agit du devenir de nos sociétés. Les syndicats et le patronat vont être obligés de remettre en question toutes leurs certitudes. Il faudra trier entre les productions nécessaires et utiles et le travail social consacré à la vie collective au moindre coût en termes d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre.
Ni le patronat, ni les syndicats ne sont préparés à envisager ensemble une réduction concertée de l’appareil productif. Pourtant personne ne peut nier la déplétion des ressources fossiles, ni la montée en puissance du réchauffement climatique. La fête est finie, l’énergie ne sera plus ce qu’elle a été, gratuite. Le New Deal vert est encore un doux rêve pour endormir les masses, le réveil sera brutal.